tag:blogger.com,1999:blog-27727891882422960422024-03-18T21:42:30.743-07:00A.L.W.N.T.R.Humeurs tirées de mon carnet de route de faiseur de bruit au sein des groupes Des Yeux et Veda. ALWNTRhttp://www.blogger.com/profile/04044868808231295143noreply@blogger.comBlogger492125tag:blogger.com,1999:blog-2772789188242296042.post-4128381767430879622019-11-26T02:41:00.002-08:002019-11-26T02:41:33.406-08:00DES YEUX - Murdar 1 (Bota Library Session)Dans le cadre du programme <b>LOUD 2019</b> de <a href="https://www.court-circuit.be/" target="_blank">Court-Circuit</a>, nous avons enregistré cette vidéo d'un morceau inédit dans le décor somptueux de la bibliothèque du <b>Botanique</b> à Bruxelles. Le morceau s'intitule <b>"Murdar 1"</b> et figurera sur notre 2e album, à paraître au printemps 2020.<br />
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<iframe allow="accelerometer; autoplay; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/x7kJgDwr5dQ" width="560"></iframe>
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<b>"Nahr Tapes Vol. 1"</b>, le premier album de <b>Des Yeux</b>, est toujours disponible au format CD (limité à 100 exemplaires, il n'en reste qu'une poignée) ou en téléchargement à prix libre. <br />
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<iframe seamless="" src="https://bandcamp.com/EmbeddedPlayer/album=2494098386/size=large/bgcol=ffffff/linkcol=0687f5/tracklist=false/transparent=true/" style="border: 0; height: 470px; width: 350px;"><a href="http://desyeux.bandcamp.com/album/nahr-tapes-vol-1">Nahr Tapes Vol. 1 by Des Yeux</a></iframe><br />
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<a href="http://facebook.com/desyeuxband" target="_blank">Suivre Des Yeux sur Facebook</a>.ALWNTRhttp://www.blogger.com/profile/04044868808231295143noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2772789188242296042.post-57591011807166933732018-11-20T02:14:00.000-08:002020-06-04T03:07:12.071-07:00Le cyber-harcèlement, ça n’arrive pas qu’aux (gosses des) autres. Les tiens seront les prochains.<b><i>Du haut de ses 11 ans, ma fille aînée a connu sa première expérience de cyber-harcèlement. Trois gamines de sa classe se sont concertées pour tenter de l’humilier et l’intimider dans une discussion de groupe sur Snapchat. L’expérience lui (et nous) aura appris beaucoup de choses : l’émergence de nouveaux marqueurs sociaux dans une cour de récré, l’impuissance des parents face à l’utilisation que font leurs enfants des réseaux sociaux et l’incapacité de l’institution scolaire à comprendre les enjeux d’un phénomène ultra dangereux dont l’ampleur la dépasse totalement. Chers parents, lisez bien le récit qui suit, parce que vous allez bientôt le vivre à votre tour.</i></b><br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiV8rqcaDWsRJNqO7wvKgtKRbANOjn356EKSPJTwgkJvhSLXH1k2c3ILu-SC_C6gX9bjLMJNTzDlKehn08rylNnVSX2gyr2SaKht9I-P_rwLVcb0c_nNXpe2K1Q-dKqTkEfPekoSbGlywor/s1600/snapchat-00.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1258" data-original-width="1600" height="251" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiV8rqcaDWsRJNqO7wvKgtKRbANOjn356EKSPJTwgkJvhSLXH1k2c3ILu-SC_C6gX9bjLMJNTzDlKehn08rylNnVSX2gyr2SaKht9I-P_rwLVcb0c_nNXpe2K1Q-dKqTkEfPekoSbGlywor/s320/snapchat-00.jpg" width="320" /></a></div>
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Deux mois. Il aura suffi de deux mois pour que ça vire au cauchemar. En septembre, ma grande recevait son premier smartphone le jour de ses 11 ans. Je n’étais pas franchement emballé au départ, mais elle a su trouver les arguments pour me convaincre. Avoir son propre téléphone faciliterait la communication quand on vit une semaine chez papa, l’autre chez maman. Mouais… soit. En réalité, on a bien compris qu’à 11 ans, posséder son propre téléphone est devenu une sorte de rite de passage. On franchit un cap, on entre dans la catégorie de celles et ceux à qui les parents font confiance, on officialise une métamorphose. On quitte tout doucement le monde des enfants. D’accord, on dort toujours avec un doudou, mais on prend 10 centimètres sur une année, on emprunte les pompes de la copine de papa parce qu’on fait la même pointure, on lit des livres de vampires, on dépoussière le DVD de Dirty Dancing et on oublie celui de Toy Story.<br />
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A 11 ans, avoir son propre smartphone est également devenu la seule porte d’entrée pour rester connectée aux discussions de la cour de récré qui se poursuivent bien au-delà de la sonnerie de 15h20. En être privée, c’est louper des dialogues entre copines qui s’éternisent sur <b>Whatsapp</b>. En soi, ce n’est pas tellement un problème si on fait preuve d’un minimum de vigilance. On installe un contrôle parental, on garde la main mise sur le téléphone à distance, on définit des plages horaires précises en dehors desquelles l’appareil devient inutilisable, on active un mode qui le verrouille automatiquement après 30 minutes d’utilisation quotidienne, on pose tous les filtres possibles contre les contenus indésirables, l’installation de nouvelles applications nécessite un mot de passe des parents et on opte même pour un forfait qui limite drastiquement l’usage des données mobiles. Pour couronner le tout : interdiction d’utiliser le téléphone dans la chambre. Evidemment, on rappelle cinquante fois qu’elle ne doit pas accepter d’entrer en contact avec des inconnus, adultes ou enfants, qu’elle doit nous signaler toute personne qui lui pose des questions louches et, surtout, ne jamais répondre à quelqu’un qui lui demande d’envoyer des photos d’elle. Bref, avant même d’allumer pour la première fois son <b>Huawei</b>, elle a droit à une batterie de mises en garde. Et au fait, bon anniversaire quand même…<br />
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<b>Un mois plus tard, premier avertissement. </b><br />
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Le constat est navrant : des notes en classe en chute libre, un désintérêt total pour la lecture, les activités en plein air, les jeux de société, la piscine du quartier. Répéter ses leçons de piano le soir devient une activité expédiée en moins de cinq minutes, sans rigueur mais surtout sans passion. Son skateboard, son vélo et sa guitare prennent la poussière. La seule chose qui l’intéresse, ce sont ces échanges sur <b>Snapchat</b> et<b> Tik Tok</b>, ces deux applications qui font fureur auprès des gosses de son âge. Assise dans le salon, elle fixe le mur en soupirant. Elle attend le feu vert, pour sa demi-heure quotidienne à faire défiler du bout de l’index les selfies avec des oreilles de chats et les chorégraphies au ralenti sur le dernier tube de <b>Maître Gim</b>s. La demi-heure écoulée, elle ira se réfugier dans sa chambre, pour travailler la chorégraphie qu’elle publiera le lendemain, en espérant cette fois décrocher au moins 5 likes et 3 commentaires admiratifs.<br />
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Ce premier avertissement a été radical : une semaine sans téléphone, sans tablette, sans écran. On va recommencer à parler, à dessiner, à cuisiner et à jouer de la musique ensemble. On va retourner à la piscine le mardi soir. Tout ce qu’on faisait avant son anniversaire. De notre côté, en tant qu’adultes, on va aussi limiter drastiquement notre usage des écrans mobiles, réfléchir au modèle qu’on lui propose. Une semaine de sevrage et tout rentre dans l’ordre. Les notes à l’école récupèrent un niveau décent, elle reprend du plaisir sur son piano. Le smartphone est libéré. Elle l’utilise désormais avec modération. <b>Snapchat</b> et <b>Tik Tok</b> occupent toujours son esprit, mais elle a l’air de garder un peu d’attention pour d’autres sujets.<br />
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<b>Deux mois plus tard, c’est la catastrophe. </b><br />
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En rentrant de son cours de gym un mercredi soir, elle se bricole une nouvelle coque de téléphone personnalisée. Elle y inscrit avec des paillettes les prénoms de ses trois meilleures amies. Bizarre : sur les trois, on en retrouve deux avec qui elle n’a jamais eu la moindre affinité. Ces deux gamines ne lui ont jamais manifesté le moindre intérêt, et la mienne leur avait plutôt bien rendu la pareille jusque là.<br />
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Après la gym, voilà ma fille qui photographie son reflet dans le miroir de la salle de bains, pour présenter sa nouvelle coque à ses trois camarades de classe. Elle se connecte sur <b>Snapchat</b>, publie la photo sur un groupe de discussion privé entre elles quatre… et ne reçoit qu’insultes en retour. Elle remonte le fil de la discussion et découvre que, pendant son absence, les autres membres du groupe en ont profité pour préparer « la leçon » qu’elles comptaient lui donner. Elle ne peut retenir ses larmes, elle s’effondre. Sa maman lui demande ce qui se passe, elle lui tend le téléphone, pour faire défiler une conversation Snapchat qui dérape complètement.<br />
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En quelques secondes, le nom du groupe change et devient « XXX, la chiante », affublé d’un gros doigt d’honneur (XXX, c’est le prénom de ma fille). Maintenant qu’elles la croient connectée, les insultes pleuvent, sous l’œil ahuri d’une mère qui ne répond pas et collecte les captures d’écrans. « On pensait que tu étais une fille cool, mais non. Donc au revoir ». L’une propose de virer ma fille de la discussion. « Attendons qu’elle goûte aux messages qu’on lui a mis » répond une autre, déclenchant l’hilarité générale. Et c’est parti pour l’acharnement : « tu as vu les messages mon enfant, maintenant dégage », « ne me parle plus, ne m’approche même plus », « la reine des chiantes », « elle a peur », « faut pas pleurer car on dit la vérité ». L’une insiste même : « c’est pas du harcèlement », au cas où elle voudrait montrer les messages à ses parents « qui la protègent ». La conversation monte en épingles en quelques minutes à peine. Elles insistent, elles exigent une réponse : « Dis quelque chose ! Défends-toi ! » Rien ne vient. Elles pissent de rire. L’une change de nouveau le nom du groupe : « XXX, parle ». Rires collectifs. L’autre enchérit : « XXX, paaaarle ! » Face à l’absence de réponse, ça en devient un jeu : chacune rebaptise le groupe à son tour, à celle qui ajoutera le plus de A et de points d’exclamation. Toujours aucune réaction. Les trois concluent l’une après l’autre : « Bon, elle parle ou elle a trop peur ? » ; « Les filles, c’est bon, je pense qu’elle a compris non ? » « Ouais, elle a peuuuur. Bouhouhou. » C’en est assez, sa maman la déconnecte de la conversation, elle bloque les trois gamines. Ma grande est en vrac. En deux mois, son cadeau d’anniversaire, qui symbolise à ses yeux le passage dans cette zone grise entre l’enfance et l’adolescence, lui explose à la tronche.<br />
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<b>On fait quoi maintenant ? </b><br />
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Sa maman m’appelle, on passe en revue les captures d’écran. C’est du harcèlement, pur et dur, concerté et prémédité. On en parle avec elle. Que s’est-il passé ? Comment en est-elle arrivée là ? Comment s’est-elle retrouvée dans un groupe de prétendues meilleures amies qui maintenant lui crachent dessus? Comment se fait-il que parmi ses trois meilleures amies du moment, on en retrouve deux dont elle n’a jamais été proche ?<br />
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Entre les sanglots, la langue se délie et dévoile les nouveaux codes de l’école. Depuis que ces deux filles ont leur téléphone, qu’elles cumulent les followers sur <b>Tik Tok</b> par centaines, les voilà auto-proclamées reines de la cour de récré. Maintenant, ce sont elles qui décident qui est cool et qui ne l’est pas. Etre active sur <b>Snapchat</b> ou <b>Tik Tok</b>, c’est le minimum requis pour être éligible au club des gamines cool. Le nombre de followers déterminera ensuite le rang, la hiérarchie des cool parmi les cool. A 11 ans…<br />
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<i><span style="color: #cc0000;"><b>Quand j’avais son âge, il y a presque 30 ans, il fallait des Nike pour exister à l’école. Aujourd’hui, il faut des likes.</b></span></i></div>
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Ma fille aînée voulait faire partie de la bande des cool. Elle a fait des pieds et des mains pour qu’on la remarque, elle a posté autant des selfies qu’elle a pu pour grappiller trois ou quatre followers supplémentaires, mais toujours bien en deçà des scores qui servent de nouvel étalon de popularité à l’école. Les autres lui ont fait miroiter qu’elle pourrait faire partie des leurs. Elle était fière. Elle a créé un groupe de discussion sur <b>Snapchat</b>, les y a invitées. Elles ont accepté. Waow. La consécration. Puis elles lui ont réglé son compte, en soignant le style, en frappant là où ça fait mal : elle n’est même pas cool.<br />
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En l’écoutant, mon sang se glace, mes poings se serrent, ma mâchoire se contracte. Envie de hurler, de frapper, de casser. Besoin de la protéger en même temps. Envie d’emplafonner ces gamines qui jouent les vedettes et osent penser qu’elles imposeront leur loi dans une classe de sixième primaire. La discussion s’emballe.
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<i>File-moi leurs numéros, je vais les appeler une par une. Non, fais pas ça. Si, je les appelle, je leur demande de me transmettre les parents et on va régler ça illico. Non, fais pas ça. C’est pas ton rôle. Ne jamais réagir sous le coup de la colère. Alors on fait quoi ? C’est un problème lié à l’école, c’est le prolongement de leurs relations à l’école. Faut faire intervenir l’école ? Bien sûr. OK, demain j’appelle la directrice et je débarque dans son bureau avec les captures d’écrans. Putain, je suis remonté. Moi aussi. Bonne nuit ma grande, essaie de bien dormir. Bonne nuit papa.</i><br />
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Le soir, mon téléphone chauffe. J’appelle un pote qui a aussi une fille en âge d’avoir un smartphone, j’explique ce qui se passe. <i>Snapchat ? Classique. On a eu le même cas. En deux semaines, une photo de la mienne avec écrit PETASSE en grand circulait entre plusieurs filles de sa classe. On a fait intervenir la direction. En quelques jours, c’était réglé. Elles sont redevenues amies d’ailleurs.</i><br />
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<b>Le jour d’après. </b><br />
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Je prends rarement une décision avant une bonne nuit de sommeil. J’ai très mal dormi. Ma fille a très mal dormi. Ce matin, je lui coupe <b>Snapchat</b> et <b>Tik Tok</b> jusqu’à nouvel ordre.<br />
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A 8h, j’appelle la directrice de l’école.<br />
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A 9h, je suis dans son bureau.<br />
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Je lui montre les captures d’écrans, on les parcourt ensemble. Elle acquiesce. <i>C’est grave. Il faut intervenir. Ces comportements peuvent vite dégénérer. Oui nous aussi, on a lu ces histoires d’enfants qui n’osent pas en parler, se renferment et finissent par craquer. Ou se pendre. Oui, on a lu aussi. Et comment va-t-elle ? Bah. On l’a félicitée d’avoir osé en parler, même si elle n’a pas trop eu le choix. C’est bien, il faut la féliciter. Une confrontation avec tous les parents ? Il vaut mieux éviter.</i><br />
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Nous nous quittons sur un accord. Je demande qu’il n’y ait pas de sanction. La directrice m’assure qu’il n’y en aura pas. Elle convoquera les filles et leurs parents, les confrontera aux horreurs qu’elles ont écrites, leur demandera de s’expliquer, mettra les mots qu’il faut pour décrire un comportement de harcèlement, rappellera pourquoi c’est inadmissible et les encouragera à rapidement se réconcilier. Elle en appellera à la vigilance des parents. Une animation sur le thème du cyber-harcèlement était prévue en classe. Elle sera avancée.<br />
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Je peux expliquer à ma grande qu’elle a eu la bonne réaction, que les adultes l’ont prise au sérieux et que l’école est à l’écoute. Et puis ? Et puis, plus rien…<br />
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<b>La désillusion </b><br />
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Voilà 12 jours que les faits se sont produits. A ma grande surprise, l’école n’a rien fait d’autre que plonger la tête dans le sable et attendre que l’orage passe. Le jour de ma visite chez la directrice, l’institutrice leur a parlé à toutes les quatre, dans la cour de récréation, pendant la pause de midi. Elle n’avait pourtant pas vu les captures d’écrans, mais elle a réglé le problème. En cinq minutes. Elles ont chacune expliqué leur version des faits. L’institutrice leur a demandé de supprimer les messages problématiques. Elle a demandé à ma fille de quitter cette discussion sur Snapchat. Et voilà : plus de problème.<br />
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<b>Jour J+5.</b> La directrice m’appelle. Elle me confirme que le problème est réglé, m’explique ce que je savais déjà et me demande comment va ma fille. <i>Le problème est réglé ?</i> Les filles n’ont toujours pas été confrontées à ce qu’elles avaient écrit, elles n’ont toujours pas été convoquées à la direction, leurs parents ne sont toujours pas au courant de qui s’est passé. La directrice me répond qu’elle est débordée, qu’elle a des soucis très graves à gérer sur une autre implantation, qu’elle verra les parents le plus rapidement possible, mais qu’elle pensait sincèrement que le problème était réglé.<br />
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<b>Jour J+6.</b> Heureux hasard du calendrier : c’est le jour de la réunion des parents. Je rencontre l’institutrice. On évoque dans la bonne humeur le premier bulletin de l’année, des notes plutôt honorables, un petit couac en néerlandais parce qu'elle n'avait pas étudié et les habituels soucis de bavardage. Bref, rien à signaler. Je me permets quand même de revenir sur cette histoire de harcèlement sur Snapchat qui touche quatre élèves de sa classe. <i>C’est réglé,</i> me répond-elle. Avait-elle vu les captures d’écrans ? Non, mais c’est réglé. Elle en a parlé avec les filles et la discussion a été effacée. A-t-elle vu les captures d’écrans ? Non mais elles vont rapidement se rabibocher. A-t-elle vu les captures d’écran ? Non.<br />
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J’avais été bien inspiré des les imprimer en format A4 avant la réunion. Alors on les a lues ensemble. A chaque nouvelle ligne, elle réagit. <i>Ce n’est pas gentil. C’est méchant. C’est violent. C’est bête et violent. Ce n’est pas gentil.</i> Elle n’avait pas pris conscience de la gravité de ce qui avait été écrit. Elle va en parler avec les parents. Elle peut garder les feuilles avec les captures d’écran. <i>Non merci.</i> Si, si, j’insiste. <i>Non merci, ce ne sera pas nécessaire.</i> Mais si elle veut les confronter à… <i>Non, ce ne sera pas nécessaire. </i>La directrice se chargera de les confronter aux écrits. Et puis il y aura bientôt cette animation de sensibilisation au cyber-harcèlement. C’est pris en charge. On ne laisse rien passer. Ah. Bon. Donc je rentre avec mes neuf feuilles de captures d’écrans dans la poche de ma veste.<br />
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<b>Jour J+7.</b> Ma fille a été convoquée chez la directrice. Elle a expliqué sa version des faits. <i>Elle a répondu quoi ? </i>Elle ne sait plus. <i>Et les autres ?</i> Elle les verra dans une semaine. Après les avoir vues, elle convoquera leurs parents. <i>On sera déjà deux semaines après les faits ?</i> Je sais, c’est un peu tard, non? <br />
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<b>Jour J+8. </b>Le matin, devant l’école, je croise la maman d’une des filles concernées. Pas une des deux cool. La troisième, qui était jusque là la meilleure amie de ma fille. Voilà une semaine qu’elles ne se parlent plus. Le lendemain des faits, elle lui a demandé pourquoi elle ne l’avait pas défendue. Elle lui a répondu qu’elle avait peur que les autres la rejettent.<br />
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Je demande donc à sa maman si elle est au courant. Non, elle n’est pas au courant. <i>De quoi tu me parles ? Je vais te montrer les captures d’écran.</i> Elle hallucine. L’école ne lui a rien dit. <i>Envoie-moi tout ça sur Whatsapp, j’en parlerai avec elle. </i>Le soir-même, elle me répond. Elle est désolée, ne sait plus comment s’excuser pour le comportement de sa fille. Je lui dis que ce n’est pas grave, qu’elles vont se réconcilier. <i>Si c’est grave.</i> Elle a elle-même été harcelée quand elle était ado, elle en a souffert pendant toute sa scolarité. Dépression, tout ça. Pas question de faire subir ça aux autres. On va gérer. Le plus important, c’est qu’elles redeviennent rapidement amies. Qu’elles comprennent ce qui s’est passé, pourquoi ça s’est passé. Qu’elles pigent qu’on peut facilement s’acharner sur quelqu’un, juste pour impressionner la galerie. Ça prendra du temps, peut-être. Mais je suis certain que dès les prochaines vacances scolaires, elles recommenceront à aller dormir chez l’une l’autre, à se marrer comme des maboules toute la journée.<br />
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C’est con, mais la réaction de sa maman me rassure. Vu l’inaction de l’école, je commençais à me demander si ce n’était pas moi qui en faisais des caisses. Je tournais en rond depuis une semaine, je ne parlais que de ça à la maison. Je cassais les pieds de tout le monde avec cette histoire. Je grognais en permanence. J’en dormais très mal la nuit, ce qui me rendait encore plus irritable. Au bureau, mon collègue m’écoute et me répond : en deux semaines, je suis la troisième personne de son entourage qui lui raconte exactement les mêmes faits, concernant des pré-ados, sur Snapchat. C’est une épidémie ou quoi ?<br />
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<b>Jour J+12. </b>Toujours aucune nouvelle de l’école. Si les parents des deux autres filles avaient été informés, ils m’auraient contacté. Rien. Ma fille aurait très bien pu se retrouver de l’autre côté, à aboyer avec la meute. Si ça avait été le cas, j’aurais voulu en être informé, pour pouvoir en parler avec elle, la mettre en garde, lui expliquer pourquoi c’est grave.<br />
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Rien. L’école joue la montre. J’abandonne. Je ne contacterai pas les parents moi-même. Je n’attends plus rien de l’école. Ma fille semble effectivement prête à se réconcilier avec celle qui était sa meilleure amie. C’était inévitable, mais ça prendra du temps. Un lien s’est brisé entre elles. Pour les deux autres filles, ça reste un grand mystère. A ce jour, personne ne les a confrontées à la dureté de ce qu’elles ont écrit. Personne ne leur a dit que c’était du harcèlement. Je pourrais le faire moi-même, à la sortie des cours, mais ce n'est pas mon rôle. Je ne suis pas certain non plus de pouvoir faire preuve du tact qui s'impose dans ce genre de situation. Il y a des gens dont c'est le métier, mais ils sont pour l'instant aux abonnés absents.<br />
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Entretemps, ces filles sont déjà passées à autre chose, ont peut-être trouvé une nouvelle cible. Qui sait ? Ont-elles seulement conscience de la gravité de ce qu’elles ont fait ? Leur a-t-on expliqué les conséquences désastreuses que peut provoquer le harcèlement ? Quand se tiendra l’animation sur le cyber-harcèlement en classe, vont-elles seulement s’y reconnaître ? Laisser filer presque deux semaines sans réaction, n’est-ce pas valider dans leurs esprits l’idée que, finalement, ce n’était pas si grave ?<br />
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Pour ma part, je suis vidé, asséché. Je décide d’en écrire un article pour évacuer cette boule qui me ronge le ventre et surtout sensibiliser d’autres parents, parce que ça nous pend tous au nez. Faire le travail que l’école n’a pas fait. Puis tourner la page. Ce sera un texte long. Depuis 12 jours je trouve le temps très long aussi.<br />
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Ironie de l’histoire, il y a trois semaines, ma fille a dû mémoriser <b><i>Le Corbeau et le Renard</i></b>. Mémoriser, mais pas analyser. On ne commente plus les textes à l’école. Il y avait pourtant tant de choses à en dire. Maître Corbeau ne personnifie-t-il pas ces gens qui ne vivent que par les likes et les followers ? En 2018, Maître Corbeau aurait combien de fans sur <b>Instagram</b> ? Est-ce qu’à 11 ans, Maître Corbeau se maquillerait aussi comme un camion volé, pour tortiller du cul sur <b>Tik Tok</b> ? Maître Corbeau serait-il fier de publier des selfies en pyjama ? En 2018, Maître Renard lui aurait toujours rétorqué :<br />
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<i>Apprenez que tout flatteur </i><br />
<i>Vit aux dépens de celui qui l'écoute. </i><br />
<i>Cette leçon vaut bien un fromage sans doute. </i><br />
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Il y a dans cette fable plus de contenu que dans n’importe quelle animation sur le cyber-harcèlement. Il y avait matière à creuser, une réflexion à initier auprès de gosses qui comptent leurs likes pour trier leurs potes. Ce travail-là, l’école ne l’a pas fait non plus.
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<b><u>Mise à jour 22/11/2018</u></b><br />
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Jour J+14. La direction a reçu hier les quatre filles, ensemble. Elles ont été confrontées à ce qui avait été publié sur Snapchat. Les trois harceleuses ont reconnu les faits et n'ont pas nié leur gravité, même si elles ne réalisaient pas les dangers de ce qu'elles faisaient au moment de passer à l'acte. Les parents ont également été prévenus. Ma fille a vécu cette confrontation comme une grande bouffée d'air. Les entendre avouer que c'était allé trop loin lui a fait un bien fou. C'est tout ce qu'elle attendait. La réconciliation peut maintenant commencer.<br />
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<u><b>Mise à jour 30/06/2019</b></u><br />
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Fin de l'année scolaire, cérémonie de remise des prix pour l'obtention du CEB, dans une salle comble. Les enfants défilent l'un après l'autre pour recevoir leur diplôme, serrer la main du jury, du préfet, du bourgmestre, et poser pour la photo souvenir. C'est l'occasion de remettre les prix également: le prix de math, de néerlandais, de gym, etc. Vient ensuite le moment qu'ils attendent tous: la remise du prix de la camaraderie. Je m'étrangle quand j'entends le préfet prononcer le nom d'une des deux instigatrices du harcèlement de ma fille. Elle se lève fièrement, va chercher son prix, sous un tonnerre d'applaudissements, pendant que le préfet rappelle à quel point le prix de la camaraderie est important, tant il reflète les valeurs d'entraide et de solidarité qui sont les piliers de l'institution scolaire. Ma fille se tourne vers moi, la mine déconfite, et me demande si je trouve ça juste. Je lui réponds que non, mais je n'ai de toute façon jamais rien compris au concept de justice.<br />
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<b><u>Mise à jour 30/08/2019</u></b><br />
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Nouveau cas de harcèlement, de nouveau les deux mêmes vedettes à la baguette. Ma fille n'est plus la victime, mais le témoin. L'une d'elles est parvenue à subtiliser le mot de passe pour accéder au compte Snapchat d'une autre fille de la classe. Elles en ont profité pour poster des insanités en son nom, faire des captures d'écran et les envoyer à tout leur réseau sur Whatsapp. Réaction de ma fille: <i>J'ai tout de suite compris que c'était faux. J'ai prévenu la victime et j'ai définitivement bloqué les deux autres sur Whatsapp. </i><br />
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Depuis la publication de cet article, j'ai reçu des dizaines de témoignages de parents qui ont vécu la même expérience. Les récits sont tous similaires, sauf sur un point: les réactions du milieu scolaire, qui semblent relever de l'improvisation. Il faudrait peut-être penser à outiller le corps enseignant pour accompagner les enfants et travailler ensemble avec les parents pour réagir rapidement dans pareils cas.<br />
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<iframe allow="accelerometer; autoplay; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/CGJAkyTgwi8" width="560"></iframe>
ALWNTRhttp://www.blogger.com/profile/04044868808231295143noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2772789188242296042.post-37688329930917488122018-01-08T01:36:00.002-08:002018-01-08T01:36:55.300-08:00Vidéo : Veda - Sarracenia (live au Magasin 4)"My heart will never be torn again."<br />
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<iframe allow="encrypted-media" allowfullscreen="" frameborder="0" gesture="media" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/3_WxbO2rjR0" width="560"></iframe><br />
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<br />ALWNTRhttp://www.blogger.com/profile/04044868808231295143noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2772789188242296042.post-8070078434189880472017-11-28T08:32:00.003-08:002017-11-28T08:32:42.217-08:00Térébenthine - Visions<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi3lFh-OZvqWJ_pGYzigqcnTO_f9eU9Xf8_VHAPYM0YU8H5yTCt74d1zmE2Q8E3cvmHgbPF8qvnzkpXQfYeYr34FpN1a5tQcmCDPBuVhXxQChDDO-udhwI5A2j8P7MeOR6r3d1VYQoZTn-e/s1600/a1048465039_10.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1200" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi3lFh-OZvqWJ_pGYzigqcnTO_f9eU9Xf8_VHAPYM0YU8H5yTCt74d1zmE2Q8E3cvmHgbPF8qvnzkpXQfYeYr34FpN1a5tQcmCDPBuVhXxQChDDO-udhwI5A2j8P7MeOR6r3d1VYQoZTn-e/s320/a1048465039_10.jpg" width="320" /></a></div>
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Voici un groupe dont je n’avais jusqu’ici jamais entendu parler. A la suite de <a data-htmlarea-external="1" href="http://www.goutemesdisques.com/index.php?id=9&tx_gmdchron_pi1%5BshowUid%5D=5661&cHash=ebc25f84de2b4327244f7a46ca29d119" target="_blank">ma chronique sur le dernier album de L’Effondras</a>, un attaché de presse me suggère une série de liens censés me plaire. Démarche à laquelle je donne rarement suite. Mais il se fait que j’avais un peu de temps libre devant moi, l’oreille aux aguets et une furieuse envie de renouveler ma playlist avec du rock de terroir. Sans grande conviction, je clique de lien en lien et atterrit sur cette vidéo de Térébenthine.<br />
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<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/NWRAcG7lvAU" width="560"></iframe><br />
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Coup de boule immédiat, commotion cérébrale, KO avant même le premier round. Pas le temps de demander une copie presse à l’attaché en question et risquer de devoir attendre au moins…. pfff…. au moins 10 minutes. Une éternité quoi. <br />
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Un coup d'oeil rapide sur <a data-htmlarea-external="1" href="https://www.facebook.com/duobatterieguitare/" target="_blank">une page Facebook à moins de 500 likes</a> me fait passer à côté d’un <a data-htmlarea-external="1" href="https://terebenthine.bandcamp.com/" target="_blank">lien Bandcamp</a> qui propose l’album en téléchargement libre. Impatient, piétinant comme un forcené sur ma chaise du bureau, tambourinant violemment mon clavier, j’enfreins au bout d’une hésitation de 7 secondes chrono une des 10 règles fondatrices de mon existence et me résous à acheter l’album sur iTunes. Tching, 30% pour les actionnaires. Saloperie de capitalisme qui se nourrit de mon incapacité à attendre ne serait-ce que deux jours pour découvrir un nouvel album. <br />
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Entretemps, je ne regrette nullement cette dépense impulsive de 6,99 euros, même si j’aurais préféré les filer directement au groupe, ce que je ferai bien évidemment dès qu’ils viendront en découdre avec les scènes bruxelloises. <br />
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Qu’avons-nous donc récupéré pour garnir notre cave? Un album instrumental bien serré signé par un duo guitare-batterie originaire de Reims (<a data-htmlarea-external="1" href="https://www.facebook.com/pg/duobatterieguitare" target="_blank">selon la page Facebook</a>) ou de Châlons (<a data-htmlarea-external="1" href="http://atypeekmusic.com/Terebenthine.html" target="_blank">selon le communiqué de presse</a>). Le genre de détail dont on se fiche éperdument… <br />
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En sept morceaux, on brasse quelques pépites qui déballent leurs influences noise-rock. Puissant sans jamais sombrer dans le cradingue, l’album se déguste comme une succession de plages qui puent le rock à plein nez. Les plans de guitare sont percutants, nerveux, vifs et précis et évitent habilement la démonstration math-rock qui aurait eu le don de me perdre en route. L’ensemble est soutenu par une batterie rageuse maniée par un gars qui, selon la formule d’Audiard, n’était pas venu pour beurrer les sandwiches. <br />
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Au niveau du son, la filiation avec <a data-htmlarea-external="1" href="https://leffondras.bandcamp.com/" target="_blank">L’Effondras</a> est indéniable. On retrouve ce grain de guitare qui fait ronronner l’ampli et confère à l’ensemble une touche organique absolument délicieuse. Le choix de l’instrument n’y est certainement pas étranger : à en croire les vidéos, c’est la Gretsch – guitare de prédilection des adeptes du rockabilly et de country rock – qui encaisse les riffs et les restitue avec un caractère « à l’ancienne », formidablement à propos sur ce genre de musique. <br />
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Si on continue avec les comparaisons, on pourrait ajouter que là où <b>L’Effondras</b> en gardait sous la pédale pour produire son effort sur la longueur et privilégier l’endurance, <b>Térébenthine</b> s’assume en frontal et invite au combat à mains nues immédiat. Pas de round d’observation, on monte directement aux barricades et on assomme tout ce qui bouge. <br />
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C’est justement quand on commence à se dire que l’album pourrait souffrir de certaines longueurs, à force de jouer pied au plancher, qu’arrive en 3e position (*) un morceau comme « Mer Noire », sorte d’interlude tout en retenue et subtilité qui se permet même d’inclure une partie vocale. Voilà la respiration nécessaire pour recouvrer ses esprits avant de reprendre la suite du programme en pleine gueule. <br />
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Alors certes, <b>Térébenthine</b> ne va pas révolutionner le rock et ce n’est certainement pas son ambition. Mais à l’écoute d’un tel disque, on se demande à quoi bon faire la révolution s’il est encore possible de livrer des productions aussi jouissives avec des formules pourtant déjà maintes fois entendues. A Avec <i><b>Visions</b></i>, je me dis qu’il y a quelque chose de sacrément encourageant quand – à 38 piges – on peut encore se manger une giroflée à cinq pédales distribuée par un duo guitare – batterie. On a ici un groupe qui fait bien plus de boucan que la grande majorité des formations à rallonge qui passent leur temps à se secouer la nouille en essayant de réinventer un genre à coups de digressions indigestes et d’emprunts éhontés à des styles jugés à tort plus nobles, mais auxquels ils ne pigent rien de rien. <br />
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C’était donc la chronique de mon 3e album acheté sur iTunes, après <a data-htmlarea-external="1" href="https://www.youtube.com/watch?v=xCmcE4Nsbdk" target="_blank">Desensitzed</a> de <b>Pitchshifter</b> et <a data-htmlarea-external="1" href="https://www.youtube.com/watch?v=o2r-DhloxQ8" target="_blank">Koksofen</a> de <b>Caspar Brötzmann Massaker</b> – que je ne trouvais pas sur Discogs à cause d’une faute de frappe. Difficile de relier <b>Térébenthine</b> au rouleau compresseur indus des vieux <b>Pitchshiter</b>. Par contre, en tendant l’oreille, on peut facilement trouver l’un ou l’autre gène commun avec le chef-d’œuvre du rock expérimental Made in Deutschland.<br />
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(*) PS: je remarque en terminant la rédaction que le tracklisting sur iTunes est sensiblement différent de celui du Bandcamp où "Mer Noire" arrive en clôture. Encore une bonne raison d'acheter le disque pour en avoir le coeur net.<br />
<iframe seamless="" src="https://bandcamp.com/EmbeddedPlayer/album=337479411/size=large/bgcol=ffffff/linkcol=0687f5/tracklist=false/artwork=small/transparent=true/" style="border: 0; height: 120px; width: 100%;"><a href="http://poutragerecords.bandcamp.com/album/visions">Visions by Térébenthine</a></iframe>ALWNTRhttp://www.blogger.com/profile/04044868808231295143noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2772789188242296042.post-71739540444724524672017-11-16T04:48:00.001-08:002017-11-16T04:50:37.988-08:00Veda - "Here" (vidéo live)<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/iQhz7lXCgYo" width="560"></iframe>
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Nous inspirant de notre propre interprétation de "Mildred Pierce", le classique du roman noir signé James M. Cain, Dominique Van Cappellen-Waldock (Baby Fire, von Stroheim, LAS vegas, etc.) et moi-même avons passé quelques mois à composer la bande-son dystopique de l'un des plus grands chefs-d'oeuvre de la littérature américaine du XXe siècle.<br />
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Ensemble, nous avons imaginé des chapitres alternatifs qui plongent Mildred dans le meurtre, la culture de plantes vénéneuses, l'humiliation et la vengeance.<br />
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Notre premier EP, <a href="https://veda-doom.bandcamp.com/releases" target="_blank">Preface</a> est disponible en téléchargement libre depuis août 2017.<br />
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<iframe seamless="" src="https://bandcamp.com/EmbeddedPlayer/album=1021336579/size=large/bgcol=ffffff/linkcol=0687f5/tracklist=false/transparent=true/" style="border: 0; height: 470px; width: 350px;"><a href="http://veda-doom.bandcamp.com/album/preface-ep">Preface EP by Veda</a></iframe>
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Depuis lors, Cécile Gonay (Seesayle) nous rejoint régulièrement au violon.<br />
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Cette vidéo du titre "Here" a été enregistrée le 28 octobre 2017, au Magasin4 à Bruxelles. Nous y jouions en première partie de <b>Jarboe & Father Murphy</b>. "Here" repose sur un sample du morceau "Stikhera, Echols 1", composé au XVIe siècle par <b>Fedor Krestianin</b>. Il est extrait d'une <a href="https://www.discogs.com/RSFSR-Academic-Russian-Chorus-Alexander-Yurlov-Russian-Choral-Music-Of-XVI-XVIII-Centuries/release/3946315" target="_blank">compilation éditée en vinyle en 1966 par Alexander Yurlov</a>... et dégotée sur une brocante pour 25 centimes.<br />
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<a href="https://www.facebook.com/vedadoom" target="_blank">Veda sur Facebook</a><br />
<a href="https://vedadoom.tumblr.com/" target="_blank">Veda sur Tumblr</a><br />
<a href="https://www.youtube.com/channel/UC2bwqwF10-4BsnL-H0KBy2g" target="_blank">Veda sur YouTube</a>ALWNTRhttp://www.blogger.com/profile/04044868808231295143noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2772789188242296042.post-81723228068689049532017-10-19T07:07:00.002-07:002017-10-19T23:40:42.844-07:00#MeToo : mesdames, il est temps que je vous présente mes excuses<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhHKbISLM7o3xV2zyvMtrc95wPUC9QwglrU80tvcQdJQlESbUM6KWweqSrJlazZ4Ee35cCzVibOkv_xOwMD8lD1Ec-tiZIbsYsp_yB6Ab1Zofr-VT85z0yWLIZEpuzKH8L9_YQu5uoWQ_g1/s1600/Cerdos_001.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1600" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhHKbISLM7o3xV2zyvMtrc95wPUC9QwglrU80tvcQdJQlESbUM6KWweqSrJlazZ4Ee35cCzVibOkv_xOwMD8lD1Ec-tiZIbsYsp_yB6Ab1Zofr-VT85z0yWLIZEpuzKH8L9_YQu5uoWQ_g1/s320/Cerdos_001.jpg" width="320" /></a></div>
J’ai toujours regardé d’un œil très sceptique les mouvements qui s’organisent sur les réseaux sociaux, notamment autour d’un hashtag censé faire le buzz. Des « Je suis… » déclinés à toutes les sauces après chaque attentat au « Bring back our girls » qui n’a simplement ramené personne, j’ai toujours vu dans le militantisme version pantoufles et smartphones – dont je suis pourtant un fervent pratiquant - l’un des symptômes de l’apathie politique de notre génération, celle qui nous fait avaler sans moufter la présence de sympathisants nazis au gouvernement.<br />
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Pourtant, il me semble qu’il y a quelque chose d’intéressant à retenir des récentes campagnes de dénonciations des agressions sexuelles dont souffrent les femmes, assénées à coups de #metoo et de #balancetonporc. C’est qu’en tant que mecs, ça nous force à regarder une réalité qu’on connaît très bien, mais qu’on fait semblant de ne pas voir depuis qu’on est en âge de comprendre que nous ne sommes pas tous nés avec les mêmes chances. Soit, grosso modo, depuis « qu’on ne pisse plus tout jaune » pour reprendre une des expressions les plus fleuries du patois borain.<br />
<br />
A force de voir des #metoo surgir sur les murs de nos meufs, de nos copines, de nos sœurs, de nos cousines, de nos collègues, de nos autrices, guitaristes ou réalisatrices préférées, on doit bien admettre qu’on commence à étouffer avec la tête enfouie dans le sable depuis si longtemps. Elle est bien loin l’époque rassurante où on pouvait encore prétendre que la cause féministe ne serait qu’une histoire de revanchardes qui rêvent de parader avec un collier de couilles encore tièdes autour du cou.<br />
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Ici, ça touche notre entourage.<br />
Donc ça nous touche.<br />
Et on le savait.<br />
Mais on n’a rien fait.<br />
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<b>Et maintenant on fait quoi ? </b><br />
<br />
Il est peut-être temps pour nous, messieurs, de procéder à notre propre examen de conscience, parce que j’ai quand même l’impression qu’on a un rôle à jouer dans toute cette histoire.<br />
<br />
Depuis le début de ce mouvement la semaine dernière, j’ai vu mes potes mecs réagir de toutes sortes de manières différentes, ce qui prouve bien que le phénomène les interpelle. Outrés, compréhensifs, sceptiques, sensibles, perplexes, empathiques: difficile de dégager une réponse masculine claire et cohérente, à ce qui ressemble quand même très fort à un cri d’alerte que nous balancent à la gueule ce qui compte le plus à nos yeux, nos meufs.<br />
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Les gars, loin de moi l’idée de vous dire comment vous comporter, mais il me semble qu’il y a quand même un point commun à toutes les situations qui sont pointées du doigt avec le #metoo : d’une manière ou d’une autre, nous avons tous été complices. Je ne dis pas que nous sommes tous des gros dégueulasses qui agitent leur bite sous le nez des passantes, mais bien que nous avons tous, sans exception, été confrontés à des situations où des femmes subissaient de plein fouet la domination masculine – sexuelle, physique, verbale ou psychologique - , et qu’au moins une fois, on n’a pas bronché quand elles avaient besoin de nous. Ou pas assez. Donc au moins une fois, on y a participé.
<br />
<br />
Si je contemple mon propre vécu, j’en trouve des exemples à la pelle : quand j’étais salarié, parmi mes collègues, parmi mes clients, mes prestataires, à l’université. C’est vrai qu’un soir, après un afterwork particulièrement arrosé, un collègue et moi avons ramené chez elle une secrétaire – qui était encore en période d’essai – tellement bourrée qu’elle ne se rendait même pas compte que son boss était allongé sur elle et lui avait déjà enlevé ses pompes et ses bas. Néanmoins, directeur ou pas, on aurait dû le dénoncer. Et on ne l’a pas fait. Il a peut-être recommencé avec une autre. Je n’en sais rien.<br />
<br />
<b>Si c’est le cas, ça fait de nous des complices et il est temps que ça cesse. </b><br />
<br />
Ce sont des brouettes entières de situations inacceptables qui me reviennent, où, après coup, je me dis que la victime aurait certainement eu besoin d’un soutien un peu plus franc qu’un simple discours de compassion. Et que si on était plus nombreux à nous lever contre ces pratiques, les porcs y réfléchiraient peut-être à deux fois avant de passer à l’acte.<br />
<br />
Quand, en marge d’un séminaire, j’ai vu un manager s’incruster à poil dans le sauna où se trouvaient les filles de son équipe en prétextant que, de toute façon, il ne voyait rien sans ses lunettes, j’ai trouvé ça scandaleux. Je l’ai dit aux filles par après. Mais, sur le coup, je n’ai rien fait pour m’y opposer.
<br />
<br />
Quand, alors que je faisais passer un entretien d’embauche à une candidate, mon responsable simulait une fellation dans son dos, je n’ai rien fait pour m’y opposer.<br />
<br />
Quand un manager a annoncé l’arrivée d’une nouvelle recrue et, qu’en réunion d’équipe, la seule info qu’il pouvait donner à son sujet concernait son tour de poitrine, agrémenté de photos d’elle en bikini qu’il était allé puiser je ne sais où, j’aurais dû me lever et quitter la salle. Mais je ne l’ai pas fait.
<br />
<br />
Quand un manager hilare s’est un jour vanté d’avoir licencié une fille avec qui il avait couché trois jours plus tôt en lui faisant miroiter une promotion, tout en sachant que son C4 était déjà signé au moment des faits, je ne lui ai pas dit que c’était un gros con.<br />
<br />
Quand, lors des team buildings, la consigne est de toujours s’habiller en blanc et que la soirée se termine inlassablement dans la piscine tous habillés, et que les filles qui n’ont tout simplement pas envie de participer à un concours de miss t-shirt mouillé n’ont d’autre choix que rentrer chez elles, je devrais aussi quitter cette mascarade et rentrer chez moi. Mais je ne l’ai pas fait.<br />
<br />
Quand, avant de réaliser l’interview d’une femme, un attaché de presse a cru malin de me préciser « Bonne chance pour la fixer dans les yeux » en mimant avec les paumes un tour de poitrine bien fourni au cas où je n’aurais pas compris la finesse de son allusion, je ne lui ai pas dit que c’était un gros con.
<br />
<br />
Quand, alors que j’étais assistant à l’université, au moment de remettre nos cotes, un autre assistant plus expérimenté s’est permis de dire d’une de mes étudiantes qui avait raté « Revois ta note. En insistant un peu, je suis sûr qu’elle prend dans le cul », je ne lui ai pas dit que c’était un gros con.<br />
<br />
Quand, alors qu’on bossait avec des agences de pub, on nous présentait des catalogues de « promo girls », toutes étudiantes, qu’il fallait sélectionner sur photos pour jouer les hôtesses à moitié dévêtues lors d’événements censés épater les clients, je ne m’y suis pas opposé.<br />
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Quand j’ai vu des managers traiter de salopes les filles de leur équipe qui tombaient enceintes, et systématiquement les recaser à des postes pourris à leur retour de congé de maternité en espérant qu’elles démissionneraient pour ne pas devoir les virer et leur payer des indemnités, je n’ai rien fait pour m’y opposer.<br />
<br />
<b>Des exemples similaires, j’en ai des palettes entières. </b><br />
<br />
Après coup, si j’analyse la plupart de ces situations, la seule explication commune que je trouve à mes réactions trop faibles, c’est qu’inconsciemment, je savais que j’en tirais profit. Ou qu’au moins, en ne m’y opposant pas plus fermement, je ne mettais pas à mal mes privilèges.<br />
<br />
Alors non, je n'ai pas assisté à des viols en tant que tels. Mais l'impunité encourage à pousser le vice toujours plus loin. De verbale et psychologique, la violence devient physique et sexuelle. Et un jour, tu te réveilles en sursaut avec une copine qui te montre les cicatrices que son mec lui a infligées pendant 10 ans et qui lui ont valu deux séjours à l'hôpital dont elle n'a jamais parlé à personne, une autre qui t'explique qu'elle a été violée sur le quai de la Gare du Midi à 22h, une autre qui te raconte qu'un jour, elle "n'a pas eu d'autre choix" que branler un de ses potes pour éviter qu'il la viole, une autre qui te dit que le mec qui la regardait bizarrement à la bibliothèque se masturbait sous la table. Dès que tu creuses, elles ont toutes des traumatismes similaires auxquels il serait visiblement impossible d'échapper.<br />
<br />
Celui qui n’a pas compris que les humiliations, les mains au derche, les allusions salaces et les rapports non consentis participent à une même confiscation du corps féminin et à un même processus de domination qui produisent des effets dans tous les aspects de nos vies quotidiennes devrait sérieusement se demander sur quelle planète il vivait ces 50 dernières années.<br />
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L’exemple le plus frappant, c’est l’égalité salariale. Le réalisateur et journaliste <a href="https://blogs.mediapart.fr/patricjean/blog/230615/les-hommes-veulent-ils-legalite-avec-les-femmes" target="_blank">Patric Jean</a> l’a montré à plusieurs reprises. Si on demande aux hommes ce qu’ils pensent du fait qu’à poste équivalent, leurs collègues féminines gagnent un salaire moyen inférieur au leur, ils sont environ 80% à trouver cette inégalité scandaleuse. Quand on leur dit que, à masse salariale inchangée pour l’employeur, la seule solution pour rétablir l’égalité parfaite consiste à réduire le salaire des employés masculins pour augmenter celui des femmes, ils sont moins de 15% à soutenir l’idée. Conclusion : dans tout système de domination, il y a toujours des perdants et des gagnants. Nous les mecs, nous faisons partie des gagnants. (R)établir l'égalité passera par un abandon de nos privilèges. Y sommes-nous prêts?<br />
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<b>L'heure des excuses</b><br />
<b><br /></b>
Pour revenir à cette campagne #metoo, je pense que la première réaction qu’on puisse avoir en tant que mecs, c’est de présenter nos excuses. Nous excuser pour nos silences qui ont fait de nous des complices, pour notre lâcheté qui avait pour unique but de maintenir en place un système de domination dont nous sommes les premiers bénéficiaires.<br />
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Je sais qu’elles se reconnaîtront dans les cas de figure mentionnés ci-dessus : mesdames, il est vraiment temps que je vous présente mes excuses. Des excuses pour avoir fait si peu, des excuses pour m’être contenté de rester fréquentable à vos yeux en vous disant que je comprenais votre désarroi, sans pour autant avoir fait ce qui s’imposait pour y remédier. C’est à dire devenir infréquentable aux yeux des porcs qui pour vous étaient des bourreaux, pour moi un collègue, un employeur, un client voire parfois un ami.<br />
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Des excuses pour avoir été complice de l'inexcusable.ALWNTRhttp://www.blogger.com/profile/04044868808231295143noreply@blogger.com46tag:blogger.com,1999:blog-2772789188242296042.post-19974371288072433952017-05-17T04:57:00.001-07:002017-05-17T04:57:28.291-07:00Shkval / OMSQ - Marauder I & II<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgJ19TY0-3JDILbL5NW-f2AHr-O1mREPPs0EkLIQgj5vinCNwQ7T7wIaYtbDMmkAMRYHFNU32GCTVe1T6VYTSFL7VBxH0_n-r1gqpXelL4A0v7KIuAcb5x8ahYI8Rh_PNvDLJ0O4HLIk0Qp/s1600/marauderII-330x330.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgJ19TY0-3JDILbL5NW-f2AHr-O1mREPPs0EkLIQgj5vinCNwQ7T7wIaYtbDMmkAMRYHFNU32GCTVe1T6VYTSFL7VBxH0_n-r1gqpXelL4A0v7KIuAcb5x8ahYI8Rh_PNvDLJ0O4HLIk0Qp/s320/marauderII-330x330.png" width="320" /></a></div>
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"Ils agissent et ne savent pas ce qu'ils font ; ils ont leur habitude et ne savent pourquoi ; ils marchent leur vie entière et ne connaissent pas leur chemin ; tels sont les gens de la masse."<br />
Elias Canetti, <i>Au-to-da-fé</i>, 1935<br />
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Un diptyque vidéo sur le thème de l'errance. Morceaux extraits de la cassette <a href="http://www.antee.be/?p=1428" target="_blank">Freedom Pleasure and Safe</a> publiée par Antée Records et <a href="https://godhatesgodrecordsrefuseresist.bandcamp.com/" target="_blank">GodHatesGodRecords</a>.<br />
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<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/01FSFYZpnjs?rel=0" width="560"></iframe>
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<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/JaUf0GS99rA?rel=0" width="560"></iframe>ALWNTRhttp://www.blogger.com/profile/04044868808231295143noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2772789188242296042.post-41993117574147771172017-03-08T10:49:00.001-08:002017-03-14T02:07:04.671-07:00L'Effondras - Les Flavescences<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEirRoqhuNNmZzV9PApz4LB2b10BC20-GTQmyrffisHA4vd1GJlYTyowKWhLwktzkz0PLsGy1JS0whSWWhSHn78BSMs9S9Mf148hINlFBX8d_r2OtKLm4pr3nF5X49KLRvnLhcUtYZzXaFWp/s1600/effondras.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEirRoqhuNNmZzV9PApz4LB2b10BC20-GTQmyrffisHA4vd1GJlYTyowKWhLwktzkz0PLsGy1JS0whSWWhSHn78BSMs9S9Mf148hINlFBX8d_r2OtKLm4pr3nF5X49KLRvnLhcUtYZzXaFWp/s320/effondras.jpg" width="320" /></a></div>
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La probabilité d'être encore abasourdi aujourd'hui par un album qui assume pleinement l'étiquette de "post-rock" est à peu près aussi élevée que celle de trouver des bottes de ski sur une plage nudiste. Pourtant, il faut bien avouer qu'avec sa fournée 2017, <a href="https://leffondras.bandcamp.com/" target="_blank">L'Effondras</a> relève non seulement le défi, mais réalise carrément le casse du siècle. N'y allons pas par quatre chemins: <i>"Les Flavescences"</i> disqualifie purement et simplement tout autre prétendant au titre d'album de l'année. Ceux qui comptaient frapper un grand coup d'ici la fin décembre se battront pour la deuxième place. En sortant son album en mars, L'Effondras nous refait le coup de Chris Froome qui relègue tous ses adversaires à 5 minutes dès la première étape de montagne. Désolé pour les poursuivants.<br />
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L'Effondras, c'est trois mecs originaires de Bourg-en-Bresse. En 2015, ils avaient déjà marqué les esprits avec un premier (double) album éponyme qui avait suivi deux EP plutôt bien ficelés, mais moins aventureux. C'est réellement avec ce premier essai sur la durée que le groupe a posé les jalons d'un style pour le moins singulier. Deux ans plus tard, l'heure était venue de confirmer les attentes.<br />
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<iframe seamless="" src="https://bandcamp.com/EmbeddedPlayer/album=125331551/size=large/bgcol=ffffff/linkcol=0687f5/tracklist=false/artwork=small/transparent=true/" style="border: 0; height: 120px; width: 100%;"><a href="http://leffondras.bandcamp.com/album/leffondras-lp">L'Effondras - LP by ⊙</a></iframe>
<b><br /></b>
<b><br /></b><br />
<b><br /></b>
<b><br /></b>
<b>Quart d'heure digression: punchlines et mauvaise foi</b><br />
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Comme le disait si bien Paulo Coelho sur mon mur Facebook:<br />
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<div style="text-align: center;">
<span style="color: #990000; font-size: large;"><i>"Le post-rock, c'est un peu comme le reggae. </i></span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="color: #990000; font-size: large;"><i>Quand tu as entendu un morceau, tu les connais tous." </i></span></div>
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Pas totalement fausse, mais pas totalement vraie non plus, cette prise de position courageuse du plus célèbre penseur des réseaux sociaux ne prenait en réalité en considération que 99% de la production post-rock des 20 dernières années. On a tous en tête ces morceaux interminables, chiants comme la lèpre, qui jouent aux montagnes russes à coups de montées et descentes sur des minutes qui paraissent des jours entiers. C'était le règne des groupes aux noms à rallonges, façon "This Will Whisper To Your Sparrow In The Sky", qui noyaient leur manque d'inspiration sous des tonnes d'effets de réverbération, histoire qu'il faille attendre la deuxième écoute pour remarquer que tout l'album était construit autour du même riff. Dans les meilleurs millésimes, on reconnaissait même les plans des 3 ou 4 albums précédents. <br />
<br />
Ce que l'auteur de l'Alchimiste passe pourtant sous silence, c'est que le post-rock a aussi donné lieu à de sacrées pépites qu'il serait complètement con d'ignorer sous prétexte que le genre a depuis lors été usé jusqu'à la moelle. Je pense forcément aux premières productions de Mogwai avant qu'ils ne deviennent des caricatures d'eux-mêmes: l'album <a href="https://www.youtube.com/watch?v=BFW00MK6exg" target="_blank">Young Team</a> en 1997 et, surtout, le bouillonnant EP <a href="https://www.youtube.com/watch?v=OrxeFflN738&list=PLB916CDEEE1245ADC" target="_blank">No education = no future (fuck the curfew)</a> sorti un an plus tard. Si on considère que le genre recouvre les productions rock qui font fi des structures habituelles de couplets et de refrains au profit de constructions basées sur la répétition, j'épinglerais aussi les fantastiques <a href="https://www.youtube.com/watch?v=CAbNarBqrBs" target="_blank">Do Make Say Think</a>, ou dans un registre vocal <a href="https://enablers.bandcamp.com/" target="_blank">Enablers</a>, <a href="https://www.youtube.com/watch?v=FAApF-FDkoY" target="_blank">Slint</a> ou même carrément <a href="https://www.youtube.com/watch?v=_53J5VS_guk" target="_blank">This Heat</a>, qu'il est désormais de bon ton de considérer comme <a href="http://next.liberation.fr/musique/2017/03/05/ceci-n-est-pas-une-reformation_1553449" target="_blank">les précurseurs du genre</a>. Ce qui caractérise précisément ces grandes oeuvres du post-rock, c'est le rôle central qu'y joue la répétition des riffs de grattes assassins. Si ces groupes ne rechignaient pas à embarquer avec eux un semi-remorque de pédales d'effets, ce n'était non pas pour maquiller des mélodies à trois sous, mais bien pour accentuer cette impression d'escalade sur des plans de guitare carrément mortels répétés jusqu'à l'étouffement.<br />
<br />
A ce petit jeu de l'escalade, le morceau <a href="https://www.youtube.com/watch?v=i1HZm5KhuGk" target="_blank">"X-Mas Steps"</a> sur l'EP "No Education = No Future" de Mogwai fait carrément office de pierre philosophale, en installant une tension tellement lourde qu'il est pratiquement impossible d'en profiter pleinement sans devoir baisser le volume à mi chemin. <br />
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<b>Revenons à nos moutons</b><br />
<b><br /></b>
Si je me suis autant attardé sur ce qui distingue le bon du mauvais chasseur, ce n'est certainement pas pour étaler mes trois grammes de science, mais bien pour restituer à L'Effondras ce qui lui appartient. Si ce nouvel album est à ce point percutant, c'est parce qu'il se recentre sur le "rock" dans "post-rock": des riffs de guitares solidement charpentés, des mélodies qui font mouche sur la répétition, des morceaux aux structures complexes, impossibles à résumer en effets de montées et descentes. Et surtout, la musique de L'Effondras construit sa propre narration, qui se suffit à elle-même. C'est bien sur ce point que le post-rock était devenu pénible à écouter: le jour où des musiciens se sont dit qu'ils allaient composer des albums à écouter comme des musiques de films. Or, le propre des musiques de films, c'est qu'elles évoquent une histoire qui est ailleurs. En ne se référant à rien du tout, le post-rock était devenu un sous-genre un peu fainéant, qui ne remplissait que la moitié du cahier des charges.<br />
<br />
L'Effondras file donc un grand coup de latte dans cette fourmilière en composant des instrumentaux qui tiennent debout comme des grands, qui martèlent là où ça fait mal à coups de mélodies puissantes et d'arpèges sophistiqués. Difficile de rester indifférent face à un tel déluge rock. L'autre grande force de cet album, qu'on avait déjà pu goûter sur le précédent, c'est la précision du son: racé, organique, naturel. On devine entre chaque microsillon un travail d'orfèvre pour sculpter le grain, faire hurler l'ampli sans dénaturer le moins du monde les nuances du jeu. Pas besoin de faire sonner ses grattes comme des violons pleurnichards: le rock est ici totalement assumé, décomplexé, violent, frontal.<br />
<br />
Cerise sur le gâteau: sur scène, L'Effondras fait l'effet d'une tornade. J'ai eu l'occasion de les voir à deux reprises en trois jours cette année. Deux claques monumentales. Et en stéréo s'il vous plait. J'ai en effet eu la chance d'assister à deux set lists totalement différentes, le groupe ayant malencontreusement pété une corde de son unique guitare baryton dès les débuts de son concert à Dour. Il avait dès lors fallu se rabattre sur un répertoire plus ancien. Ah oui, le détail qui tue: c'est un trio qui joue sans basse. De quoi faire réfléchir <a href="http://www.lesinrocks.com/2017/02/27/musique/etude-scientifique-revele-linstrument-plus-influent-groupe-11917627/" target="_blank">les auteurs de cornichonneries</a>, incapables de faire la distinction entre une fréquence et un instrument.<br />
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A écouter en boucle:<br />
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<iframe seamless="" src="https://bandcamp.com/EmbeddedPlayer/album=2926741326/size=large/bgcol=ffffff/linkcol=0687f5/tracklist=false/artwork=small/transparent=true/" style="border: 0; height: 120px; width: 100%;"><a href="http://leffondras.bandcamp.com/album/les-flavescences-lp">Les Flavescences - LP by ⊙</a></iframe>ALWNTRhttp://www.blogger.com/profile/04044868808231295143noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2772789188242296042.post-70055750753713143322016-12-20T04:17:00.002-08:002016-12-20T04:17:48.608-08:00Ces 16 disques que j'ai usés en 2016<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjeC7oyUgixmtlNUh6kqXOD4D97cS0z0bu-gBsF9WSGLbTH-JOqFHffr6xucvZOXp-PAs6l3_7hYoGKwYjj8z2HSPOoTOWWF3zmoi98AuDer5dV42V5IjJwmS2iy6iUK6G24XtTpsIJUuri/s1600/2016.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="398" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjeC7oyUgixmtlNUh6kqXOD4D97cS0z0bu-gBsF9WSGLbTH-JOqFHffr6xucvZOXp-PAs6l3_7hYoGKwYjj8z2HSPOoTOWWF3zmoi98AuDer5dV42V5IjJwmS2iy6iUK6G24XtTpsIJUuri/s400/2016.jpg" width="400" /></a></div>
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Ayant abandonné depuis bien longtemps la prétention d'écouter toutes les hypes du moment, je résume mon année musicale 2016 avec quelques bonnes pioches glanées çà et là, souvent au cours d'une discussion accoudé au zinc. Pourtant, si j'en crois mes playlists, j'ai surtout réécouté de vieux machins cette année, voire quelques rééditions: Bowie, Television, This Heat, les 3 premiers Helmet, The Jesus Lizard, Johnny Cash et même une replongée étrangement savoureuse dans les albums "LA Woman" et "The Soft Parade" des Doors, qui prenaient la poussière depuis presque 20 ans.<br />
<b><br /></b>
<b>Radar Men From The Moon - Subversive II: Splendor of the Wicked</b><br />
<b><br /></b>
Les Hollandais de RMFTM commencent mine de rien à se bâtir une sacrée discographie, avec déjà 5 albums en 5 ans et <a href="http://fuzzclub.com/blogs/posts/97987334-stream-the-colossal-split-single-from-white-hills-and-rmftm-in-full" target="_blank">un split avec White Hills</a>. Sur cette dernière livraison, ils poursuivent le travail de dépoussiérage d'un kraut-rock noisy et remuant, déjà entamé par leurs lointains cousins chiliens de <a href="https://follakzoid.bandcamp.com/" target="_blank">Föllakzoid</a>. Au programme: basses entêtantes qui se mordent la queue, guitares fracassées aussi subtiles que des enclumes et overdoses de nappes de synthé. La recette parfaite d'un rock instrumental qui se danse le regard vide.<br />
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<iframe seamless="" src="https://bandcamp.com/EmbeddedPlayer/album=924783544/size=large/bgcol=ffffff/linkcol=0687f5/tracklist=false/artwork=small/transparent=true/" style="border: 0; height: 120px; width: 100%;"><a href="http://radarmenfromthemoon.bandcamp.com/album/subversive-ii-splendor-of-the-wicked">Subversive II: Splendor of the Wicked by Radar men from the Moon</a></iframe>
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<b><br /></b>
<b>Cobalt - Slow Forever</b><br />
<b><br /></b>
En studio, Cobalt est aujourd'hui sans conteste le meilleur groupe de métal du monde. Les deux albums précédents (<i>"Eater of the Birds"</i> en 2007 et surtout <i>"Gin"</i> en 2009) avaient déjà annoncé la couleur d'une musique profondément dérangée, hurlante et brutale. Cependant, le duo parvenait en même temps à rameuter un public plus large (façon de parler) en faisant preuve d'un sens mélodique qui avait tout pour plaire aux fans de shoegaze. Longtemps, la noirceur de la musique de Cobalt a été attribuée au fait que Phil McSorley, la moitié du groupe, enregistrait ses parties entre deux missions militaires en Irak. Viré entretemps pour des propos pas très sympas envers la communauté gay, McSorley n'a rien enlevé de la sauvagerie de Cobalt en prenant la porte. La moitié restante (Erik Wunder) assure désormais le service pour TOUS les instruments (oui: TOUS) et délègue uniquement les parties vocales à l'ancien hurleur de <a href="https://lordmantis.bandcamp.com/" target="_blank">Lord Mantis</a>, un vrai poète. Histoire de montrer que la nouvelle formation tient la longueur, ce quatrième album ne fait pas de détail et se décline en deux parpaings qui totalisent 84 minutes de passage à tabac. Black metal, death, stoner, psyche... tout y passe et rien n'y résiste. Jadis pratiquement inexistant sur scène, Cobalt profite de la sortie de ce <i>"Slow Forever"</i> pour se lancer dans une tournée (qui passera l'année prochaine par le <a href="http://www.roadburn.com/" target="_blank">Roadburn</a>). Initiative plutôt casse-gueule, qui risque de sérieusement écorner le mythe. Mais en studio en tout cas, ils ont mis tout le monde d'accord.<br />
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<iframe seamless="" src="https://bandcamp.com/EmbeddedPlayer/album=392981113/size=large/bgcol=ffffff/linkcol=0687f5/tracklist=false/artwork=small/transparent=true/" style="border: 0; height: 120px; width: 100%;"><a href="http://profoundlorerecords.bandcamp.com/album/slow-forever">Slow Forever by COBALT</a></iframe>
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<b><br /></b>
<b>Big Business - Command Your Weather</b><br />
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Encore un duo qui fait plus de bruit que toutes les cliques à rallonges de métalleux chevelus. Chaque nouvel album de Big Business est une fête en soi. Après avoir assuré l'intérim comme <a href="https://www.youtube.com/watch?v=7Q7Q-KjD600" target="_blank">section rythmique des Melvins</a>, le groupe emmené par le son de basse inimitable de Jared Warren décrasse toutes les idées reçues sur cet objet pourtant dangereux qu'est <a href="https://www.youtube.com/watch?v=elfuaxHQWlQ" target="_blank">le stoner "avec des refrains qui se chantent"</a>. Pas la peine de se cacher derrière des hurlements gutturaux: Big Business compose des chansons, des vraies, et prend le risque de les chanter haut et fort. Son extraterrestre, rythmiques empruntées au hardcore, 36e degré à tous les étages (non seulement ils osent la pochette borderline, mais renchérissent avec un titre aussi potache que <i>"Diagnostic Front"</i>). Y'a pas à dire: c'est quand même Big Business qui a ressuscité les Melvins.<br />
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<iframe seamless="" src="https://bandcamp.com/EmbeddedPlayer/album=3730626062/size=large/bgcol=ffffff/linkcol=0687f5/tracklist=false/artwork=small/transparent=true/" style="border: 0; height: 120px; width: 100%;"><a href="http://bigbigbusiness.bandcamp.com/album/command-your-weather">Command Your Weather by Big Business</a></iframe><br />
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<b>David Bowie - Blackstar</b><br />
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On a l'impression que tout a été écrit sur Bowie. Et pourtant non. Testament musical, auto-hommage posthume écrit de son vivant, ultime pièce d'un puzzle interminable... Blackstar est avant tout un grand album de Bowie. Rarement un artiste aura fait le bilan de sa carrière avec autant de lucidité. Les deux singles (<i>"Blackstar"</i> et <i>"Lazarus"</i>) ont éclipsé - à juste titre - le reste d'un disque parfois inégal. Mais putain, quels singles ! Et ce serait manquer de respect à <i>"Dollar Days"</i>, une ballade qui aurait tout à fait tenu sa place sur <i>"Hunky Dory"</i>. Je n'arrive toujours pas à croire qu'il soit mort. Faudra m'y faire un jour...<br />
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<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/qqW-kvU5cLg?rel=0" width="560"></iframe>
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<b>Iggy Pop - Post Pop Depression</b><br />
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Quelques semaines après le décès de Bowie, Iggy est venu nous mettre du baume au coeur avec <i>"Gardenia"</i>, un nouveau single qui sentait bon l'époque où il fricotait justement avec le Thin White Duke. L'album n'a pas déçu les espoirs, même s'il s'avère finalement plus sage que prévu. D'aucuns auraient préféré un retour de l'iguane déchaîné de sa période Stooges. C'est oublier bien vite que ses dernières tentatives de réanimation de l'époque du Raw Power n'avaient pas été à la hauteur. Du coup, Iggy nous ressort son côté crooner froid, façon "<i>Lust For Life"</i> et <i>"Passenger"</i>. Pas la peine de faire semblant que l'approche des 70 piges n'a aucun effet sur le coco. Et au final, ce rôle lui sied à merveille. Dans un registre plutôt pop-rock, il nous refait le coup de <i>"The Idiot"</i>, à 40 ans d'intervalle et pond un nouvel album qui sonne mieux qu'un best of. Vu l'hécatombe, on lui enverra quand même des vitamines en 2017.<br />
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<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/1m8TmlS20ZA?list=PLb7ydcbaXY7oUSOFfeCdrngzw1VewT2lQ" width="560"></iframe>
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<b>Moaning Cities - D. Klein</b><br />
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Je me suis déjà <a href="http://alwntr.blogspot.be/2016/10/moaning-cities-d-klein.html" target="_blank">abondamment épanché</a> sur l'immense bien que je pense de ce nouvel album de Moaning Cities. Les saisons passant, mon enthousiasme ne s'est pas rafraîchi d'un seul degré. Le coup de coeur de l'année, sans l'ombre d'un doute.<br />
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<iframe seamless="" src="https://bandcamp.com/EmbeddedPlayer/album=1064962932/size=large/bgcol=ffffff/linkcol=0687f5/tracklist=false/artwork=small/transparent=true/" style="border: 0; height: 120px; width: 100%;"><a href="http://moaningcities.bandcamp.com/album/d-klein">D. Klein by Moaning Cities</a></iframe><br />
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<b>Gnod - Mirror</b><br />
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Si Cobalt est le meilleur groupe de métal du monde, Gnod est peut-être le meilleur groupe du monde tout court. Depuis 10 ans, le collectif de Manchester livre des albums par camions entiers et alimente une discographie qui flingue dans tous les sens (environ 35 sorties recensées sur Discogs, et au moins autant de side projects). En 2016, ils ont donc publié ce <i>"Mirror"</i> - ainsi qu'un <a href="https://gnod.bandcamp.com/album/behind-the-lids-ttcd03" target="_blank">split avec Surgeon</a> - qui, une fois n'est pas coutume, déjoue tous les pronostics. Pour ce millésime, la bande de joyeux drilles a laissé de côté les expérimentations free jazz du dernier (triple!) album <a href="https://gnod.bandcamp.com/album/infinity-machines" target="_blank">"Infinity Machines"</a> pour revenir à un format plus serré: quatre titres solidement tassés qui labourent sur des terres empruntées au doom, à la noise et au dub. Le résultat est délicieusement cradingue. Toujours dans l'excès, Gnod fêtera l'an prochain ses 10 ans d'existence en se produisant au <a href="http://www.roadburn.com/" target="_blank">Roadburn</a> à quatre reprises sur un weekend. En quatre concerts, ils n'auront pas le temps de parcourir la moitié du tiers de leurs identités sonores.<br />
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<iframe seamless="" src="https://bandcamp.com/EmbeddedPlayer/album=2667199015/size=large/bgcol=ffffff/linkcol=0687f5/tracklist=false/artwork=small/transparent=true/" style="border: 0; height: 120px; width: 100%;"><a href="http://gnod.bandcamp.com/album/mirror">Mirror by GNOD</a></iframe>
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<b><br /></b><b>Fatima Al Qadiri - Brute</b><br />
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Je suis une brêle en musiques électroniques. Non pas que ça me dérange, que du contraire. J'en écoute pas mal en réalité et <a href="https://opaltapes.bandcamp.com/" target="_blank">le Bandcamp du label Opal Tapes</a> tourne souvent en mode aléatoire pendant mes journées de travail. Mais je suis incapable de différencier deux sons, deux sous-genres ou encore même deux artistes différents. Pourtant, de temps à autre, je reste accroché sur un truc écouté au hasard et qui ne me quitte plus. C'est ce qui m'est arrivé avec Fatima Al Qadiri, qui balance ses skuds en direct depuis le Koweit (pouah, le jeu de mots pourri à deux dinars). Sa musique à la fois frontale et sophistiquée m'évoque par moments le <a href="https://www.youtube.com/watch?v=vjr1d-OOq3o" target="_blank">"Foley Room" d'Amon Tobin</a>, l'héritage brésilien ayant ici laissé la place à des sonorités orientales. Je me plante peut-être, mais dans la catégorie très large des trucs ambient/electro/techno qui me sont passés récemment entre les oreilles, j'ai l'impression qu'il est souvent question de meufs (<a href="https://opaltapes.bandcamp.com/album/xosar-let-go" target="_blank">Xosar</a>, <a href="https://opaltapes.bandcamp.com/album/patricia-body-issues" target="_blank">Patricia</a>, <a href="https://soundcloud.com/amelielens" target="_blank">Amélie Lens</a>, ou même <a href="https://noveller.bandcamp.com/album/fantastic-planet" target="_blank">Noveller</a> dans un registre plus instrumental).<br />
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<iframe seamless="" src="https://bandcamp.com/EmbeddedPlayer/album=3902235562/size=large/bgcol=ffffff/linkcol=0687f5/tracklist=false/artwork=small/transparent=true/" style="border: 0; height: 120px; width: 100%;"><a href="http://fatimaalqadiri.bandcamp.com/album/fatima-al-qadiri-brute-hdbcd031">Fatima Al Qadiri - Brute (HDBCD031) by Fatima Al Qadiri</a></iframe>
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<b>Nick Millevoi - Desertion</b><br />
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J'ai vraiment un faible pour ces musiciens qui parviennent à insuffler à leur rock cette petite touche <i>roots </i>américaine qui rappelle le blues des champs de coton, la country qui chique du tabac, le gospel suant ou les partouzes de hippies lécheurs de timbres. Je peux difficilement décoller mes oreilles des premiers disques de <a href="https://www.youtube.com/watch?v=5mcpcpxc3kU" target="_blank">Six Organs of Admittance</a>, de <a href="https://horseback.bandcamp.com/album/the-invisible-mountain" target="_blank">Horseback</a>, du <a href="https://threelobed.bandcamp.com/album/sand-city" target="_blank">Steve Gunn</a> des débuts ou du tournant plus rock entrepris depuis trois albums par <a href="https://wovenhand.bandcamp.com/album/refractory-obdurate" target="_blank">Wovenhand</a>. Nick Millevoi s'inscrit pleinement dans cette mouvance. Comme le mec vient de Philadelphie, c'est forcément la soul qui déteint sur ses riffs de guitare qui se lancent dans de longs dialogues avec un orgue Hammond. Par moments, sa musique sort de la marge et lorgne carrément du côté du free jazz ou vire sa cuti pour plonger dans une vieille ambiance de western. Découvert sur une suggestion d'un pote. Accroché immédiatement.<br />
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<iframe seamless="" src="https://bandcamp.com/EmbeddedPlayer/album=105504372/size=large/bgcol=ffffff/linkcol=0687f5/tracklist=false/artwork=small/transparent=true/" style="border: 0; height: 120px; width: 100%;"><a href="http://nickmillevoi.bandcamp.com/album/desertion">Desertion by Nick Millevoi</a></iframe><br />
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<b>Baby Fire - Gold</b><br />
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Ma <a href="http://alwntr.blogspot.be/2016/12/baby-fire-gold.html" target="_blank">dernière chronique en date</a> encensait ce troisième album de Baby Fire, plus sombre, plus lourd, plus nuancé aussi que ses prédécesseurs. J'avais omis de préciser que la production de ce nouveau disque avait été confiée à Pierre Vervloesem (derrière le premier dEUS), autre signe indéniable de l'ascension du groupe. A écouter le coeur bien accroché quand même.<br />
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<iframe frameborder="no" height="166" scrolling="no" src="https://w.soundcloud.com/player/?url=https%3A//api.soundcloud.com/tracks/250868086&color=ff5500&auto_play=false&hide_related=false&show_comments=true&show_user=true&show_reposts=false" width="100%"></iframe>
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<b>Oranssi Pazuzu - Varahtelija</b><br />
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Adeptes des titres imprononçables, ces Finlandais confrontent un héritage black metal érigé en patrimoine national avec des influences empruntées au kraut rock, au prog et à l'ambient. Assez radicaux dans leur approche, les mecs peuvent toutefois se vanter d'avoir construit un son bien à eux, identifiable entre mille. Cet album complètement maboule ose tirer des morceaux bien au delà des minutes réglementaires en les inondant de synthés criards. 99,99% des gens qui seront passés par là auront légitimement détesté. Moi, je l'écoute au casque pour faire passer mes insomnies.<br />
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<iframe seamless="" src="https://bandcamp.com/EmbeddedPlayer/album=3024761501/size=large/bgcol=ffffff/linkcol=0687f5/tracklist=false/artwork=small/transparent=true/" style="border: 0; height: 120px; width: 100%;"><a href="http://oranssipazuzu.bandcamp.com/album/v-r-htelij">Värähtelijä by Oranssi Pazuzu</a></iframe>
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<b>Tomaga - The Shape of the Dance</b><br />
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Lorsqu'ils n'assurent pas la section rythmique de <a href="https://theoscillation.bandcamp.com/" target="_blank">The Oscillation</a>, Valentina Magaletti et Tom Relleen laissent libre cours à leur imagination en sortant des disques plus expérimentaux sous le nom de Tomaga. Dans une démarche comparable à celle de Gnod, mais avec une approche un poil plus intello, ce troisième album poursuit le travail de dissection des rythmes entamé en 2014 avec <a href="https://tomaga.bandcamp.com/album/futura-grotesk" target="_blank">"Futura Grotesk"</a>. Assez rude et bruitiste, le disque évoque tantôt la musique électronique, tantôt le free jazz, voire la musique concrète. Il n'annihile pas toute recherche mélodique pour autant, mais il faudra se montrer patient et multiplier les écoutes pour transpercer petit à petit cette forteresse imprenable. Assez déroutant, ce disque constituerait la bande-son parfaite pour illustrer une année 2016, au cours de laquelle on a bien senti que quelque chose se tramait sans vraiment comprendre quoi.<br />
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<iframe seamless="" src="https://bandcamp.com/EmbeddedPlayer/album=3487976698/size=large/bgcol=ffffff/linkcol=0687f5/tracklist=false/artwork=small/transparent=true/" style="border: 0; height: 120px; width: 100%;"><a href="http://tomaga.bandcamp.com/album/the-shape-of-the-dance">The Shape Of The Dance by TOMAGA</a></iframe>
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<b>Parlour - Parlour</b><br />
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Autre objet indéfinissable, ce nouvel album de Parlour pourrait aisément constituer le chaînon manquant entre Nick Millevoi et Tomaga. Au menu: 9 plages instrumentales qui mettent LE riff de guitare - précis, rigoureux, tendu - en avant. Trop court et pas assez chiant pour être qualifié de post-rock, le disque évite les classiques mouvements en montée-descente tellement prévisibles d'un genre usé jusqu'à la corde. J'avoue qu'en tant que puriste du son, je fonds pour cette production au milli-poil. Chaque instrument tient sa place et sonne exactement comme il le devrait. Sortir des disques crasseux est une chose, le faire en soignant la prod en est une autre.<br />
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<iframe seamless="" src="https://bandcamp.com/EmbeddedPlayer/album=961486990/size=large/bgcol=ffffff/linkcol=0687f5/tracklist=false/artwork=small/transparent=true/" style="border: 0; height: 120px; width: 100%;"><a href="http://parlour.bandcamp.com/album/parlour">Parlour by Parlour</a></iframe><br />
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<b>Black Mountain - IV</b><br />
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Je n'ai jamais fait partie des aficionados de Black Mountain. Mais il faut bien reconnaître que ce dernier album envoie du bois. A sa sortie, le single "Mothers of the Sun" m'a cloué sur place, car tout y est outrancier: un riff de guitare assassin, un refrain indécent, un clip kitsch au possible. L'ensemble du disque est du même calibre et alterne chansons pop-rock, ballades psyché et sorties de routes stoner. Du coup, sur la route des vacances, il a tourné en boucle en digne successeur de l'indéboulonnable <a href="https://www.youtube.com/watch?v=Gl1ayLEFdz4" target="_blank">"Thirteen Tales from Urban Bohemia"</a> des Dandy Warhols.<br />
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<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/_USHKQ4Ntc8?rel=0" width="560"></iframe>
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<iframe seamless="" src="https://bandcamp.com/EmbeddedPlayer/album=3085100549/size=large/bgcol=ffffff/linkcol=0687f5/tracklist=false/artwork=small/transparent=true/" style="border: 0; height: 120px; width: 100%;"><a href="http://blackmountain.bandcamp.com/album/iv">IV by Black Mountain</a></iframe><br />
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<b>Oathbreaker - Rheia</b><br />
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Peut-être plus sauvage encore que Cobalt, le quatuor gantois a grandi à chacun de ses albums. Initialement présenté comme un side-project d'un membre d'<a href="https://churchofra.bandcamp.com/album/mass-v" target="_blank">Amenra</a>, le groupe emmené par la furieuse Caro Tanghe au micro n'en finit plus de gravir les échelons, au point de n'avoir plus rien à envier au grand frère. Sur ce troisième disque, le groupe repousse encore plus loin les limites de son cocktail explosif de black metal, de hardcore et d'envolées vocales vertigineuses. Il faut bien le reconnaître: malgré le mal de chien que se donnent les musiciens d'Oathbreaker pour malmener leurs instruments, c'est bien le grand écart vocal permanent de Caro Tanghe qui retient toute l'attention. Elle hurle, elle susurre, elle éructe, elle déclame, elle gueule à s'en arracher le larynx. A un point tel qu'il est parfois difficile de ne pas se racler la gorge par solidarité.<br />
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<iframe seamless="" src="https://bandcamp.com/EmbeddedPlayer/album=649311395/size=large/bgcol=ffffff/linkcol=0687f5/tracklist=false/artwork=small/transparent=true/" style="border: 0; height: 120px; width: 100%;"><a href="http://oathbreakerband.bandcamp.com/album/rheia">Rheia by Oathbreaker</a></iframe>
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<b>Swans - The Glowing Man</b><br />
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Présenté comme l'ultime sortie du line-up actuel de Swans, ce triple album est un puits sans fond, ce qui explique sa dernière position dans cette liste. J'ai beau l'écouter dans tous les sens, je n'arrive toujours pas à en maîtriser toutes les limites. Trop dense, trop sophistiqué, trop éclectique, trop méticuleux. Si tel est l'ultime volet du retour de la bande à Michael Gira, on pourra dire en tout cas qu'il n'aura pas bâclé son dernier chapitre. Si tout se passe selon mes plans, j'estime pouvoir en venir à bout en 2043.<br />
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<iframe seamless="" src="https://bandcamp.com/EmbeddedPlayer/album=2544108859/size=large/bgcol=ffffff/linkcol=0687f5/tracklist=false/artwork=small/transparent=true/" style="border: 0; height: 120px; width: 100%;"><a href="http://swans.bandcamp.com/album/the-glowing-man">The Glowing Man by Swans</a></iframe>ALWNTRhttp://www.blogger.com/profile/04044868808231295143noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2772789188242296042.post-15541515690141827802016-12-17T11:51:00.001-08:002016-12-17T11:51:42.029-08:00Baby Fire - Gold<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi9knEAOTGou8b4gqTxe2zezLhYKpmvuCqI7Qn0h8gnaNpuFBS7hnFFAM1IgoQVobL__JZdu7j0iEcU8O1MvLLse5c2qnfpPENJm6nliqIzyDlKAWP_K09_cGAWv-pxROTluS7umZl5zVyM/s1600/download-4.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi9knEAOTGou8b4gqTxe2zezLhYKpmvuCqI7Qn0h8gnaNpuFBS7hnFFAM1IgoQVobL__JZdu7j0iEcU8O1MvLLse5c2qnfpPENJm6nliqIzyDlKAWP_K09_cGAWv-pxROTluS7umZl5zVyM/s1600/download-4.jpg" /></a></div>
Le nouvel album de <a href="http://www.babyfire.net/" target="_blank">Baby Fire</a> me pose un sacré problème éthique: comment écrire objectivement sur le disque d'une amie? A fortiori quand il s'agit d'une amie avec qui je travaille actuellement sur un nouveau projet musical? Et quand celle-ci est la soeur du batteur de mon groupe principal? Et quand ma trombine d'attardé, ainsi que celle de ma compagne et de ma gamine apparaissent furtivement dans la dernière vidéo du groupe?<br />
<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/N5POXT9ZXsI?rel=0" width="560"></iframe>
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Pour l'écrire simplement: ma chronique de Baby Fire pue autant le conflit d'intérêts qu'un élu MR en mission d'observation au Kazakhstan.<br />
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Pourtant, je DOIS l'écrire, cette chronique. Tout simplement parce qu'en trois albums, Baby Fire n'a eu cesse de gravir les échelons. Avec <i>"Gold"</i>, le petit dernier, le trio emmené par Diabolita s'installe tranquillement dans la cour des grandes, après un <i>"The Red Robe"</i> qui avait déjà concrétisé bon nombre de promesses.<br />
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<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/2Poj_xI_Qpg?rel=0" width="560"></iframe>
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<i>"Gold"</i>, c'est une voix plus affirmée que jamais, des textes écrits à la lame rouillée, des ambiances sonores d'une noirceur aveuglante et un son - mais un son ! - plus épais qu'un annuaire des classiques du doom. Et pourtant... Baby Fire tire toute son originalité de sa capacité à sautiller avec une certaine désinvolture entre ces riffs durs et poisseux. Ainsi, quand le groupe sombre dans la lourdeur assommante d'un <i>"Let It Die"</i>, il n'oublie pas pour autant de terminer sur une touche plus délicate. <br />
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<div style="text-align: center;">
<i><span style="color: #990000; font-size: large;">Le crime serait-il plus jouissif quand la victime a l'impression de reprendre son souffle, le temps d'un bref relâchement de l'étreinte?</span></i></div>
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Formule éculée? Pas vraiment, car sur <i>"Brussels"</i>, c'est l'effet inverse. La voix caverneuse prend possession d'un riff faussement plus léger, avant de s'enfoncer dans un tunnel sans issue qui n'aurait pas pu mieux coller au thème de la chanson.<br />
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C'est cependant sur la chanson <i>"Gold"</i> (5e sur la liste) que Baby Fire atteint les sommets du genre. La rengaine, lente et répétitive, s'épaissit à chaque mesure, tandis que la voix majestueuse déclame un texte qui te scie en deux. C'est cette intonation, sur la dernière syllabe du <i>"I've been given a new body"</i>, cette seconde moitié de corps, qui envoie le titre dans la stratosphère. Délicate, raffinée, élégante, presque fragile, je n'ai pas de mot assez fort pour décrire comment cette simple syllabe <i>-dy</i> déclenche un frisson à chaque passage. A la première écoute, je n'ai pas pu aller plus loin que ce morceau, car il a tourné en boucle dans ma voiture. Trituré, complexe, plein, c'est une invitation à l'addiction.<br />
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Voilà la teneur d'un grand album, franchement. Sincèrement. Au passage, j'épinglerai encore deux titres qui ne quittent plus mes oreilles. D'une part <i>"You, Forever"</i> qui se permet également quelques trouvailles vocales complètement dingues. De l'autre, <i>"The Salamender"</i>, autre prouesse peut-être plus accessible aux esprits les moins entraînés. Entretemps, un certain <i>"How do I love Thee?"</i> aura éteint les derniers espoirs de salut. Non, on ne sort pas indemne d'un album de Baby Fire.<br />
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<iframe frameborder="no" height="166" scrolling="no" src="https://w.soundcloud.com/player/?url=https%3A//api.soundcloud.com/tracks/250868086&color=ff5500&auto_play=false&hide_related=false&show_comments=true&show_user=true&show_reposts=false" width="100%"></iframe>
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L'album est sorti sur <a href="http://off-recordlabel.blogspot.be/2016/09/ocd033-baby-fire-gold.html" target="_blank">Off</a>.<br />
<a href="https://www.facebook.com/babyfireband/" target="_blank">Baby Fire sur Facebook</a>.ALWNTRhttp://www.blogger.com/profile/04044868808231295143noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-2772789188242296042.post-59138807044013261292016-10-27T03:55:00.000-07:002016-10-27T04:44:50.152-07:00Moaning Cities - D. Klein<b>Des couplets, des refrains, des mélodies... Mais c'est quoi ce bordel? Des chansons. Et d'un groupe belge. Bref, tout ce que je suis censé détester. Mais alors, comment se fait-il que ce dernier album en date de Moaning Cities ne quitte plus ma platine? On est en 2016, j'ai 37 ans et je suis devenu accro à un groupe qui pond des morceaux de moins de 20 minutes,</b><b> ne désaccorde pas ses instruments de trois tons et demi et a le culot de sourire sur scène. C'est grave docteur? Tentative de diagnostic.</b><br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjC1YWFctPx4lzg9LUxTo2Jcy9ZTkKBkLpZOj4HeHz-ZfBQErHmz594Db9349N752qbR2uYygx92bWctb4VPM2JUsQjVoWxFM7sBmc48VvEi6qsb58Ag4J_07WCLIRlVel0RnQk1PwsWizY/s1600/a1712865863_10.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjC1YWFctPx4lzg9LUxTo2Jcy9ZTkKBkLpZOj4HeHz-ZfBQErHmz594Db9349N752qbR2uYygx92bWctb4VPM2JUsQjVoWxFM7sBmc48VvEi6qsb58Ag4J_07WCLIRlVel0RnQk1PwsWizY/s320/a1712865863_10.jpg" width="320" /></a></div>
J'avoue avoir honteusement snobé <a href="https://moaningcities.bandcamp.com/" target="_blank">Moaning Cities</a> jusqu'à l'annonce de la sortie de ce nouvel album. Je plaide coupable: je n'avais que très peu écouté, d'une oreille distante et distraite, quelques morceaux (peut-être deux) des productions précédentes sans y accorder de véritable attention. A posteriori, je vois sans doute deux raisons qui pourraient expliquer ce manque d'intérêt. Primo, la voix m'avait trop vite évoqué <a href="https://blackangels.bandcamp.com/" target="_blank">Black Angels</a>, un groupe qui m'avait ébloui avec <a href="https://www.youtube.com/watch?v=BSD5e8s7RaI" target="_blank">un single remarquable</a>, avant d'aussitôt bousiller tout son crédit avec un concert fumiste au possible quelques mois plus tard. Secundo, comme beaucoup de mes semblables, j'éprouve une méfiance épidermique à l'égard de tous les groupes belges qui réussissent. Toute la vague TheMyLittleVisHollywoodPianoNoize dont le succès se cantonne aux salles subsidiées comprises dans un triangle qui relie Tournai à Liège et Arlon me laisse de marbre. Je sais, je caricature. A peine.<br />
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<span style="color: #990000; font-size: large;">Avais-je raison? Non, trois fois non.</span><br />
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C'est mon pote <a href="http://www.davidcrunelle.com/" target="_blank">David Crunelle</a>, décidément dans <a href="http://davidcrunelle.blogspot.be/2015/09/et-si-on-donnait-la-parole-aux-refugies.html" target="_blank">tous les mauvais coups</a>, qui m'a mis la puce à l'oreille, au moment où il était sollicité par les membres de Moaning Cities pour réaliser l'artwork de ce nouvel album:<br />
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<span style="color: #990000; font-size: large;"><i>"Ce n'est peut-être pas assez sale pour toi, mais c'est tout à fait le genre de musique qu'on pourrait écouter. Et ça ne sonne pas comme un groupe belge." </i></span><br />
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Comprendre: ils n'essaient d'imiter ni dEUS, ni Ghinzu. Autrement dit, ça s'apprécie sans devoir les affubler du qualificatif "Belge" qui a en général pour effet de revoir nos critères de jugement à la baisse. C'est assez rare pour être souligné.<br />
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Du coup, j'ai réécouté les anciennes sorties de Moaning Cities. J'ai visionné pas mal de vidéos. Je suis allé à la release party au Botanique en septembre et j'ai acheté ce nouvel album. Verdict? Ça claque.<br />
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Primo: le registre vocal de Moaning Cities est bien trop riche pour n'être apparenté qu'à un ersatz de Black Angels. On y retrouve forcément quelques touches familières: l'aspect brumeux, accentué par les effets de réverbération, est omniprésent. Pourtant, les voix - souvent multiples - sont capables de réaliser le grand écart entre la rage purement rock'n'roll (le déroutant - et ironiquement nommé - "Expected" en ouverture) et les envolées mélodiques stratosphériques (le final "Daggers"). Au passage, on s'offre une traversée du désert sur le trippant "Yell-Oh-Bahn", angoissant spoken word plaqué sur des airs de sitar et qui méritait bien une batterie aussi martiale pour me ramener les pieds sur terre. <br />
<br />
Secundo: ça sonne d'enfer. Quatre mots, point final. Nul besoin d'ajouter "... pour un groupe belge". Non, ça sonne d'enfer. Tout court. Parce que Moaning Cities a UN son, qui lui est propre, et n'évoque nul autre: du grain, du velouté, de l'organique. On pourra s'essayer aux comparaisons hasardeuses, on trouvera toujours dans ce D. Klein l'élément de contradiction qui fait la singularité de Moaning Cities. Pop? Oui parfois, comme sur "Vertigo Rising", mais avec cette touche de fuzz qui rappelle que même si ce n'est pas le disque le plus sale de ma collection, il n'a rien d'une production aseptisée pour les heures de grande audience. Personnellement, je mettrais juste un petit bémol sur "Solitary Hawk", qui me parle moins parce que je la trouve plus linéaire que les autres compos du disque.<br />
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<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/K4cXJ7i0KY8?rel=0" width="560"></iframe>
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Du coup, avec cet album, j'ai sous l'aiguille un solide disque de rock'n'roll, qui tient tout à fait sa place sur mon étagère entre les vinyles de <a href="https://wovenhand.bandcamp.com/" target="_blank">Wovenhand</a> et ceux de <a href="https://hillsband.bandcamp.com/" target="_blank">Hills</a>. Restait l'épreuve de la scène pour me convaincre: en une minute dans une Rotonde qui affichait <i>vollenbak</i>, l'affaire était dans le sac (en plus, ça rime). Set d'une efficacité redoutable, son impeccable (hop, encore des rimes), occupation maximale de l'espace, équilibre parfait entre instants de fureur et respirations plus posées. Il y a longtemps que je ne m'étais plus emballé comme ça sur une musique qui finalement, bien que bouillante, reste assez accessible. Et c'est sans doute là le principal enseignement de Moaning Cities: on pourrait être tenté de les railler parce qu'ils offrent des sessions pour <a href="https://www.rtbf.be/auvio/detail_moaning-cities-vertigo-rising-set-acoustique-classic-21?id=2153985" target="_blank">Classic 21</a> ou la <a href="https://www.youtube.com/watch?v=97uJukuFk7A" target="_blank">SABAM</a>, pas vraiment identifiés comme de hauts lieux du rock alternatif (comprendre : respectable pour les snobinards de mon espèce).<br />
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<span style="color: #990000; font-size: large;">Puis, avant de balancer, on écoute le disque, on en prend plein la tronche sur scène, on jette un oeil au pédigrée live du groupe... et on ferme gentiment sa grande gueule. </span><br />
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La bande tourne avec <a href="http://www.monkey3official.com/" target="_blank">Monkey3</a>, côtoie les dieux de <a href="https://yobislove.bandcamp.com/" target="_blank">Yob</a> à l'affiche du DesertFest, se paie le luxe d'une invitation du très réputé <a href="https://www.facebook.com/LiverpoolPsychFest/" target="_blank">Liverpool International Festival Of Psychedelia</a> et se permet même d'organiser son propre <a href="http://stellarswamp.be/" target="_blank">festival psyché à Bruxelles</a>, en conviant des pointures du calibre de <a href="https://tomaga.bandcamp.com/" target="_blank">Tomaga</a>. Rien que ça. Dix fois moins suffirait à faire taire les plus sceptiques. La bande se construit tranquillement une réputation en acier trempé. Respect.<br />
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Avec D. Klein, Moaning Cities s'assure une place de choix aux côtés d'autres électrons libres qui voient le jour dans notre plat pays et cassent la baraque bien au-delà de nos frontières. Je pense particulièrement aux cinglés et inclassables de <a href="https://lajungle.bandcamp.com/" target="_blank">La Jungle</a>, <a href="http://www.raketkanon.com/" target="_blank">Raketkanon</a> ou <a href="https://oathbreakerband.bandcamp.com/" target="_blank">Oathbreaker</a>. Avec néanmoins ce petit plus qui les rend accessibles à un plus grand nombre de paires d'oreilles. D'habitude, j'en faisais un critère d'exclusion. Dans ce cas-ci, ça mérite juste mon plus haut respect.<br />
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<iframe seamless="" src="https://bandcamp.com/EmbeddedPlayer/album=1064962932/size=large/bgcol=ffffff/linkcol=0687f5/tracklist=false/artwork=small/transparent=true/" style="border: 0; height: 120px; width: 100%;"><a href="http://moaningcities.bandcamp.com/album/d-klein">D. Klein by Moaning Cities</a></iframe>
<b>Plus loin: </b><br />
<a href="https://www.facebook.com/moaningcities/">https://www.facebook.com/moaningcities/</a><br />
<a href="https://moaningcities.bandcamp.com/">https://moaningcities.bandcamp.com/</a><br />
<a href="http://exagrecords.com/shop/" target="_blank">http://exagrecords.com/shop/ </a>ALWNTRhttp://www.blogger.com/profile/04044868808231295143noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2772789188242296042.post-65845314453423800142016-10-19T07:25:00.002-07:002016-10-19T08:26:28.493-07:00Nous écoutons tous une musique de fous<b>Dans « Les fous du son », Laurent de Wilde raconte l’histoire de ces inventeurs un peu perchés qui ont contribué à l’émergence de nouveaux instruments électriques, puis électroniques. A travers les portraits d’une série d’ingénieurs visionnaires, l’auteur passe en revue pratiquement deux siècles d’innovations musicales qui ont sculpté les contours de la musique que nous écoutons aujourd’hui. On suit dès lors les destins chahutés de noms passés à la postérité tels que Moog, Theremin, Hammond, Rhodes ou même Fender et Les Paul. Et d'autres moins connus mais tout aussi décisifs.</b><br />
<b><br /></b>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi0tn3wSEk8opQAxU8B_ACIwu4QOvX2eFuakx-w5pa54uyzEw9QIXS0uDQXQGZRNyDb1MOclXHp0w_TSbcny-_SlFjUnGz6kEaRVJ4DTOl8xxlY_-KWAHkz-JG7tTGPNBOogrx503kOKtRG/s1600/14615874_573657632819269_5497638525695819419_o.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi0tn3wSEk8opQAxU8B_ACIwu4QOvX2eFuakx-w5pa54uyzEw9QIXS0uDQXQGZRNyDb1MOclXHp0w_TSbcny-_SlFjUnGz6kEaRVJ4DTOl8xxlY_-KWAHkz-JG7tTGPNBOogrx503kOKtRG/s320/14615874_573657632819269_5497638525695819419_o.jpg" width="218" /></a></div>
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La première fois que j’ai croisé <b>« Les fous du son »</b> dans une librairie, j’ai été immédiatement attiré par sa couverture. Après avoir manipulé l’objet et parcouru quelques pages, je décidai de le reposer sur le présentoir. Aussi passionnant que soit le sujet, les 500 pages d’histoire des synthétiseurs me paraissaient à première vue un peu rudes à avaler. Le hasard fit que je le reçus une semaine plus tard comme cadeau d’anniversaire. La coïncidence suffit à me faire changer d’avis. Malgré la crainte d’un ouvrage trop technique et détaillé, je me lançai sans grande conviction dans la lecture de ce pavé (eh oui, pour moi 500 pages, c’est un pavé) qui très vite, s’installa en pôle position sur ma table de chevet.<br />
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Ce livre, qui commence avec les découvertes et les brevets d’Edison, avait pourtant toutes les raisons du monde d’être barbant au possible. C’était sans compter sur l’extraordinaire plume de <b>Laurent de Wilde</b> qui, non content d’être un pianiste jazz de renom et un fin connaisseur du moindre détail technique des machines qu’il manipule, s’avère également être un écrivain doté d’un sens de la narration tout à fait remarquable. Du coup, l’auteur n’hésite pas à jongler avec les belles phrases et les <i>punchlines</i> qui tuent pour tailler des costards aux illustres héros qui jalonnent son livre, avec des anecdotes qu'il livre par cartons de douze.<br />
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Quelques pages sur le culot phénoménal d’une icône comme Edison (un génie doublé d’un beau salopard) suffisent à flatter le lecteur qui aura bien du mal à reposer la bête. Si on s’instruit indéniablement au fil des chapitres qui suivent un ordre chronologique, on se plait aussi à carrément se taper le cul par terre quand Laurent de Wilde, avec un sens de la formule aiguisé, assassine ses personnages principaux qui, il faut bien l’avouer, se prennent plus souvent qu’à leur tour les pieds dans le tapis. On n’invente pas des machines révolutionnaires en trois coups de cuiller à pot. Les poubelles de l’histoire débordent de tentatives avortées ou d’expériences inabouties qui, avec le recul, peuvent paraître carrément grotesques. Il en va ainsi lorsqu’il évoque le sténographe français <b>Edouard-Léon Scott de Martinville</b> qui, au milieu du XIXe siècle avait inventé le premier procédé qui permettait de graver de la musique sur un cylindre. Je cite :<br />
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<i><span style="color: #990000;">« Seulement il s’est arrêté là, son appareil écrit mais ne lit pas le son, et en baptisant son invention le phonautographe, il n’a pas conscience qu’il lui fallait une syllabe en moins et une fonctionnalité en plus. »</span></i></div>
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<b>Travail, guerre et industrie </b><br />
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La force du livre de Laurent de Wilde réside dans cette capacité à décrire avec précision et humour une réalité sociale et culturelle qui nous paraît aujourd’hui inconcevable. Car si effectivement, personne n’avait songé à développer une machine qui lirait le son, ce n'est pas parce que son créateur était con comme un balais, mais bien parce qu’une telle invention ne présentait que très peu d’intérêt à l’époque. En pleine révolution industrielle, les loisirs relevaient encore de l’utopie. Aucun ingénieur ne voyait l’utilité d’écouter de la musique chez soi, puisque les ouvriers passaient la plupart de leur temps éveillé à l’usine ou à la mine. Il faudra tout le talent d’esprits visionnaires qui se succéderont sur plusieurs décennies pour comprendre le potentiel social, culturel, mais aussi commercial de la consommation domestique de contenus musicaux.<br />
<br />
C’est ainsi que le telharmonium, l’une des premières tentatives d’incursion de la musique dans les foyers s’acheva sur un échec retentissant. L’immense machine, qui pesait plusieurs tonnes, fut démontée et vendue au kilo à des ferrailleurs. Un destin d’iguanodon de la musique : seuls quelques documents attestent encore de son existence, mais personne n’aura plus jamais l’honneur d’en entendre les rugissements.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgr-HSwnu_qH7PfuZs6pZpd4ZUs2XbalbSSD_HHwO0iYYf_F3vl-S_2P2xo8QQZAle-w2j8BsvvENSHPRicNWW6T2U4B6EKeSsCgNSKJFbmoerkQZVfaANXn270-VxqFwWVUCibYczScvut/s1600/guntersmagazine1907-4.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgr-HSwnu_qH7PfuZs6pZpd4ZUs2XbalbSSD_HHwO0iYYf_F3vl-S_2P2xo8QQZAle-w2j8BsvvENSHPRicNWW6T2U4B6EKeSsCgNSKJFbmoerkQZVfaANXn270-VxqFwWVUCibYczScvut/s400/guntersmagazine1907-4.png" width="261" /></a></div>
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Autre idée majeure qui parcourt le livre de Laurent de Wilde : l’influence de l’industrie militaire dans le développement des technologies du son. Plusieurs grandes inventions qui marquèrent à tout jamais l’histoire de la musique électronique résultent en effet du prolongement de travaux de recherche dans le domaine de la défense: les services de renseignement engageaient les meilleurs ingénieurs pour développer des systèmes d’écoute des communications ennemies. Leurs travaux trouvaient ensuite des débouchés insoupçonnés dans la production musicale. Le Theremin en est l’exemple le plus connu. Son inventeur, le légendaire <b>Léon Theremin</b> – qui n’échappa pas aux camps de travail staliniens - , a concrétisé la plupart de ses découvertes alors qu’il était employé de l’armée soviétique. Cet exemple parmi d’autres n’est pas sans évoquer chez les guitaristes celui des amplis <b>Hiwatt</b>, qui ont fait le son des Who ou de Pink Floyd, et dont la solidité légendaire des premiers modèles était due entre autres à l’utilisation de pièces issues des avions Spitfire de la Royal Air Force.<br />
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<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/w5qf9O6c20o?rel=0" width="560"></iframe>
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Les liens étroits entre le complexe militaro-industriel et la synthèse du son sont à cet égard tellement flagrants à la lecture des « Fous du son » qu’on en vient à se demander comment sonnerait aujourd’hui la musique si les conflits armés n’en avaient accéléré les développements technologiques.
<br />
<br />
Enfin, et c’est sans doute l’aspect le plus truculent de ce livre, Laurent de Wilde démontre à maintes reprises à quel point, en matière de musique, les intérêts industriels ont pu être néfastes à l’innovation technologique. Les exemples d’ingénieurs visionnaires devenus des businessmen calamiteux pullulent. L’affaire est alors reprise par un grand groupe industriel, opération qui en général s’avère fatale. L’histoire apprenant rarement de ses erreurs, on dénombre dès lors une impressionnante liste d’instruments formidables qui deviennent des échecs cuisants aussitôt leur production passée entre les mains de grandes industries. Les économies d’échelle, les délocalisations, les politiques commerciales douteuses, un service après-vente submergé et voilà une machine remarquable qui rejoint le cimetière des technologies bâclées. On comprend dès lors mieux pourquoi certains synthés ou même certaines guitares voient leur cote atteindre des sommets en fonction de leur année de production. Les gratteux savent tous qu’il leur faudra vendre au moins un rein pour s’offrir une Fender pré-CBS.<br />
<br />
<b>Et demain ? </b><br />
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Ce sont donc les prémisses de la musique électronique actuelle qui sont passées au crible dans ce livre époustouflant. De Kraftwerk à Daft Punk, de Pierre Schaeffer à Brian Eno, de Dälek à Radiohead, de Portishead à Mùm en passant par Silver Apples et Herbie Hancock, il n’y a pas un son actuel qui ne trouve ses racines dans les travaux de ces ingénieurs à moitié maboules. D’où cette question que Laurent de Wilde n’aborde finalement que très peu : quel est encore aujourd’hui le potentiel de développement des technologies musicales ? La seule voie possible passe-t-elle forcément par la modélisation, comme en témoignent les applications iPad développées par <a href="https://www.youtube.com/watch?v=72bKngp3SXI" target="_blank">Moog</a> ou <a href="http://www.korg.com/us/products/software/korg_gadget/" target="_blank">Korg</a> ? La dernière révolution musicale annoncée était celle des procédés collaboratifs à distance et n’a jusqu’ici pas été à la hauteur des attentes. Quelles innovations influenceront les sons de demain ? Faudra-t-il attendre une nouvelle guerre pour stimuler la création ? Les inventeurs complètement allumés appartiennent-ils réellement au passé? Une piste de réponse avec ce fou furieux d'<a href="https://authorandpunisher.bandcamp.com/" target="_blank">Author & Punisher</a>... Et si finalement, tout était encore à inventer?<br />
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<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/qUlRe9OTjzY?rel=0" width="560"></iframe>
<b><br /></b>
<b>Plus loin</b><br />
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<a href="http://www.laurentdewilde.com/" target="_blank">Le site web de Laurent de Wilde</a>.<br />
<a href="https://www.facebook.com/lesfousduson/" target="_blank">La page Facebook des Fous du son</a>.<br />
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<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/Yy9UBjrUjwo?rel=0" width="560"></iframe>
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<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/0z0cbMkOvY0?rel=0" width="560"></iframe>
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<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/BSPbiGi0ugc?rel=0" width="560"></iframe>
ALWNTRhttp://www.blogger.com/profile/04044868808231295143noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2772789188242296042.post-31044711908558412222016-09-06T06:53:00.000-07:002016-09-06T06:55:19.011-07:00David Crunelle - What the folk? <i>Contribution pour le catalogue de l'exposition "FOLK" de David Crunelle, à la galerie Art Nomade à Bruxelles, du 9 au 25 septembre 2016.</i><br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEglHgHul1SDg3_2_cpFYqISg9aWDNIiWGt3yGYIVmczCOsOfdlJMznwVWbLLFW-KSiDRbsM83ir9OTNn8ywEdJK6vspVudOdcibu7ypbk8ihPH6xmDQXHbWuhTJXjkfEtTD8d_pT8FoFE7Q/s1600/stacks-image-bcb0e7b-844x1200.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEglHgHul1SDg3_2_cpFYqISg9aWDNIiWGt3yGYIVmczCOsOfdlJMznwVWbLLFW-KSiDRbsM83ir9OTNn8ywEdJK6vspVudOdcibu7ypbk8ihPH6xmDQXHbWuhTJXjkfEtTD8d_pT8FoFE7Q/s320/stacks-image-bcb0e7b-844x1200.jpg" width="225" /></a></div>
<br />
<b><span style="color: #990000; font-size: large;"><i>What the folk?</i></span></b><br />
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Dans « Manhattan Folk Stories », le guitariste <b>Dave Van Ronk</b> livre un récit indispensable de la scène folk américaine telle qu’il la vécut dès la fin des années 30. Le mythe du beatnik de San Francisco, le business autour du foisonnement de Greenwich Village, le snobisme avilissant des joueurs de banjo à l’égard des joueurs de guitare - un trve folk qui n’est pas sans rappeler les fondamentalistes du trve black metal - y sont restitués minute par minute, avec une précision digne de la meilleure des télé-réalités.<br />
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<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/ngFUyhuF31U?rel=0" width="560"></iframe>
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Parmi les nombreux témoignages de Van Ronk, il en est un qui est particulièrement éclairant pour mieux saisir l’ancrage « folk » du travail de <b>David Crunelle</b> : l’idée qu’à l’époque, l’interprétation était autrement mieux valorisée que la composition en tant que telle. Les meilleurs musiciens folk des années 60 n’étaient pas ceux qui s’épuisaient à vouloir composer la nouvelle ballade à succès autour des sempiternels trois mêmes accords, mais bien ceux qui étaient capables d’injecter leur touche personnelle en se réappropriant les standards de leurs prédécesseurs. L’âge d’or de la musique folk américaine coïncide ainsi avec une pléthore de disques de reprises, que personne ne jugeait pourtant nécessaire d’étiqueter comme tels. Chaque musicien puisait allègrement dans le répertoire populaire, qu’il réinterprétait à sa sauce en l’agrémentant de ses arrangements personnels ou en réécrivant l’un ou l’autre couplet. Le talent se mesurait à la capacité de réveiller une vieille ritournelle pour lui donner une nouvelle dimension émotionnelle.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjmlLkxPVGtrCo5Z4EvKJXbmar_0-Z1V-2iMEFVw7-3YAqUwYV5fWsybwoJfKta_EPkNnhFjITdLqgpFl1tl5ww3BB6-UFgr7eb3Fi2vAfWt-fsLmg36x2Tjw5tyXjEHCnGXe0UsEEK-O1P/s1600/stacks-image-02a1b96-846x1200.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjmlLkxPVGtrCo5Z4EvKJXbmar_0-Z1V-2iMEFVw7-3YAqUwYV5fWsybwoJfKta_EPkNnhFjITdLqgpFl1tl5ww3BB6-UFgr7eb3Fi2vAfWt-fsLmg36x2Tjw5tyXjEHCnGXe0UsEEK-O1P/s320/stacks-image-02a1b96-846x1200.jpg" width="225" /></a></div>
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<b><i><span style="color: #990000; font-size: large;">On aurait parfois tendance à oublier que la culture populaire est le premier et le plus puissant des logiciels open source.</span></i></b><br />
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Voilà sans doute pourquoi les tableaux de <b>David Crunelle</b> sont profondément « folk ». Ils puisent leur matière première dans le socle-même de notre culture populaire contemporaine : l’image. Qu’il s’agisse de l’image abrutissante tirée du récit publicitaire, de l’image sensationnaliste issue de la presse grand public ou de l’image prétendument rigoureuse que revendique la littérature scientifique, David Crunelle en extrait la moelle qu’il amalgame dans un nouveau récit personnel.<br />
<br />
A la manière des musiciens folk des années 60 qui, en le pillant sans honte aucune, assuraient la pérennité du répertoire musical populaire en le sortant de l’oubli, le travail de <b>David Crunelle</b> se lit comme un témoignage de notre culture pop actuelle. Voilà l’essence-même de toute démarche «folk».<br />
<br />
<span style="color: #990000; font-size: large;"><b><i>Now sit down, enjoy and folk off. </i></b></span><br />
<span style="color: #990000; font-size: large;"><b><i><br /></i></b></span>
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjNXR2l2_ZvfSyBSrEhgy4vA47hL-tE_W9u7zUucDGdrk9OQy1dCPmV2iv02CGaDe9dyA_H_5EiU_o-NTiN4mAFF2_GPpZiNHANsXBdrrEQEn72vbiEtjzPfTENOnaQ9FmDXRc-B1Hm0CMj/s1600/13912685_1171093976244751_2536614570109132502_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjNXR2l2_ZvfSyBSrEhgy4vA47hL-tE_W9u7zUucDGdrk9OQy1dCPmV2iv02CGaDe9dyA_H_5EiU_o-NTiN4mAFF2_GPpZiNHANsXBdrrEQEn72vbiEtjzPfTENOnaQ9FmDXRc-B1Hm0CMj/s320/13912685_1171093976244751_2536614570109132502_n.jpg" width="320" /></a></div>
<span style="color: #990000; font-size: large;"><b><i><br /></i></b></span>
<b>Infos: </b><br />
<a href="http://www.galerieartnomade.org/" target="_blank">La galerie Art Nomade</a>.<br />
<a href="http://davidcrunelle.com/" target="_blank">Le site de David Crunelle</a> et <a href="https://www.facebook.com/David-Crunelle-822415201112632/" target="_blank">sa page Facebook</a>.ALWNTRhttp://www.blogger.com/profile/04044868808231295143noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2772789188242296042.post-39775574733232605762016-08-16T08:17:00.000-07:002016-08-17T00:19:02.189-07:00Une version large de la vidéo de "Lazarus" dévoile un Bowie plus visionnaire que jamaisIl y a quelques mois, j’ai écrit un <a href="http://alwntr.blogspot.be/2016/01/kabbale-fusion-nucleaire-et-immortalite.html">long papier</a> dans lequel je livrais mon interprétation personnelle d’une série d’indices que Bowie avait disséminés dans la vidéo de Lazarus. Ceux-ci donnaient quelques clés pour comprendre le sens profond des dernières apparitions de l’artiste.
<br />
<br />
Un nouveau « détail » vient désormais s’ajouter à la longue liste de ces petits messages laissés çà et là par Bowie dans ce qu’il savait être ses derniers moments. Le 17 janvier dernier, soit 6 jours après le décès du Thin White Duke, le très sérieux site d’informations <a href="http://davidbowienews.com/2016/01/johan-renck-post-david-bowies-lazarus-video-in-widescreen-format-watch-now/" target="_blank">David Bowie News</a> annonçait la mise en ligne d’une version « widescreen » de la vidéo de Lazarus sur la page du réalisateur Johan Renck, sans aucune autre précision.
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<br />
La <a href="https://www.youtube.com/watch?v=y-JqH1M4Ya8" target="_blank">vidéo officielle de Lazarus</a> présente en effet un étrange format au ratio 1:1, un format carré donc. En soi, ce n’est pas dérangeant et on pourrait y voir un clin d’œil du réalisateur au format d’image qui fait fureur sur Instagram, un média que Bowie n’a officiellement jamais utilisé. Pourtant, ce format carré présente un certain inconfort pour le spectateur : certains plans sont vraiment très serrés, voire trop, au point de couper une partie de l’image. Parti pris artistique ? On aurait pu le croire, mais l’effet n’est pas toujours réussi. C'est le cas par exemple du plan ci-dessous, assez maladroitement décentré.<br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjrTRfoNREn9mDN16eIWKfwtVr4oWwl4-6D9IpY0OvogtLAg9rYbWb9ezC_i8AhfDaI2yXmp0b1BxgBpw1eXa14D6gqa6oEY66PZ53ZLbn9slSTgD3ztMx-0kUepSCRaIwOM6QsNrl62-QQ/s1600/widescreen-1.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjrTRfoNREn9mDN16eIWKfwtVr4oWwl4-6D9IpY0OvogtLAg9rYbWb9ezC_i8AhfDaI2yXmp0b1BxgBpw1eXa14D6gqa6oEY66PZ53ZLbn9slSTgD3ztMx-0kUepSCRaIwOM6QsNrl62-QQ/s400/widescreen-1.png" width="398" /></a></div>
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<br />
La version « widescreen », c’est à dire au ratio d’image 16:9, aurait dû répondre à cette question. Souci : quelques heures à peine après sa parution, celle-ci est supprimée par l’auteur et disparaît du web. Pourquoi ? Nul ne le sait.
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<br />
La magie d’internet, c’est que rien ne disparaît jamais définitivement. Le site David Bowie News a remis la main sur la version large et vient de la republier... avant qu'elle ne disparaisse à nouveau. Mais pas assez rapidement pour qu'on ne puisse l'analyser en profondeur.<br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
Premier enseignement : la version 16:9 est bel et bien l’originale. La version carrée, officielle donc, présente une image qui a été rognée sur les bords. Le travail de découpage a dès lors donné lieu à des plans tronqués comme celui que nous venons de voir. L’orignal présente un cadrage bien plus approprié. Ainsi, si on examine la même scène, l'image est beaucoup mieux équilibrée.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjgY56Px2o2apX74cVVwzy81HK-1q46kUY4SJCMc0DxyoiZKc1FXlP5QbOpVBK0YKk9VfkaSZ_fWsyGv_dOi8s728fIwh6G2uyuFuEssPKO2WseLtUH0DbzSHLvF9SB5o7RkZRljyGlwFIY/s1600/widescreen-2.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="215" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjgY56Px2o2apX74cVVwzy81HK-1q46kUY4SJCMc0DxyoiZKc1FXlP5QbOpVBK0YKk9VfkaSZ_fWsyGv_dOi8s728fIwh6G2uyuFuEssPKO2WseLtUH0DbzSHLvF9SB5o7RkZRljyGlwFIY/s400/widescreen-2.png" width="400" /></a></div>
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Avec un cadrage plus large, d’autres plans se révèlent plus intéressants que la version finalement retenue. J’en prends pour exemple cette vue en plongée de la chambre, à mon avis esthétiquement plus réussie dans un cadrage large que dans sa version carrée. La comparaison des deux versions est sans appel.<br />
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<span style="color: #660000;"><b>(Note: il suffit de cliquer sur les images pour les afficher en plein écran)</b></span><br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg0SjA4v6kXSLVvWZCZvySvL5jauhEWJkxzmtexUuk1ryCsc8vAihwShhI8swZVcGFPSJ24fYjGjQBvd0fJOqHq2iu0ulMy27Uy8chvzAhLgsmnMMBM4WJB6Pxga0tR_LljjCTqwDTgTTKk/s1600/widescreen-3.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="397" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg0SjA4v6kXSLVvWZCZvySvL5jauhEWJkxzmtexUuk1ryCsc8vAihwShhI8swZVcGFPSJ24fYjGjQBvd0fJOqHq2iu0ulMy27Uy8chvzAhLgsmnMMBM4WJB6Pxga0tR_LljjCTqwDTgTTKk/s400/widescreen-3.png" width="400" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgxjiB9pX02XdSiuqrOSLAPcV088diwktn4JzjWfscNjhKWXMsHBXHIL4bl6lymTW_o1-AhcGOESX82apTVMKX2BIsHNXcqEpFXR99d1CmTSTNOXRSBCQYwHcyRGvrQ1oSfSM3EtAzbKOqE/s1600/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2016-08-06+a%25CC%2580+08.34.00+%25282%2529.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="213" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgxjiB9pX02XdSiuqrOSLAPcV088diwktn4JzjWfscNjhKWXMsHBXHIL4bl6lymTW_o1-AhcGOESX82apTVMKX2BIsHNXcqEpFXR99d1CmTSTNOXRSBCQYwHcyRGvrQ1oSfSM3EtAzbKOqE/s400/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2016-08-06+a%25CC%2580+08.34.00+%25282%2529.png" width="400" /></a></div>
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Pourquoi dès lors avoir pratiquement saboté la version originale ?
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La réponse se trouve dans les éléments qui se retrouvent hors champ après le rognage de l’image de départ. En se concentrant sur les bords de l’image de la version 16:9, on comprend que des éléments visuels disparaissent subtilement du cadre lorsqu’on repasse le tout en format carré : l’un est plus anecdotique, l’autre est une clé essentielle pour comprendre l’histoire qui est racontée dans cette vidéo.
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Commençons par l’anecdotique, pour faire durer le suspense. Il s’agit du crâne disposé sur le bureau. Certes, celui-ci apparaît encore subrepticement à l’image dans le format carré, mais sa présence est beaucoup plus marquée dans la version 16:9. Dans <a href="http://alwntr.blogspot.be/2016/01/kabbale-fusion-nucleaire-et-immortalite.html" target="_blank">un précédent article sur le sujet</a>, j’avais repris une hypothèse déjà largement partagée sur les réseaux sociaux : s’agirait-il du crâne de l’astronaute que l’on avait déjà pu voir dans la vidéo de Blackstar ? Sans l’ombre d’un doute. Cet astronaute est-il le Major Tom de Space Oddity et Ashes To Ashes ? C’est hautement probable. Ce crâne renforce donc la dimension testamentaire de la vidéo de Lazarus.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiwO5Mx7LINvUlxekNI14l1EG_jYT7PZk9Hm29nWzELgS-MBNz3UoUP76Or9DmYFGfsVFEWu9ckb3AwLzhfL35Afyw_V-8zxWp0jbG1SmiQFHWw_HMWtt3D5-xHlGqiuhtBTCpV15VNg2NG/s1600/widescreen-5.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="397" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiwO5Mx7LINvUlxekNI14l1EG_jYT7PZk9Hm29nWzELgS-MBNz3UoUP76Or9DmYFGfsVFEWu9ckb3AwLzhfL35Afyw_V-8zxWp0jbG1SmiQFHWw_HMWtt3D5-xHlGqiuhtBTCpV15VNg2NG/s400/widescreen-5.png" width="400" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgpAvR4j-TyrQoeTiYd6aYQObRmPZbc5QgzNV0O_MIDmkgY_YP2jjEeHdkqK7ccQLhOmQYJCR0cWSyC-BJC1dLUhmbg7cIor2Rd1AZQeiHEckVXnYthGahDu-pFfvd7y2lJjZYeaa7DrEl-/s1600/widescreen-6.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="225" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgpAvR4j-TyrQoeTiYd6aYQObRmPZbc5QgzNV0O_MIDmkgY_YP2jjEeHdkqK7ccQLhOmQYJCR0cWSyC-BJC1dLUhmbg7cIor2Rd1AZQeiHEckVXnYthGahDu-pFfvd7y2lJjZYeaa7DrEl-/s400/widescreen-6.png" width="400" /></a></div>
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Le second élément qui disparaît du champ au montage est beaucoup plus interpelant : lorsque le personnage de Bowie au costume rayé s’assoit à son bureau pour écrire dans son carnet, on remarque dans le coin supérieur gauche de l’image que l’autre Bowie en blanc est allongé immobile sur son lit. Voilà qui devient intéressant. Ce plan apparaît à deux reprises : à 2’41 et à 3’02. A chaque fois, le Bowie dans le lit est immobile. Comme mort. Dans la version officielle, le cadrage empêche de voir ce "détail".<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhgMlOKsw9UAB8spVpcZO4rzJcHtPnpect7b0OqTvsNyqmnsnVdzXFYcf_dCD9ciWV-wKhp48lQnG-tdKdm2KRclBkpGyp-AvGuBvEZ5gR3f2ouYtzq7GWZX2adeMp6mZGTAR6-04IJgq4_/s1600/widescreen-7.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="398" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhgMlOKsw9UAB8spVpcZO4rzJcHtPnpect7b0OqTvsNyqmnsnVdzXFYcf_dCD9ciWV-wKhp48lQnG-tdKdm2KRclBkpGyp-AvGuBvEZ5gR3f2ouYtzq7GWZX2adeMp6mZGTAR6-04IJgq4_/s400/widescreen-7.png" width="400" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgVM-nKZiUXO2HaJrgRSyQfddr5t2cAg698BKQOEEJFE5mwWYil7TFZLG6B5agbiB_yhRX8lMlyqUpOVDfYQGFsrYhbGIVif5b_MpEfvvIfIul6-YCSvPTpZGgE0QE-_qRadh1NSZrJbDE5/s1600/widescreen-9.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="215" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgVM-nKZiUXO2HaJrgRSyQfddr5t2cAg698BKQOEEJFE5mwWYil7TFZLG6B5agbiB_yhRX8lMlyqUpOVDfYQGFsrYhbGIVif5b_MpEfvvIfIul6-YCSvPTpZGgE0QE-_qRadh1NSZrJbDE5/s400/widescreen-9.png" width="400" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjeMqZPCDp516Y5If1waRXieSzFP-oc0Cr6K0GuScUIVocUdAPdS50o-5mT2jk8kDb_PMw-F3PuU7o7oWYOxQH2eXbcnsakjtSJ2atAyGLI2FZs38fs_0IBvx-LNuh8qqRp6R2X5GV9WCse/s1600/widescreen-8.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="215" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjeMqZPCDp516Y5If1waRXieSzFP-oc0Cr6K0GuScUIVocUdAPdS50o-5mT2jk8kDb_PMw-F3PuU7o7oWYOxQH2eXbcnsakjtSJ2atAyGLI2FZs38fs_0IBvx-LNuh8qqRp6R2X5GV9WCse/s400/widescreen-8.png" width="400" /></a></div>
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La présence de deux Bowie sur le même plan est tout sauf un détail. Elle permet de mieux comprendre la séquence narrative de cette vidéo. <br />
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On peut donc en déduire avec certitude que le Bowie en noir et blanc incarne une présence posthume, voire l’âme-même de l’artiste. Son corps inerte laissé à l’arrière plan, celui-ci rédige frénétiquement son ultime message, avant de partir à reculons.
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Le pouvoir testamentaire de Lazarus, déjà largement commenté, prend donc ici une dimension supplémentaire. Au moment de tourner cette vidéo, Bowie est conscient qu’il s’agira de sa dernière apparition à l’écran. Non seulement son décès imminent ne fait plus aucun doute, mais il décide de carrément filmer la scène telle qu’il aurait voulu que le monde la voie. Il filme donc son dernier souffle et se veut rassurant à l’égard de son public : même éteint, il est toujours là. Vieilli, affaibli, il endosse quand même le costume qu’il portait lors des sessions photographiques avec <a href="http://steveschapiro.com/" target="_blank">Steve Schapiro</a> en 1974, à l’époque où <a href="http://alwntr.blogspot.be/2016/01/kabbale-fusion-nucleaire-et-immortalite.html" target="_blank">il s’interrogeait sur le sens de la vie</a>, en pleine période Station To Station. Désormais serein, il termine ce dernier chapitre avant de s’éclipser.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiX1jmQooX6a8AzAgWRytcjAz5p5St-Vmof0Ht96UPnwH4E48aHrSHHP7AGqtcu5tavNF2RHGCbl_SphLnaC_b7KD9TEoUqNYKfUuVCOjFlyVdl956GaD_HV2L3ux1B4hRw52loKSCclCmW/s1600/Bowie_station+back.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="251" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiX1jmQooX6a8AzAgWRytcjAz5p5St-Vmof0Ht96UPnwH4E48aHrSHHP7AGqtcu5tavNF2RHGCbl_SphLnaC_b7KD9TEoUqNYKfUuVCOjFlyVdl956GaD_HV2L3ux1B4hRw52loKSCclCmW/s320/Bowie_station+back.png" width="320" /></a></div>
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C’est d’une beauté telle qu’il est difficile de ne pas s’en émouvoir. Comment, alors que l’on sait maintenant que l’homme était au bout de ses forces, a-t-il trouvé la présence d’esprit nécessaire pour livrer un ultime fait d’arme d’une intelligence aussi fine ? Seul Bowie est capable d’un tel génie.<br />
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Au vu de ces éléments, il est indéniable que le recadrage au format 1:1 avait pour unique motivation de dissimuler ce Bowie sans vie sur son lit, qui mène à une lecture plus mystique encore de cette incroyable vidéo qu’est Lazarus. <br />
<br />
Evidemment, la grande interrogation demeure : pourquoi avoir changé d’avis ? La vidéo est publiée le 7 janvier, alors que l’artiste décède le 11. La maison de disques a-t-elle préféré jouer la carte de la pudeur ? L’entourage de Bowie était-il déjà trop affecté par son état de santé pour ne pas en remettre une couche avec ce genre de message posthume ? Se rattachaient-ils encore à l’espoir qu’il puisse surmonter la maladie ? <br />
<br />
Personne ne le sait. Il faudra peut-être poser un jour la question au réalisateur Johan Renck. La seule certitude que nous avons aujourd’hui, c’est que Bowie avait calculé avec une précision déconcertante sa sortie de scène. C’est bouleversant de clairvoyance.<br />
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Enfin, dernier détail qui devrait alimenter les conversations: y a-t-il deux ou trois Bowie dans cette vidéo? Sur certains plans, il semble en effet outrageusement maquillé. Sur d'autres, il est d'un naturel déroutant. Est-ce voulu? Ou ce maquillage est-il simplement la contrepartie d'un état de santé qui se serait considérablement dégradé au moment-même où ces séquences étaient tournées?<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiKfEx8UiGmbY19MrI0tal98h828nXrlB1o-d0dOMjoruzjpdP02qR65qDOX02Qh5wuAG9n2ic0JC_D3cmzvDj5bf5mRkVBcYheRMsRAwWBpEZA_dAJKsMbzhQQ_XTr7oUkYJ3nRW16rX7x/s1600/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2016-08-16+a%25CC%2580+17.10.59.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="295" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiKfEx8UiGmbY19MrI0tal98h828nXrlB1o-d0dOMjoruzjpdP02qR65qDOX02Qh5wuAG9n2ic0JC_D3cmzvDj5bf5mRkVBcYheRMsRAwWBpEZA_dAJKsMbzhQQ_XTr7oUkYJ3nRW16rX7x/s320/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2016-08-16+a%25CC%2580+17.10.59.png" width="320" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgeEerG-155CoBKTS0l90gInhEVkt7V_9Qfg7LJ2fNnZE1oX-XjkFUjyDqLBNnH99hEbTPTGAIJpQhc_i4kBprdkI2Mi5b7mfow9Rdi_4QdvE1OO6610AVg7lW8DhdHBOWnnHa4OfTa52-0/s1600/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2016-08-16+a%25CC%2580+17.11.43.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="297" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgeEerG-155CoBKTS0l90gInhEVkt7V_9Qfg7LJ2fNnZE1oX-XjkFUjyDqLBNnH99hEbTPTGAIJpQhc_i4kBprdkI2Mi5b7mfow9Rdi_4QdvE1OO6610AVg7lW8DhdHBOWnnHa4OfTa52-0/s320/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2016-08-16+a%25CC%2580+17.11.43.png" width="320" /></a></div>
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<br />ALWNTRhttp://www.blogger.com/profile/04044868808231295143noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2772789188242296042.post-58124208298764980552016-07-15T00:37:00.000-07:002016-07-15T00:37:55.373-07:00Les innombrables visages de Bowie s'exposent à Bruxelles<b>Jusqu'au 30 juillet, la A. Galerie à Bruxelles accueille une impressionnante rétrospective de portraits photographiques de David Bowie. Baptisée "The Man who Ruled the World", l'expo retrace les innombrables métamorphoses de l'artiste, captées par les objectifs des plus grands photographes, de Terry O'Neill à Steve Schapiro en passant par Markus Klinko ou Claude Gassian. </b><br />
<br />
L'exposition se tient à la <a href="http://www.a-galerie.be/">A. Galerie</a>, en plein coeur du quartier Châtelain à Bruxelles. Discrétion, sobriété... on pourrait presque passer devant sans s'en rendre compte. Pourtant, en poussant la porte, on entre directement dans le vif du sujet, faisant face au portrait colossal réalisé par <b>Terry O'Neill</b>, image devenue mythique d'un Bowie tenant en laisse un chien qui bondit vers l'objectif. On a beau connaître ce cliché par coeur, l'avoir vu sous toutes ses coutures, l'effet est toujours aussi saisissant.<br />
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<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgZNsoNvYwOHrd2NO1DQ7fc1899N2f4wnaAkm8hKhSbih15F75HYjxbqPHklvXvCr7GYUonGdhGgjKkuc-SyNZXXQ8g4Sc9-9MY14qgDphoD1VTGRmeMnIOmCHRysjY3xzVUggLGMiaUdCW/s1600/DB001.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgZNsoNvYwOHrd2NO1DQ7fc1899N2f4wnaAkm8hKhSbih15F75HYjxbqPHklvXvCr7GYUonGdhGgjKkuc-SyNZXXQ8g4Sc9-9MY14qgDphoD1VTGRmeMnIOmCHRysjY3xzVUggLGMiaUdCW/s320/DB001.jpg" width="238" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="background-color: rgba(0 , 0 , 0 , 0.658824); color: white; font-family: "open sans" , sans-serif; font-size: 12px; text-align: left;">David Bowie for Diamond Dogs 1974, by Terry O’Neill</span></td></tr>
</tbody></table>
La suite de la visite met en lumière le travail de collaboration étroite entre un artiste à la réputation de caméléon et les plus grands photographes de son époque. Son visage change, les styles évoluent, la lumière, la composition, le traitement sont toujours mis au service de Bowie pour en révéler toute la complexité.<br />
<br />
Tour à tour, on découvre ainsi avec <b>Rankin</b> et <b>Watson</b> le Bowie espiègle, majeur fièrement tendu, de l'époque Outside (1995), mais également, la même année, un Bowie plus posé immortalisé par <b>Gavin Evans</b>. Cette série en couleur frappe d'ailleurs par un détail qui n'échappera à aucun observateur: pour cette séance, Bowie portait des lentilles bleues qui dissimulent sa pupille dilatée, pourtant le trait le plus caractéristique de son regard.<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhzaH54cSGJyjlVKC8Qpz8nPu72x9T23oCXHeeqx4AzeTetZIIoBDEWCqS6h49DwcbYAWhgaI_sdp8rfsDhE4vulxaRFz-KsKrFApxtKLMaCFlgQwKqOERDumCho8eXIT5VhqvmvwiBCf9i/s1600/BOWIE-ALBERT+WATSON+%25284%2529.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhzaH54cSGJyjlVKC8Qpz8nPu72x9T23oCXHeeqx4AzeTetZIIoBDEWCqS6h49DwcbYAWhgaI_sdp8rfsDhE4vulxaRFz-KsKrFApxtKLMaCFlgQwKqOERDumCho8eXIT5VhqvmvwiBCf9i/s320/BOWIE-ALBERT+WATSON+%25284%2529.jpg" width="239" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="background-color: rgba(0 , 0 , 0 , 0.658824); color: white; font-family: "open sans" , sans-serif; font-size: 12px; text-align: left;">David Bowie, ‘the Finger,’ New York City, 1996, Watson</span></td></tr>
</tbody></table>
<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgl6-hHJf5ZsvZXmQ9YMZnRfea9Px9ibi7wKXzswT8KtKbRGD4AkONi0LtbCmw_1B04qNT6mfcbcWPPUepAl05WYLcQiDg_LvM1hljG1DLHHst2YyDavpT9YquBqDk4LRdrfUWcejVVwwDU/s1600/GE-DB-16001004.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgl6-hHJf5ZsvZXmQ9YMZnRfea9Px9ibi7wKXzswT8KtKbRGD4AkONi0LtbCmw_1B04qNT6mfcbcWPPUepAl05WYLcQiDg_LvM1hljG1DLHHst2YyDavpT9YquBqDk4LRdrfUWcejVVwwDU/s320/GE-DB-16001004.jpg" width="319" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="background-color: rgba(0 , 0 , 0 , 0.658824); color: white; font-family: "open sans" , sans-serif; font-size: 12px; text-align: left;">David Bowie 1995, by Gavin Evans</span></td></tr>
</tbody></table>
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Les classiques sont au rendez-vous: le portrait de <b>Greg Gorman</b> d'un Bowie tenant une guitare à l'envers (Bowie était gaucher mais jouait pourtant de la guitare comme un droitier), les séries de photos de <b>Steve Schapiro</b> dont on a déjà beaucoup parlé ici, le Bowie cheveux longs et tenue baroque de 1999 immortalisé par <b>Mark Selinger</b>, etc.<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjsxR03XtOI62h2_3kvFHXih3kfQH3SREEde1ewCcPUE_kpTl3npjqZYAEUJ7kElC71oPWqkBvxXyHrfOYz-xYRzlkviOP5E6APiLvvGHVLtHQMip4rhXW_sN3vP1Db-oqTFfmJMgJRvpBD/s1600/Bowie3-3.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjsxR03XtOI62h2_3kvFHXih3kfQH3SREEde1ewCcPUE_kpTl3npjqZYAEUJ7kElC71oPWqkBvxXyHrfOYz-xYRzlkviOP5E6APiLvvGHVLtHQMip4rhXW_sN3vP1Db-oqTFfmJMgJRvpBD/s320/Bowie3-3.jpg" width="214" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="background-color: rgba(0 , 0 , 0 , 0.658824); color: white; font-family: "open sans" , sans-serif; font-size: 12px; text-align: left;">David Bowie Kabbalah 1 - </span><br />
<span style="background-color: rgba(0 , 0 , 0 , 0.658824); color: white; font-family: "open sans" , sans-serif; font-size: 12px; text-align: left;">1974 Los Angeles by Steve Schapiro</span></td></tr>
</tbody></table>
Du déjà vu? Un peu, mais pas seulement. Certes, l'exposition vaut le détour ne serait-ce que pour redécouvrir la richesse de certaines images passées à la postérité. Mais il serait dommage de la snober parce qu'on connait ces photos sur le bout des ongles. D'autres images, moins connues, méritent à elles seules le déplacement.<br />
<br />
Commençons par la série réalisée pour l'album Heathen par le photographe de mode <b>Markus Klinko</b>. On pénètre ici dans un univers fantastique, marqué par un travail de post-production millimétré. La peau cireuse et la lumière parfaite rappellent que Bowie aimait aussi s'entourer de stakhanovistes. Plus surprenant encore, certains clichés de la série semblent renvoyer directement à l'univers de la vidéo de <b>Lazarus</b>, le testament artistique de Bowie: le bureau, le manuscrit, la pose affalée sur le pupitre, l'écriture frénétique, etc. Plusieurs images de cette série sont exposées à la galerie. <a href="http://markusklinko.format.com/markus_klinko_bowie#1">L'intégralité est consultable sur le site de l'artiste</a>.<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhkkIaKNjrr1CU676W2nhyphenhyphenuB8t_X6cgnauHDuWF3mSXO5C6VR4YLU_PT9GIxDYLS1ek84owUiOIPgP8BEgqNNgXkTOBYI3OH0TP-IL4-NGpkL5H5-bh1Mio8rXZwhW6fx4zvd9Pg_RgFvjY/s1600/BROODbook.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhkkIaKNjrr1CU676W2nhyphenhyphenuB8t_X6cgnauHDuWF3mSXO5C6VR4YLU_PT9GIxDYLS1ek84owUiOIPgP8BEgqNNgXkTOBYI3OH0TP-IL4-NGpkL5H5-bh1Mio8rXZwhW6fx4zvd9Pg_RgFvjY/s320/BROODbook.jpg" width="254" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">David Bowie 2002, by Markus Klinko</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<br />
Autre temps fort de l'exposition: un tirage inédit d'une photo de <b>Claude Gassian</b>, lors de la tournée Isolar en 1976 montre un Bowie dandy, squelettique mais diablement élégant.<br />
<br />
Enfin, difficile de ne pas évoquer l'inquiétant triptyque mettant Bowie en boîte d'<b>Albert Watson</b> en 1996.<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjg95CSvSBjnFROq9yRpT2Q_tAFOjMWCWG_pylYG0PxNdNOlnjmNa7T9pAYbOynH4zvtLNA1fYmvbjg7km-37Z9yI4i3MMaXdr5C5_UL6G3YCCchuZ6BPMwy3mDxGSE6LESQZhWzvvvvGOT/s1600/BOWIE-ALBERT+WATSON+%25283%2529.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjg95CSvSBjnFROq9yRpT2Q_tAFOjMWCWG_pylYG0PxNdNOlnjmNa7T9pAYbOynH4zvtLNA1fYmvbjg7km-37Z9yI4i3MMaXdr5C5_UL6G3YCCchuZ6BPMwy3mDxGSE6LESQZhWzvvvvGOT/s320/BOWIE-ALBERT+WATSON+%25283%2529.jpg" width="246" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="background-color: rgba(0 , 0 , 0 , 0.658824); color: white; font-family: "open sans" , sans-serif; font-size: 12px; text-align: left;">David Bowie, New York City, 1996, by Albert Watson</span></td></tr>
</tbody></table>
Troublant et interpelant, ce voyage à travers les multiples visages est une des pépites les mieux gardées de la capitale cet été. <b><a href="http://www.a-galerie.be/">L'exposition est à admirer jusqu'au 30 juillet à la A. Galerie, à Bruxelles. </a></b><br />
<br />
Déjà 6 mois qu'il nous a quittés et Bowie continue d'alimenter l'actualité aux quatre coins du monde. L'exposition itinérante <a href="http://davidbowieis.it/en/">David Bowie Is</a> a pris hier ses quartiers à Bologne et y restera jusqu'en novembre. <a href="https://lazarusmusical.com/">Lazarus</a>, la comédie musicale écrite par Bowie est annoncée à Londres pour la fin de l'année, tandis que <a href="http://www.bbc.com/news/entertainment-arts-36781982">Sotheby's</a> va mettre aux enchères sa collection privée d'oeuvres d'art.<br />
<br />
Niveau musical, il est désormais établi que sortira à la rentrée un luxueux coffret composé d'enregistrements inédits et de versions alternatives couvrant la période 1974 - 1976, suivant ainsi le coffret <a href="http://davidbowie.parlophonestore.co.uk/eu/music/box-sets/five-years-1969-1973-cd-box-set.html">"Five Years"</a>, consacré à la période 1969 - 1973.<br />
<br />
Enfin, rappelons que le livre <a href="http://www.powerhousebooks.com/books/david-bowie-2/">"Bowie, by Steve Schapiro"</a> que j'ai eu l'immense honneur de préfacer est toujours disponible en deuxième tirage que PowerHouse Books.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://www.powerhousebooks.com/books/david-bowie-2/"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh66EiD2THD8woj-Jy-WtL2Lkw_ULSgfVY-mA1M5UIetQqHnQ0LAQJUV_dliFBhpzqoCDGs_LVQjxQ_kgYUw3GzmSLK2NYKAsDn80xNCwcyRD5Hv7GZlI_T9U8urvq0TVYQV3hS4iaSEPiz/s320/570be9d91e0000b300706b8d.jpeg" width="252" /></a></div>
<br />ALWNTRhttp://www.blogger.com/profile/04044868808231295143noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2772789188242296042.post-12490633893636580472016-05-09T03:53:00.000-07:002016-05-10T02:30:37.101-07:00Alan Weisman - "Homo Disparitus" vs. Locrian / Horseback - "New Dominions" <b><i>Sorti en 2012, le split "New Dominions", signé Locrian et Horseback, dépeignait des paysages sonores désolés, éteints, à la limite de l'étouffement sonore. L'impression de générique de fin d'une civilisation qui s'en dégage n'a rien de fortuit: l'album a été composé comme une bande sonore accompagnant la lecture d'un livre magistral. Dans "Homo Disparitus" ("The World Without Us" dans sa version originale), Alan Weisman s'interroge sur le devenir de la planète si l'espèce humaine devait s'éteindre subitement. Son propos ne pouvait pas mieux coller avec l'univers musical de ces défricheurs de bruits. Ne t'inquiète pas si ça pique un peu, c'est voulu.</i></b><br />
<br />
<span style="color: #cc0000;"><b>(si tu n'aimes pas les digressions, passe immédiatement à l'intertitre suivant). </b></span><br />
<br />
Le cheminement qui m'amène d'un disque à un livre, un film, un tableau ou un autre disque est souvent tortueux. Celui qui m'a conduit à dévorer le mois dernier <a href="http://editions.flammarion.com/albums_detail.cfm?id=32951" target="_blank">"Homo Disparitus" d'Alan Weisman</a> n'échappe pas à la règle. Pour remonter le courant, il faut revenir à une époque où je commençais à m'intéresser à <a href="https://mamiffer.bandcamp.com/" target="_blank">Mamiffer</a>, le groupe emmené par Faith Coloccia et son compagnon Aaron Turner, qui n'est autre que le fou furieux qui menait jadis les papes du post-metal Isis.<br />
<br />
A coups de drones, de nappes de piano égarées et de chuchotements effrayants, Mamiffer m'a mis une claque scénique dont je ne me remettrai jamais. C'était au Magasin4, je ne sais plus très bien quand. A l'époque, j'avais déjà adoré l'album <a href="https://mamiffer.bandcamp.com/album/mare-decendrii" target="_blank">"Mare Decendrii"</a>. Après le concert, j'avais dépensé mon dernier billet pour acquérir <a href="https://profoundlorerecords.bandcamp.com/album/bless-them-that-curse-you" target="_blank">"Bless Them That Curse You"</a>, un curieux double album à 3 faces, tout blanc. En écoutant ces plaques, c'était comme si j'avais entendu le brouillard. Un truc étrange, léger par moments, épais par d'autres. Un disque dont on ne voit pas le bout, jusqu'à un dénouement final tout en fracas et déluge. Une drôle d'affaire.<br />
<br />
<iframe seamless="" src="https://bandcamp.com/EmbeddedPlayer/album=2011129494/size=small/bgcol=ffffff/linkcol=0687f5/transparent=true/" style="border: 0; height: 42px; width: 100%;"><a href="http://profoundlorerecords.bandcamp.com/album/bless-them-that-curse-you">Bless Them That Curse You by LOCRIAN &amp; MAMIFFER</a></iframe>
<br />
<br />
Il se fait que ce disque est un split, qui réunit Mamiffer et <a href="https://locrian.bandcamp.com/" target="_blank">Locrian</a>, sans qu'on ne sache vraiment qui fait quoi. C'est donc tout naturellement que j'ai commencé à fouiller dans l'interminable discographie de Locrian, dont j'ai extrait de sacrées perles. Pratiquant le grand écart entre noise, black metal, ambient et post-rock, Locrian ne sonne comme personne. C'est l'exemple même du groupe inclassable.<br />
<br />
<iframe seamless="" src="https://bandcamp.com/EmbeddedPlayer/album=2136363457/size=small/bgcol=ffffff/linkcol=0687f5/transparent=true/" style="border: 0; height: 42px; width: 100%;"><a href="http://locrian.bandcamp.com/album/the-clearing-the-final-epoch">The Clearing &amp; The Final Epoch by Locrian</a></iframe>
<br />
<br />
Dans la foulée, mon attention a été attirée par <a href="https://locrian.bandcamp.com/album/horseback-locrian-new-dominions" target="_blank">"New Dominions"</a>, un split réunissant Locrian et <a href="https://horseback.bandcamp.com/" target="_blank">Horseback</a>, un autre disque qui m'ouvrait de nouvelles perspectives. Si Locrian aiguise son propos sur des sonorités froides et métalliques, Horseback n'hésite pas à revenir à des guitares plus posées (quoi que...), à puiser dans l'héritage folk et psychédélique du rock US des années 60 et envoie le tout au diable à coups de hurlements infernaux dignes des formations black metal les plus radicales.<br />
<br />
Depuis lors, j'ai découvert en Horseback une source étonnante d'émerveillement: des disques à la pelle, des <a href="https://threelobed.bandcamp.com/album/roads-to-ruin" target="_blank">collaborations</a> à n'en plus finir, les <a href="https://jenksmiller.bandcamp.com/" target="_blank">projets parallèles de son leader Jenks Miller</a> et même son implication dans le groupe country pop <a href="https://soundcloud.com/mount-moriah" target="_blank">Mount Moriah</a> (ce dernier n'étant vraiment pas ma tasse de thé). A lui seul, Horseback mérite un prochain article qui lui sera entièrement consacré.<br />
<br />
<iframe seamless="" src="https://bandcamp.com/EmbeddedPlayer/album=3036638060/size=small/bgcol=ffffff/linkcol=0687f5/transparent=true/" style="border: 0; height: 42px; width: 100%;"><a href="http://horseback.bandcamp.com/album/a-plague-of-knowing-singles-splits-and-rarities">A Plague of Knowing- Singles, Splits, and Rarities by Horseback</a></iframe>
<b><br /></b>
<b><br /></b><br />
<b>Un livre, un disque</b><br />
<b><br /></b>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiKm9onx4tskZ5Rnxnu-7rBUkkdeLnPBzyKRk7JyGhFfQDWbcmue68EpNEVl_n-iGP2YPtu1WjPnaIAxnz7nWlvQ7RDd9qN_wWic_k8mYieeGbq2MaIk94262berU4pFvTk77PqWN499FLG/s1600/world_without.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiKm9onx4tskZ5Rnxnu-7rBUkkdeLnPBzyKRk7JyGhFfQDWbcmue68EpNEVl_n-iGP2YPtu1WjPnaIAxnz7nWlvQ7RDd9qN_wWic_k8mYieeGbq2MaIk94262berU4pFvTk77PqWN499FLG/s320/world_without.jpg" width="240" /></a></div>
Ce contexte étant posé, voilà qui nous ramène à cette soirée de janvier dernier, où Locrian donnait un concert à Bruxelles, au Magasin4. Après les hostilités, la conversation s'engage avec le batteur et dévie rapidement sur ce split avec Horseback. La discussion embraie sur <i>"The World Without Us"</i> d'Alan Weisman, le bouquin qui a donc inspiré ce disque... même s'il n'est mentionné nulle part sur la pochette. Au mieux, une photo sur la page Facebook du groupe m'avait mené sur cette piste, ce que confirme Locrian. "Un livre qui a changé nos vies", selon le batteur. Il n'en fallait pas plus pour me convaincre de me jeter sur l'ouvrage, bêtement traduit en français <i>"Homo Disparitus"</i>.<br />
<br />
Alan Weisman est un journaliste américain qui, pendant des années, a parcouru le monde à la rencontre de scientifiques à qui il a soumis l'hypothèse suivante:<br />
<br />
<blockquote class="tr_bq">
<i><span style="color: #990000; font-size: large;">Si l'espère humaine devait subitement s'éteindre, qu'advientrait-il de notre chère planète? Combien d'années faudrait-il pour effacer toute trace de notre passage? Combien de temps nos villes pourraient-elles résister? Que deviendraient l'art, le langage, le savoir? Comment réagiraient les autres espèces vivantes? </span></i></blockquote>
<br />
Un postulat digne de la science-fiction, mais abordé sous l'angle purement scientifique.<br />
<br />
Dès les premières pages du récit, on comprend rapidement que toutes nos créations dépendent largement de la survie de notre espèce pour perdurer. Il suffirait ainsi de quelques jours sans intervention humaine pour que New York se retrouve sous eau. Les ponts résisteraient moins longtemps si aucune voiture ne les empruntait - car les roues chassent les graines qui s'immiscent dans les failles du béton. Les systèmes de sécurité automatiques des plateformes pétrolières ne tiendraient pas plus d'une semaine. Les sites de forage s'embraseraient les uns après les autres. Sans personne pour éteindre les incendies, les flammes perduraient jusqu'à l'épuisement des nappes d'hydrocarbures, créant d'immenses nuages de cendres qui précipiteraient un nouvel hiver nucléaire qui durerait pas loin des 10.000 ans. Voilà pour le côté spectaculaire.<br />
<br />
Pourtant, la réflexion ne s'arrête pas aux grandes explosions apocalyptiques. Oh non. Au fil des pages, on apprend que le raisonnement de la survie de l'Homme n'est pas qu'un pur postulat théorique. Ainsi, on considère que l'étanchéité des sites d'enfouissement de déchets nucléaires est garantie pour les 10.000 prochaines années. Soit une broutille à l'échelle de l'histoire de l'Univers. Conscients des risques, les responsables de certains sites ont gravé sur les parois en béton armé immergées sous des tonnes de terres des messages en une cinquantaine de langues pour prévenir de futurs visiteurs du danger à s'aventurer sur les lieux. Une démarche aussi fascinante que vouée à l'échec, quoi qu'il arrive. L'auteur rappelle que les langues évoluent tellement vite qu'il n'y a pratiquement aucune chance pour qu'un être humain, survivant miraculeux d'une espèce vouée à l'extinction, puisse les déchiffrer dans 10.000 ans.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgnY56RVLtt72CmX9zhr_0Iku6skm4_j8Wjy0aDBInc6t71sK9JmUoeoImvSh8lkKPD7LYIWkxpJNo_sKVrgki6BUOQpXoT_-gQ8cXxzhYjw8jq7aPtd4PPRRxDXw8mPLwDalrzmkwzbHSg/s1600/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2016-05-09+a%25CC%2580+12.57.00.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="317" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgnY56RVLtt72CmX9zhr_0Iku6skm4_j8Wjy0aDBInc6t71sK9JmUoeoImvSh8lkKPD7LYIWkxpJNo_sKVrgki6BUOQpXoT_-gQ8cXxzhYjw8jq7aPtd4PPRRxDXw8mPLwDalrzmkwzbHSg/s320/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2016-05-09+a%25CC%2580+12.57.00.png" width="320" /></a></div>
Voilà le genre d'exemples - innombrables - dont regorge ce livre qu'on ne parvient pas à déposer. Je dois reconnaître tout de même qu'il souffre par moments d'une certaine densité. Les descriptions de processus chimiques qui mèneraient à libérer telle ou telle matière dans notre atmosphère sont parfois un peu pénibles à suivre. Mais heureusement, Weisman les entrecoupe d'exemples, dont je retiens quelques uns des plus saisissants:<br />
<br />
- Depuis qu'il est devenu sédentaire, l'être humain n'a eu de cesse de saccager son environnement. Même les tribus Massaï ont brûlé des hectares de forêts pour développer leur agriculture. Cette destruction méthodique a amené plusieurs espèces à nouer des "alliances" au fil de l'évolution. Ainsi, les gnous, les zèbres et les gazelles ont, sur plusieurs milliers d'années, développé des systèmes d'alerte collaboratifs ultra-sophistiqués à l'approche d'un prédateur.<br />
<br />
- Une série de sites démontrent qu'il y a bien eu des éléphants en Amérique. Tous ont été décimés.<br />
<br />
- Dans leur mythologie, les Indiens d'Amérique nient l'existence autrefois d'une bande de terre sur le Détroit de Bering, qui reliait la Russie à l'Alaska. En effet, ce passage d'un continent à l'autre n'est pas compatible avec l'idée de "Native Americans". Aucune civilisation n'est née sur le continent américain, toutes les populations sont des nomades venus d'Afrique.<br />
<br />
Nourri aux sources des théories de l'évolution de Darwin et Larmarck, le récit de Weisman aborde des thématiques aussi variées que celles de l'amoncellement des polymères au fond des océans, des cités souterraines antiques qui s'enfoncent sur 18 niveaux en Turquie ou d'une étonnante hypothèse sur la disparition de la civilisation Maya.<br />
<br />
Ce dernier exemple, tout comme celui de l'Egypte ancienne, démontrent une fois de plus que l'hypothèse de l'extinction de notre civilisation n'a rien de loufoque, loin de là. La superposition de toutes ces théories nourrit une réflexion nécessaire sur la place de l'Homme sur notre planète et permet de reconsidérer notre action dans une perspective macro-historique qui manque souvent à la gestion de la chose publique. Comment en effet prendre de la hauteur face au devenir de l'Humanité lorsque l'action politique ne se fixe comme horizon que la prochaine échéance électorale, soit 5 ou 6 ans pour les plus chanceux?<br />
<br />
Avant un dernier chapitre que j'estime superflu, le plaidoyer de Weisman évoque, avec des pincettes, le mouvement <a href="http://www.vhemt.org/findex.htm" target="_blank">VHEMT</a>, pour Voluntary Human Extinction Movement. Mené par l'activiste environnemental américain Les Knight, ce mouvement prône une extinction pilotée de la race humaine afin d'assurer la prospérité de l'ultime génération. Pour caricaturer: une stérilisation totale de l'espèce résoudrait immédiatement tous les conflits mondiaux, en actant la fin de la pénurie des ressources, l'éradication des questions liées à la dette ou au financement de la sécurité sociale. Selon le mouvement VHEMT, aussi radicale qu'elle soit, une telle campagne promettrait à la dernière génération d'humains une existence plus heureuse que celle de toutes les générations qui nous ont précédés.<br />
<br />
Plus modéré, Weisman rappelle toutefois qu'une politique de natalité maîtrisée à l'échelle de la planète qui limiterait les naissances à 1 enfant par couple ramènerait le nombre d'habitants de la Terre à 1,6 milliards d'individus d'ici 2100. Et quand bien même nous précipiterions notre extinction, rien n'indique qu'une autre espèce ne développerait pas à son tour les mécanismes destructeurs qui caractérisent notre civilisation. L'exemple des tendances génocidaires du chimpanzé fait à cet égard froid dans le dos.<br />
<br />
<b>Mots et sons</b><br />
<b><br /></b>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhv7XD3QWAzFI9y30YNMSsebZ8zPHQkpM9rS9Cfl1Ifuk2xXOBy7Af5tUd_dS8LAvYRxK-Tiv6CZkhAP3q2BLKh6BPBMLvXCJV-rlO7nSZ9WMAI8ieqnTaUQ9NzNoNP-TTbChJSrYAUsPGD/s1600/a1542278138_10.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhv7XD3QWAzFI9y30YNMSsebZ8zPHQkpM9rS9Cfl1Ifuk2xXOBy7Af5tUd_dS8LAvYRxK-Tiv6CZkhAP3q2BLKh6BPBMLvXCJV-rlO7nSZ9WMAI8ieqnTaUQ9NzNoNP-TTbChJSrYAUsPGD/s320/a1542278138_10.jpg" width="320" /></a></div>
<iframe seamless="" src="https://bandcamp.com/EmbeddedPlayer/album=1174033016/size=small/bgcol=ffffff/linkcol=de270f/transparent=true/" style="border: 0; height: 42px; width: 100%;"><a href="http://horseback.bandcamp.com/album/horseback-locrian-new-dominions">Horseback / Locrian - New Dominions by Horseback</a></iframe>
Fataliste, désespérant, mais diablement documenté, le livre de Weisman ne ferme pas la porte à un dénouement favorable... dont nous serions exclus. Si effectivement, l'extinction de l'être humain semble en bonne voie, la nature - via l'évolution - trouvera forcément son chemin pour éviter une éradication totale de notre planète. Mais à notre niveau de développement actuel, aucune illusion ne persiste: la Terre se portera beaucoup mieux sans nous. Reste à savoir si notre passage laissera une trace indélébile. Pour Weisman, sur le très long terme, seule la problématique des polymères qui saturent nos océans risque de ne pas trouver de solution. On ne peut toutefois pas exclure qu'une énième évolution permette aux poissons de digérer ces matières et d'en débarrasser les fonds marins.<br />
<br />
A l'écoute de New Dominions, je ne peux que constater l'inévitable: personne ne pouvait mieux illustrer ce récit qu'un tandem Locrian - Horseback. Flippant, gueulard, à rebrousse-poil, cet album dépeint un monde sans couleur, déboulant à fond de caisse dans une voie sans issue.<br />
<br />
En lisant ce livre, en écoutant ce disque, on ne peut se sentir que tout petit. Comme le rappelle Weisman, les sondes Pioneer 10 et Pioneer 11, lancées en 1972 et 1973, contiennent des traces de notre civilisation et de notre culture (dessins, enregistrements audio) à l'usage d'une éventuelle population extraterrestre qui croiserait un jour notre destinée. Après avoir frôlé Saturne en 1979, Pioneer 11 s'est ensuite dirigée vers la Constellation du Sagittaire. Elle ne croisera plus aucune étoile avant... 4 millions d'années.<br />
<br />
<b>Liens</b><br />
<br />
Le site d'Alan Weisman entièrement dédié à son projet <a href="http://www.worldwithoutus.com/index2.html" target="_blank">"The World Without Us"</a><br />
L'album <a href="https://horseback.bandcamp.com/album/horseback-locrian-new-dominions" target="_blank">"New Dominions"</a> en écoute intégrale.<br />
La discographie sélective de <a href="https://locrian.bandcamp.com/" target="_blank">Locrian</a>.<br />
La discographie (très) sélective de <a href="https://horseback.bandcamp.com/" target="_blank">Horseback</a>.<br />
<br />ALWNTRhttp://www.blogger.com/profile/04044868808231295143noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-2772789188242296042.post-47489032084025583082016-02-10T04:58:00.000-08:002016-05-09T05:51:22.873-07:00Kim Gordon - Girl in a Band<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjbD1ZFnbCtnqgRye-Uo6iKLStuYlA9I0sFgz2mKQx5Rj7w6gcwya-Xe_eRd9OqeQg7GOCaObgPTBr98ETQvAIv7gMPrPsWUgMi-f9rs7gd-TtscosgtD3uCs6HnbC64wsxMMd_Qxu4EgfU/s1600/71HkdwaBP5L.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjbD1ZFnbCtnqgRye-Uo6iKLStuYlA9I0sFgz2mKQx5Rj7w6gcwya-Xe_eRd9OqeQg7GOCaObgPTBr98ETQvAIv7gMPrPsWUgMi-f9rs7gd-TtscosgtD3uCs6HnbC64wsxMMd_Qxu4EgfU/s320/71HkdwaBP5L.jpg" width="208" /></a></div><b>Avec "Girl in a Band", Kim Gordon signe une autobiographie passionnante. Elle y raconte le quotidien d'une femme dont la vie hésite entre Los Angeles et New York et qui, accessoirement, était la bassiste de Sonic Youth. Accessoirement hein.</b><br /><br />Kim Gordon a toujours été pour moi un mystère. Silhouette droite et rigide, visage dur et fermé, voix écorchée au papier de verre. J'ai dû voir Sonic Youth en concert une bonne dizaine de fois, dont au moins la moitié au premier rang. Mes tentatives désespérées de croiser son regard ont toujours échoué. Imperturbable, l'oeil opaque qui fixe l'horizon, Kim Gordon n'a jamais donné l'impression d'être prête à laisser transparaître la moindre émotion, et certainement pas la moindre faiblesse. Exécutant ses morceaux à la perfection, elle ne s'encombrait pas de discussions avec le public et était toujours la première à quitter la scène, pendant que ses compères s'amusaient à démolir leurs amplis à coups de larsens assassins.<br /><br />Dans son autobiographie, Kim lâche enfin la bride. Celle qui semblait tellement vouloir contrôler son image se livre jusqu'à dévoiler certains détails parfois gênants de sa vie de couple, et laisse ainsi apparaître un tout autre personnage, d'une profonde sensibilité, parfois naïve, souvent blessée, mais terriblement attachante. Dès les premières lignes, elle annonce la couleur et reconnaît sa "froideur" légendaire. Dès que ces barrières tombent, c'est une vie entière - fascinante - qu'elle raconte comme si elle tenait un journal intime. Le ton austère n'était en réalité qu'une forme extrême de timidité. Quand Kim Gordon baisse la garde, on a juste envie de la serrer dans ses bras.<br /><br />Donc non, "Girl in a Band" ne raconte pas l'histoire de Sonic Youth. On y suit plutôt la vie d'une gamine de bonne famille, élevée par des parents universitaires et ayant grandi aux côtés d'un frère aîné schizophrène. On découvre un parcours fait de rencontres que Kim relate avec un naturel assez déroutant, comme si finalement, tout cela était d'une affligeante banalité. Les anecdotes s'enchaînent, depuis ses années de lycée où elle sortait avec un camarade de classe qui n'était autre que Danny Elfman (aujourd'hui compositeur de nombreuses musiques de film pour Tim Burton) jusqu'à sa vie de maman où elle a dû décliner une réunion de parents d'élèves parce qu'elle devait interviewer Yoko Ono. Normal, quoi. Qui ne s'est jamais retrouvé dans la même situation?<br /><br /><b>Star banale</b><br /><br />Pour contrebalancer cet impressionnant tableau de chasse, on apprend aussi de nombreux détails qui relativisent la notion de "star system" dans un milieu punk arty new-yorkais trônant pourtant sur le toit du monde de la branchitude rock. Lire que les musiciens de Sonic Youth se sont fait traiter comme des moins que rien par le tour manager de Neil Young sur leur tournée commune, ça écorche un peu le mythe. Idem pour l'apparition de Chuck D sur l'album "Goo", qui en réalité n'est due qu'à un heureux concours de circonstances. Le pincement au coeur se fait encore plus douloureux lorsque Kim retrace l'ultime tournée de Sonic Youth en Amérique Latine, suivant l'annonce de son divorce avec Thurston Moore. Le récit a de quoi surprendre. On y revit les repas après les concerts - où le malaise était tellement palpable que plus personne n'osait lui parler à table - ou son retour après le concert en Argentine, le tout dernier de Sonic Youth, seule dans l'avion pour préparer la rentrée scolaire de sa fille... bien consciente que vient de se refermer le chapitre final d'un groupe culte qui aura duré près de 30 ans.<br /><br />Sur Sonic Youth en tant que tel, Kim Gordon raconte tout de même les coulisses de certains albums, l'histoire des pochettes, l'ambiance des sessions d'enregistrement, les références de certains textes. Mais le groupe n'est qu'un élément du décor, une partie d'une vie qu'elle partage entre ses peintures, la réalisation de films, une marque de vêtements... et sa vie intime. Etrangement, Lee Ranaldo est pratiquement absent du récit, comme si elle ne lui attribuait qu'un rôle de figurant.<br /><br />Forcément, sa relation avec le guitariste Thurston Moore, le père de sa fille, qui se termine 23 ans plus tard par un divorce fracassant, occupe une grande place dans ce bouquin. Au point de susciter parfois l'impression d'un règlement de comptes en public.<br /><br />Pour conclure, je dirais que ce bouquin ne plaira pas à tous les fans de Sonic Youth. Il ne plaira qu'à celles et ceux qui ont envie de percer une partie du mystère Kim Gordon et de marcher dans les pas d'une meuf qui impose le respect de quiconque a jamais vibré au son d'un de ses albums. Les autres risquent de se perdre dans les très nombreux détails sur son enfance ou son parcours en dehors du groupe.<br /><br /><b>20 ans déjà</b><br /><br />Pour ma part, c'est toujours bon signe, je garde un souvenir très précis du jour où j'ai découvert Sonic Youth. Je devais avoir 15 ans, c'était au tout début de l'année scolaire. A force d'arriver toujours en retard en classe, je me retrouvais assis au dernier banc, sur la dernière chaise laissée libre, à côté d'un mec à moitié punk, un peu barré, qui venait de redoubler son année et à qui personne n'adressait la parole. Les potes le trouvaient bizarre, moi il me faisait marrer. Il venait de se faire menacer de renvoi parce qu'il avait suspendu sa veste au clou planté dans les pieds de Jésus, sur l'immense crucifix de deux mètres qui trônait au fond de la classe, transformant la croix en porte-manteau. Ecole catho oblige, ça n'avait pas du tout plu. En m'asseyant à côté de lui, j'avais posé sur la table une des nombreuses cassettes qui encombraient mon sac. Tout d'un coup, le mec avait retrouvé l'usage de la parole:<br /><br />- T'écoutes du rock?<br />- Ben ouais...<br />- Je vais te prêter des cassettes alors.<br /><br />La première qu'il m'a prêtée, c'est "Experimental Jet Set Trash and No Star" de Sonic Youth. Je m'en souviens comme si c'était hier. Je me l'étais passée dans le walk-man en me baladant dans la rue. Je devais rejoindre mes parents qui tenaient un stand sur une brocante couverte. Quand je suis entré dans le vaste hangar, c'est "Skink" qui me martelait les oreilles. Je marchais littéralement au-dessus du sol, je volais, je n'avais jamais rien entendu de pareil. Avec la voix de Kim Gordon qui hurlait "I love you" comme si elle m'engueulait et puis qui semblait m'inviter à partager une partie de son intimité, j'étais ailleurs. Mes pieds ne touchaient plus terre. J'étais fou amoureux de cette voix embrumée, de cette basse, des guitares qui partaient complètement en vrille et du jeu de batterie tellement maîtrisé.<br /><br /><iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/QOGGHHv3iao?rel=0" width="420"></iframe> <br />Par la suite, on s'est échangé des tonnes de cassettes. Le mercredi après-midi, on rassemblait ce qui nous restait d'argent de poche pour louer des CDs à la Médiathèque qu'on copiait sur des cassettes: Pixies, The Jesus Lizard, Mudhoney, Tad, The Melvins, L7, etc. Et puis on s'est tapé à peu près tous les concerts de Sonic Youth possibles et imaginables, on a roulé des heures pour être au premier rang au retour de Mudhoney à Paris, et on a remis le couvert pour The Jesus Lizard des années plus tard.<br /><br />Quand j'ai déménagé pour la 10e fois en 15 ans l'été dernier, c'est lui qui est venu m'aider à démonter mes meubles. 20 ans plus tôt, notre amitié a commencé avec une cassette de Sonic Youth. C'est dire à quel point ce groupe compte pour moi.ALWNTRhttp://www.blogger.com/profile/04044868808231295143noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2772789188242296042.post-18238795805033533882016-01-13T06:19:00.000-08:002016-05-09T05:51:22.897-07:00Kabbale, fusion nucléaire et immortalité: l'étrange message laissé par Bowie<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><b style="text-align: start;"><span style="font-size: large;">En quittant ce bas monde, Bowie boucle l'oeuvre de toute une vie. Au passage, il en profite pour livrer une partie des clés qui aident à résoudre une énigme qu'il nous avait soumise il y a 40 ans. Si Bowie est une oeuvre d'art à lui tout seul, son décès en est l'ultime chapitre. Mais les oeuvres d'art sont-elles mortelles? </span></b></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><b style="text-align: start;"><br /></b></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiz2GSHlrChhFePZO8Php5O0JfTdnuW_j1ACThB_APqDftHN-QGa1QXWgfmc5pGihO9IY0SSVC_kWX-y2eFTmDkXvLOGsM_IFXfDbZa6CUqpexf9ZJ-6N2QZNdauk8WzT4dxHplDs_O3Wab/s1600/bowie-lazarus.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="181" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiz2GSHlrChhFePZO8Php5O0JfTdnuW_j1ACThB_APqDftHN-QGa1QXWgfmc5pGihO9IY0SSVC_kWX-y2eFTmDkXvLOGsM_IFXfDbZa6CUqpexf9ZJ-6N2QZNdauk8WzT4dxHplDs_O3Wab/s320/bowie-lazarus.jpg" width="320" /></a></div><b><br /></b>Ce n'est un secret pour personne: je suis profondément bouleversé par le décès de David Bowie, sans doute l'artiste que j'apprécie le plus, toutes disciplines confondues, et ce depuis une grosse vingtaine d'années. Depuis l'annonce de sa mort ce lundi matin, je reste incrédule et me repasse en boucle cette réplique d'<b><span style="color: #990000;">Al Pacino</span></b> dans le film <b><span style="color: #990000;">"Donnie Brasco"</span></b>, apprenant la mort de John Wayne, et qui donne à peu près ceci :<br /><br /><div style="text-align: center;"><b><i>"Il y a des choses que je ne comprends pas. </i></b></div><div style="text-align: center;"><b><i>Comment quelqu'un comme John Wayne peut-il mourrir?"</i></b></div><br />Je ressens la même chose à propos de Bowie.<br /><br />Evidemment, je ne vais pas refaire toute l'analyse de l'oeuvre de Bowie, traversée de part en part par son obsession de l'éternité, de l'immortalité et du surhomme. Que ce soit dans ses chansons, sur les pochettes de ses albums, dans ses rôles au cinéma, et <a href="https://www.youtube.com/watch?v=KHOFkOW1iB0" target="_blank">même dans la publicité</a>, Bowie a toujours martelé l'idée d'une entité supérieure qui lui survivrait. Même dans <span style="color: #990000;"><b>"Labyrinthe"</b></span>, malgré son accoutrement et une bande son plus que discutables, Bowie dérobe un bébé pour s'assurer une vie éternelle. <b><span style="color: #990000;">"The Man Who Fell To Earth"</span></b>, <b><span style="color: #990000;">"Merry Christmas Mr. Lawrence"</span></b>, <span style="color: #990000;"><b>"The Hunger" </b></span>ressassent cette thématique de l'immortalité, du surhomme.<br /><br />Pour revenir au décès de Bowie, ce qui impressionne immédiatement, c'est la mise en scène de sa propre mort. Bowie a toujours donné l'impression qu'il maîtrisait la destinée de son oeuvre. Son décès en fait également partie. C'est le dernier chapitre d'une oeuvre globale, magistrale, dont il est à la fois l'auteur et l'acteur principal. Comme le résume le producteur <span style="color: #990000;"><b>Tony Visconti</b></span>:<br /><br /><div style="text-align: center;"><b><i>"La vie de Bowie est une oeuvre d'art."</i></b></div><br /><br />Il ne faut pas être Madame Irma pour comprendre que le clip de <span style="color: #990000;"><b>Lazarus</b></span> doit se lire comme un message d'adieu. Pourtant, certains détails entourant <b><span style="color: #990000;">Blackstar</span></b> et <span style="color: #990000;"><b>Lazarus</b></span> méritent vraiment qu'on s'y attarde, car ils dévoilent une énigme que l'artiste a subtilement dissimulée.<br /><br /><br /><iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/y-JqH1M4Ya8?rel=0" width="560"></iframe> <br /><br /><br />Le premier élément frappant, c'est le costume que porte Bowie dans le clip de <b><span style="color: #990000;">Lazarus</span></b>. Pas dans son lit, mais bien ce costume rayé noir et blanc dans lequel il apparaît à partir de 2'00. Cette tenue vestimentaire est exactement la même que celle que Bowie portait sur la photo qui illustre le verso de l'album <span style="color: #990000;"><b>"Station To Station"</b></span>, sorti en 1976. Et accessoirement selon moi son meilleur album, loin devant tous les autres.<br /><br />Les images de <b><span style="color: #990000;">"Station To Station"</span></b> sont issues de sessions avec l'immense photographe américain <a href="http://a-galerie.fr/bio/?page=1-22/steve-schapiro" target="_blank">Steve Schapiro</a>, qui réalisa notamment la pochette de l'album, mais également celle de <span style="color: #990000;"><b>"Low"</b></span> l'année suivante.<br /><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjweHfFQfMcqq3CsgaopnGYeOWUYzPzy1pIdn5MsWkUW4nawMWiw3ajXrGu-iEgB5_o_2isxwc-bV-VPPjVkKNlVm5-Ol6m2Qj4gFRC9xMTrR85eCAuV97Ba1RThtVlRgO75oXHGoyEQ0Ha/s1600/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2016-01-13+a%25CC%2580+13.20.46.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjweHfFQfMcqq3CsgaopnGYeOWUYzPzy1pIdn5MsWkUW4nawMWiw3ajXrGu-iEgB5_o_2isxwc-bV-VPPjVkKNlVm5-Ol6m2Qj4gFRC9xMTrR85eCAuV97Ba1RThtVlRgO75oXHGoyEQ0Ha/s320/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2016-01-13+a%25CC%2580+13.20.46.png" width="319" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiRRt9SuwdaYlocOlt6Ahbd-Lf2WlX3PLAYxl8l7pMh5B5BQbPopCoLxrcAlqqsoud31Lfscfe-FY0lN9K0wwFIrP1MGYxiGAKoTVIFL0xgICPgBEy74EpICBx-E5nd-JWKlbMQOUZUbbno/s1600/David_Bowie-Station_To_Station_1991-Trasera.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="251" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiRRt9SuwdaYlocOlt6Ahbd-Lf2WlX3PLAYxl8l7pMh5B5BQbPopCoLxrcAlqqsoud31Lfscfe-FY0lN9K0wwFIrP1MGYxiGAKoTVIFL0xgICPgBEy74EpICBx-E5nd-JWKlbMQOUZUbbno/s320/David_Bowie-Station_To_Station_1991-Trasera.jpg" width="320" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><br />Evidemment, chez Bowie, le hasard et la coïncidence n'ont aucune place. Tout est savamment calculé.<br /><br />Revenons donc à cette photo de 1976. On y voit un Bowie agenouillé, occupé à tracer des diagrammes sur le sol. Plusieurs rééditions de l'album présentent la même photo avec un cadrage plus large, voire d'autres images de cette session.<br /><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgkEecMU_kmTP2GS08N24HP6_wxV34YF2WBsGmjJk00Dy2dkfpenRo0MWhvlRReMjNkvffDaTSkJZdonyLtWPHXS-e2-X2yH4VbdDOKIV4VCYHXUnrhHurXNAU9F3kdnPAOslkrmPqUfW9X/s1600/bowie_76_2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgkEecMU_kmTP2GS08N24HP6_wxV34YF2WBsGmjJk00Dy2dkfpenRo0MWhvlRReMjNkvffDaTSkJZdonyLtWPHXS-e2-X2yH4VbdDOKIV4VCYHXUnrhHurXNAU9F3kdnPAOslkrmPqUfW9X/s320/bowie_76_2.jpg" width="158" /></a></div><br /><br />Comme l'explique <a href="http://www.centrosangiorgio.com/rock_satanico/simboli_esoterici/pagine_simboli_esoterici/bowie_e_la_cabala.htm" target="_blank">ce site</a>, les diagrammes dessinés par Bowie sur cette image représentent<b><span style="color: #990000;"> l'Arbre de la Vie</span></b> ou <span style="color: #990000;"><b>Arbre des Sephiroth</b></span>. Il s'agit de symboles kabbalistiques que l'on retrouve également dans les paroles de la chanson <b><span style="color: #990000;">Station To Station</span></b>:<br /><br /><div style="text-align: center;"><b><i>Here are we </i></b></div><div style="text-align: center;"><b><i>One magical movement </i></b></div><div style="text-align: center;"><b><i>from Kether to Malkuth </i></b></div><br />Je ne connais pas grand chose en Kabbale, mais <b><span style="color: #990000;">Kether</span></b> (la couronne) et <b><span style="color: #990000;">Malkuth</span></b> (le Royaume) semblent être la première et dernière vertus de l'Arbre de Vie, comme l'explique <a href="http://www.kabbale.org/arbre_sephiroth.htm" target="_blank">ce site</a>.<br /><br />Sur d'autres photos de cette session de 1976, on découvre un Bowie toujours occupé à tracer ses diagrammes, mais dans un carnet cette fois. Son regard se perd à l'infini, songeur. Le plan plus large découvre un point d'interrogation sur le mur. On peut donc en déduire que Bowie s'interroge sur le sens de la vie. Ses gribouillages sont une quête, un point de départ.<br /><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgWJBt1L-Lo9kR_koWqgkuGFfvDH-qEr2xUdZoXWun70txFTiNG_1yLs7_sdNSrQZq_tpkB4O6Sz3RSncfaKhc15xu2t2DiHsP3c_tstZZ-lXTxfyZduD-K_fo-k-z2EB9J2OSEWgS49nVv/s1600/bowie_kabbalah.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgWJBt1L-Lo9kR_koWqgkuGFfvDH-qEr2xUdZoXWun70txFTiNG_1yLs7_sdNSrQZq_tpkB4O6Sz3RSncfaKhc15xu2t2DiHsP3c_tstZZ-lXTxfyZduD-K_fo-k-z2EB9J2OSEWgS49nVv/s320/bowie_kabbalah.jpg" width="250" /></a></div><br /><br />Retour en 2016. Nous retrouvons donc Bowie qui danse autour de son lit de mort, dans son costume de 1976, et s'assied ensuite à son bureau où il réfléchit, prend note dans un carnet, presque en transe, quitte à déborder du support. Il semble avoir enfin trouvé le sens qu'il cherchait. Le rapprochement entre les deux images, à 40 années d'intervalle, est frappant. Il boucle ici le dernier chapitre, termine ses notes, s'en va à reculons. Le rideau peut tomber, Bowie a résolu son énigme. <br /><br />C'est difficile d'être catégorique, mais un zoom sur les notes du carnet semble en tout cas montrer qu'il ne s'agit pas d'un texte continu, mais bien d'une suite de traits géométriques. S'agit-il de nouveaux symboles kabbalistiques? Lui seul le sait.<br /><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEipilhTogY2HiZhJFwHDW2I-m8f_v64iMETWzcCCWKj65GmwLAF8gC5JpyeNBO3h_i2aWLbcX9-t-TCxa5asRKZQp9MIedKrFAg_hMtwstsyOBM2PrOXVZp1ReDiXt6bS72fkcSjIP9jeNv/s1600/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2016-01-13+a%25CC%2580+14.18.59.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="299" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEipilhTogY2HiZhJFwHDW2I-m8f_v64iMETWzcCCWKj65GmwLAF8gC5JpyeNBO3h_i2aWLbcX9-t-TCxa5asRKZQp9MIedKrFAg_hMtwstsyOBM2PrOXVZp1ReDiXt6bS72fkcSjIP9jeNv/s320/Capture+d%25E2%2580%2599e%25CC%2581cran+2016-01-13+a%25CC%2580+14.18.59.png" width="320" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgGFueP1RCwQ6qm7PgsDzO0ZOG5VAm2PpdRXaVfaZ9LPwzNRWJW47V1Ad2_al29BloQgMuxgD4IRYDZgeNq3VomJ5Dkrac3U22Jdnxicldlr9NX6GjKFvC85qxyM6ULvMgtx7HigUsl_Lf4/s1600/bowie-02.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="251" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgGFueP1RCwQ6qm7PgsDzO0ZOG5VAm2PpdRXaVfaZ9LPwzNRWJW47V1Ad2_al29BloQgMuxgD4IRYDZgeNq3VomJ5Dkrac3U22Jdnxicldlr9NX6GjKFvC85qxyM6ULvMgtx7HigUsl_Lf4/s320/bowie-02.png" width="320" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><br />Une autre image pourrait toutefois apporter un élément de réponse. Bowie a donc semé dans le clip de <b><span style="color: #990000;">Lazarus</span></b> des graines qui nous ramènent à une image de 1976 et d'étranges diagrammes. Ce n'est pas la seule. Il est en effet très difficile de ne pas rapprocher ces diagrammes à d'autres symboles entourant la sortie de <b><span style="color: #990000;">Blackstar</span></b>.<br /><br />Lorsque j'ai commandé mon vinyle, j'ai opté pour le super "bundle" contenant également trois lithographies. Bien que j'attende toujours mon disque, les trois lithos m'ont été livrées la veille de Noël. L'un d'elles est également ornée d'une série de symboles qui ressemblent à s'y méprendre à ceux des photos de 1976.<br /><br /><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhA7I0G9i1lGOgJnizdrusXgtZ-yNtOYKMNvT9xIqLd80knUSnDKOctcC1hCylXCrTHFiXl7aAvEeAQp3K9dU2__coOx8of0CyngMMWMMYOu-5UdSbwj7upnskSCOZr7XImMloSeL58xME1/s1600/12570943_10153852259484287_1657323128_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhA7I0G9i1lGOgJnizdrusXgtZ-yNtOYKMNvT9xIqLd80knUSnDKOctcC1hCylXCrTHFiXl7aAvEeAQp3K9dU2__coOx8of0CyngMMWMMYOu-5UdSbwj7upnskSCOZr7XImMloSeL58xME1/s320/12570943_10153852259484287_1657323128_n.jpg" width="320" /></a></div><br /><br />Après vérification auprès d'un ami (coucou Bruno!), il s'agit en réalité de formules chimiques. Les dessins représentent les différentes étapes du processus de fusion nucléaire qui mène à la création d'un soleil, comme l'explique très bien <a href="http://tpeverslafusionnucleaire.e-monsite.com/pages/ii-la-fusion-une-energie-propre-capable-de-repondre-a-des-besoins-croissants/c-la-fusion-thermonucleaire-un-exemple-le-projet-iter/1-principe-du-projet.html" target="_blank">ce site qui reprend également la même formule</a>. Je suis aussi nul en chimie qu'en kabbale, mais nous nous trouvons bien ici face à un processus qui fusionne des atomes d'hydrogène et d'hélium, libérant une énergie colossale qui mène à la formation d'une étoile.<br /><br /><div style="text-align: center;"><b><i>I'm a blackstar...</i></b></div><br />Voilà qui nous permet de revenir au clip de <b><span style="color: #990000;">Blackstar</span></b>, la première étape annonçant la sortie de ce disque de Bowie, dont plus personne ne doute qu'il s'agit d'un testament rédigé en toute connaissance de cause.<br /><br /><br /><iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/kszLwBaC4Sw?rel=0" width="560"></iframe> <br /><br />Dans la vidéo de <b><span style="color: #990000;">Blackstar</span></b>, les symboles sont également nombreux. Personne n'oserait remettre en cause l'identité du cadavre d'astronaute qui apparait sur le premier plan. Si ce n'est pas le <b><span style="color: #990000;">Major Tom</span></b> de Space Oddity, perdu dans l'espace et qu'on aurait enfin retrouvé, alors il faudra vraiment que je révise mes classiques ! <b><span style="color: #990000;">Major Tom</span></b> fait donc dans ce film l'objet d'un rite mortuaire, qui constitue la trame de toute la vidéo.<br /><br />Comment dès lors interpréter toute cette imbrication de symboles? Voici ma version, qui vaut ce qu'elle vaut:<br /><br />Dans le clip de <b><span style="color: #990000;">Lazarus</span></b>, Bowie résout l'énigme de la vie sur laquelle il s'interrogeait depuis 1976. Son existence, indissociable de son oeuvre, l'a amené à transiter par de nombreux personnages qu'il a créés. Sa vie est une oeuvre d'art à elle seule. Bowie en a maintenant terminé, il peut refermer ce livre. Cet ultime chapitre ne se termine toutefois pas avec le décès de l'artiste, ce serait trop simple. Bowie n'est pas du genre à s'éteindre du jour au lendemain. Il nous renvoie donc à ces symboles chimiques, accompagnant <b><span style="color: #990000;">Blackstar</span></b>. Le propre de la fusion nucléaire, c'est l'interpénétration de deux éléments qui libère une énergie suffisante pour créer un soleil.<br /><br />Dans le clip de <b><span style="color: #990000;">Blackstar</span></b>, ces deux éléments qui fusionnent nous sont livrés sur un plateau d'argent : il s'agit d'une part de <b><span style="color: #990000;">Major Tom</span></b>, qui incarne à lui seul les dédoublements de personnalités de Bowie (<b><span style="color: #990000;">Major Tom, Ziggy Stardust, Aladdin Sane, Halloween Jack, Thin White Duke, Nathan Adler</span></b>) et Bowie lui-même. L'acteur et son créateur. L'homme et son personnage fusionnent enfin. Ensemble, ils libèrent une énergie capable de créer un soleil, source de lumière éternelle. <i><b><span style="color: #990000;">I'm a blackstar.</span></b> </i>Bowie est apaisé, il a enfin réalisé son voeu: celui de l'immortalité de son oeuvre. Et comme son oeuvre, c'est sa vie, Bowie est désormais éternel.<br /><br />La fusion de l'acteur et du créateur vient ainsi boucler la boucle. <i><b><span style="color: #990000;">From Kether to Malkuth</span></b></i>, Bowie a désormais atteint le Royaume, dont voici la description kabbalistique:<br /><br /><i>"La dixième séphire est intelligence resplendissante. Elle est le réceptacle de toutes les influences. Malkuth incarne le stade ultime de la forme, dense et palpable, incapable d'exister plus concrètement. Elle est notre univers, notre planète, notre corps et toutes choses animées et inanimées qui nous entourent. Malkuth est le Royaume des formes imaginées enfin réalisées. Malkuth est aussi le lieu où les liens entre force et forme se dégradent et se rompent, le seuil où l'on "rend l'âme", où ce qui ne peut être assimilé devient déjection. Le défi de l'homme est sans doute de pouvoir maîtriser un jour la myriade d'énergies et d'influences qui s'agitent dans son royaume." (<a href="http://www.kabbale.org/arbre_sephiroth.htm" target="_blank">source</a>)</i><br /><br />J'ai toujours su que Bowie était un Dieu. Maintenant, j'en ai la preuve.<br />Je peux enfin commencer mon deuil.<br /><br /><br /><iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/CD1nzOeS6U0?rel=0" width="420"></iframe><br /><br /><b>Note : toutes les photos de l'époque Station To Station dans cet article sont l'oeuvre du photographe américain <a href="http://a-galerie.fr/gallery/?page=1-22/steve-schapiro" target="_blank">Steve Schapiro</a> </b>ALWNTRhttp://www.blogger.com/profile/04044868808231295143noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-2772789188242296042.post-29355764124340530622016-01-09T06:22:00.000-08:002016-05-09T05:51:22.925-07:00VIdéo: OMSQ live au Botanique, avec Bruce EllisonQuand j'étais ado, j'avais enregistré sur une VHS un documentaire qui parlait du rock belge du milieu des années 90, ce truc qui nous semblait tellement inconcevable, étant nourris du matin au soir de rock anglo-saxon. On y parlait notamment de dEUS, de Mad Dog Loose et de PPz30. J'ai dû regarder cette cassette au moins 30 fois. C'est comme ça que j'ai découvert ce personnage totalement insolite qu'est Bruce Ellison.<br /><br /><iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/HIA0vDpWG9A?rel=0" width="420"></iframe> <br /><br />A peu près 20 ans plus tard, quand on a enregistré <a href="https://omsq.bandcamp.com/album/the-vertigo-ep" target="_blank">Vertigo</a>, le deuxième EP de <a href="http://www.facebook.com/omsqband" target="_blank">OMSQ</a> qu'on partageait cette fois avec les Progerians, on cherchait une voix pour lire un extrait de Mr. Vertigo de Paul Auster sur le passage le plus calme du morceau. Dans nos têtes, l'idée était très claire: on voulait quelqu'un capable de lire cet extrait à la manière d'un prêcheur américain en transe. L'exemple qu'on a utilisé pour le briefing, c'est cette scène hallucinante du film "There Will Be Blood", où l'acteur Paul Dano est tellement habité qu'il foutrait presque autant les boules que n'importe quelle scène de L'Exorciste.<br /><br /><iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/xh3VXO4zwXc?rel=0" width="420"></iframe> <br /><br />Restait à trouver LA voix pour nous déclamer du Paul Auster avec la même puissance face à un micro. Il se fait que Bertrand, notre batteur, connait bien Bruce Ellison. Il lui a proposé, il a dit oui sans problème, il s'est pointé au studio et en une prise, le truc était emballé. Quelques mois plus tard, Bruce est venu nous voir à l'Os à Moelle. Accoudé au bar en train de descendre des trappistes après le concert, il nous a donné un conseil précieux, avec son accent inimitable :<br /><br /><div style="text-align: center;"><i><b>"Quand tu joues du rock, tu t'en fous de ce que te dit l'ingé son. Tu mets tout à fond et tu joues. </b></i></div><div style="text-align: center;"><i><b>Le reste, ce n'est plus ton problème."</b></i></div><br />Quand on a appris qu'on allait jouer au Botanique en novembre dernier, on s'est tout de suite dit que ce serait peut-être l'occasion de marquer le coup et de proposer à Bruce de nous accompagner sur scène. Il a accepté, toujours avec le même enthousiasme. Cette fois, on lui a proposé deux textes: le même extrait de Mr. Vertigo, et pour un autre morceau inédit, un poème de William Blake.<br /><br />Comme pour l'enregistrement, Bruce s'est imposé avec une aisance déconcertante. Sur scène, il n'a pas tout à fait commencé quand il le fallait. Du coup, on est un peu passé à côté de l'effet recherché. Mais le mec assure tellement qu'il n'a pas hésité à rallonger le texte de Blake pour récupérer sa petite boulette. Au final, vu que personne n'avait jamais entendu ce morceau, c'est passé inaperçu.<br /><br /><br /><iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/LXiO3pVLTbI?rel=0" width="560"></iframe><br /><br />Donc le 7 novembre dernier, j'ai réalisé deux rêves d'ado en une soirée: jouer sur la scène de la Rotonde et partager cette même scène avec ce vieux briscard de Bruce Ellison.<br /><br />Dans les prochains mois, on reprend la route du studio pour enregistrer les prochains disques. Ce morceau-là y sera forcément, mais très certainement dans une version bien différente. Et sans doute avec un autre texte. La prestation de Bruce a eu l'avantage de montrer les limites du poème de Blake.<br /><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEibFYWSvtGsJg9lof9nFCHB08w37NDbPBTSMp1YUXQpFRrZtYSYyh_460C96Rmbx_1_OuHQ-MmVlEgj9tZHGNd0yhvcui9cSHT9rUNf5P0zxIEhbahgMy4QVrlAfq9kBoh72YKcUKMeCBYU/s1600/12193475_938523796216572_586295354228148746_n.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="213" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEibFYWSvtGsJg9lof9nFCHB08w37NDbPBTSMp1YUXQpFRrZtYSYyh_460C96Rmbx_1_OuHQ-MmVlEgj9tZHGNd0yhvcui9cSHT9rUNf5P0zxIEhbahgMy4QVrlAfq9kBoh72YKcUKMeCBYU/s320/12193475_938523796216572_586295354228148746_n.png" width="320" /></a></div><br /><br /><b>Pour suivre l'actu de OMSQ, ça se passe toujours sur <a href="http://www.facebook.com/omsqband" target="_blank">notre page Facebook</a>.<br />Les disques s'écoutent, se téléchargent librement et s'achètent sur <a href="http://omsq.bandcamp.com/" target="_blank">notre page Bandcamp</a>. </b>ALWNTRhttp://www.blogger.com/profile/04044868808231295143noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2772789188242296042.post-67042443700617359662015-06-30T02:50:00.000-07:002016-05-09T05:51:22.942-07:00Nouvelle vidéo : OMSQ live au Kinky Star à GandNouveau line-up, nouveau matériel, nouvelle composition.<br />Trame narrative: l'asphyxie.<br /><br /><iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/PgLwjdZBKZg?rel=0" width="560"></iframe>ALWNTRhttp://www.blogger.com/profile/04044868808231295143noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2772789188242296042.post-24828280275319716442015-03-31T07:19:00.000-07:002016-05-09T05:51:22.970-07:00Les coulisses d'une vidéo : OMSQ "Limitless" (tribute to Singham)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjhRamsrLPdrSFONGwCfg1dbPBwV_MBYVq7HQxUMXg54C-RIvlcPiGvOkiNFn7gFbjyBprfZGi3yHpyAGi06NYZqeBQviGoqioaj3J3E_TLGILkwX-E2C7br8gKBQmRKE7EjDY6L01TZBrN/s1600/hqdefault.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjhRamsrLPdrSFONGwCfg1dbPBwV_MBYVq7HQxUMXg54C-RIvlcPiGvOkiNFn7gFbjyBprfZGi3yHpyAGi06NYZqeBQviGoqioaj3J3E_TLGILkwX-E2C7br8gKBQmRKE7EjDY6L01TZBrN/s1600/hqdefault.jpg" height="150" width="200" /></a></div>Quand on écrit de la musique pour des "films imaginaires", on est à cent lieues de s'imaginer que celle-ci pourrait coller pile poil sur une scène prise au hasard. Encore moins s'il s'agit d'une série Z de Bollywood, avec cascades, moustaches et biceps à la en veux-tu en voilà.<br /><br />En procrastinant sur Youtube, je tombe donc sur une scène apparemment culte tirée de <b>Singham, </b>sorte de super flic nourri au poulet tandoori. Je constate qu'à quelques secondes près, le timing correspond tip top à celui d'un de nos morceaux issus de notre album <a href="https://omsq.bandcamp.com/album/thrust-parry-lp" target="_blank">Thrust / Parry</a>. Je remets la vidéo en coupant le son et en jouant le titre en question en fond sonore. Bingo...<br /><br />Une après-midi plus tard, passée dans les locaux de <a href="http://www.navaloramarecords.com/" target="_blank">Navalorama Records</a> à disséquer l'un ou l'autre plan pour bien caler l'image et la bande sonore, l'affaire était dans le sac.<br /><br />Quand je serai plus grand, je veux devenir compositeur de musiques de films d'actions avec des moustaches et des mecs qui pourchassent des Jeep avec un réverbère sous le bras. <br /><br />Le résultat:<br /><br /><iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/VQMu_kt69DY?rel=0" width="560"></iframe> <br /><br />La vidéo originale (avec une bande son nettement plus couillue):<br /><br /><br /><iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/QUYa5aTdjfI?rel=0" width="560"></iframe>ALWNTRhttp://www.blogger.com/profile/04044868808231295143noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2772789188242296042.post-37621209649455003572015-01-10T07:25:00.000-08:002016-05-09T05:51:22.997-07:00#JesuisCharlie : Pourquoi, même entouré de cons, je manifesterai à Paris ce dimancheDepuis hier, je vois fleurir sur le net un nombre impressionnant d’articles justifiant une désolidarisation du mouvement (trop) populaire #JeSuisCharlie, en réaction contre l’attaque qu’a subie ce mercredi le journal satirique Charlie Hebdo. A coup de #JeNeSuisPasCharlie, les arguments qui justifient cette prise de distance pleuvent et ont le mérite de rééquilibrer le débat : rejet de cette béatification post-mortem d’un journal à l’humour souvent douteux, récupération du mouvement par une lame de fond tout aussi extrémiste que les dérives qu’elle prétend dénoncer et, surtout, cette universalisation d’une colère molle, suiviste et peu concernée qui, en Belgique, n’est pas sans rappeler la Marche blanche. <br /><br /><b><span style="color: #990000;"> #JeNeSuisPasCharlie : résumons donc les arguments point par point. </span></b><br />Primo, oui, Charlie Hebdo était effectivement devenu une feuille de chou à l’humour gaulois peu reluisant, qui se donnait bonne conscience en caricaturant une fois toutes les trois lunes un Jésus sur sa croix, histoire de faire taire les critiques qui y voyaient une forme d’acharnement contre l’islam. <br /><br />Secundo, il est évident qu’en se proclamant Charlie, je soupçonne un certain nombre d’abrutis d’avoir trouvé la parade pour acheter à moindres frais une virginité à leur revendication bien moins avouable. Comprenez « Marre des Arabes, ils s’en prennent à nos valeurs (chrétiennes). » <br /><br />Tertio, oui j’admets rester quelque peu perplexe en constatant que l’oncle René ou la cousine Kimberley, qui d’ordinaire inondaient leur mur Facebook de photos de chatons trop mignons, d’avis de recherche élucidés depuis 3 ans ou de leur dernier record à Farmville, se découvrent soudain un élan révolutionnaire et changent leur photo de profil pour défendre un journal qu’ils confondaient encore hier avec la formule enfants des défunts Restos GB. <br /><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjXmMi525ChD-T6B_raO_sELDrwEKBD1qqwLT4D88H7FWhn-oOmetMZVknFELbvBniMjd4bk6iqQA0tFTpmneCBsh0TsP2wj95Bgg948EL0FwXm3CWVh-D5wgjxzlJnCazts_8PnZq8dQR6/s1600/403_001.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjXmMi525ChD-T6B_raO_sELDrwEKBD1qqwLT4D88H7FWhn-oOmetMZVknFELbvBniMjd4bk6iqQA0tFTpmneCBsh0TsP2wj95Bgg948EL0FwXm3CWVh-D5wgjxzlJnCazts_8PnZq8dQR6/s1600/403_001.jpg" height="320" width="277" /></a></div><br /><br /><b><span style="color: #990000;">#JeSuisCharlie : passons désormais à mes propres contre-arguments. </span></b><br />D’abord, je n’ai aucune honte à l’admettre : je ne lisais pas Charlie Hebdo. Pour moi, c’était comme les chansons de Didier Super : deux fois par an, quand j’ai besoin de laisser mon cerveau de côté. Au mieux, je le feuilletais par curiosité sur les chiottes, chez des amis fidèles abonnés. Pas tellement mon truc en fait. Tout comme je ne lis jamais Ubu-Pan d’ailleurs. J’ai toujours préféré lire Le Canard, plus pertinent, plus cérébral aussi sans doute. Un ami posait cette question : si la flingade avait eu lieu chez Minute, afficherions-nous tous « Je suis Minute », en hommage à ce torchon d’extrême-droite ? La réponse est évidemment négative, pour une raison qui n’a pas l’air de sauter aux yeux de tout le monde : les extrémistes ne s’en prendraient jamais à ces torche-culs nazillards que sont Minute, Valeurs Actuelles ou Rivarol. Pour la bonne et simple raison qu’ils poursuivent la même cause : l’exclusion, la peur, le rejet, le repli sur soi et au final, la destruction de toute forme de lien social. Est-ce un hasard si les attentats mus par le fondamentalisme religieux ne visent jamais l’extrême-droite ? Ils sont peut-être moins ennemis qu’ils ne veulent nous le faire croire. <br /><br />Selon moi, l’erreur consiste justement à réduire #JeSuisCharlie à la défense du seul Charlie Hebdo. Oui, comme vous, ça me chiffonne un peu de voir Charb érigé en héros. Mais à mon humble avis, ce qui se joue en ce moment dépasse largement Charlie. Ce qui s’est passé, c’est une soupape de sécurité qui nous pète en pleine gueule. C’est la démonstration la plus sordide de la nécessité de se pencher d’urgence et sans tabou sur la question du vivre ensemble et de la société qu’on veut construire. #JeSuisCharlie est un appel à la mobilisation de chacun : levez-vous et défendez vos idéaux, sinon les salauds le feront à votre place et il sera trop tard. Interpelez vos élus pour qu’ils se penchent enfin sur les vraies causes d’un malaise qui traverse l’ensemble de la société et qui est bien profond : exclusions, cloisonnement, incompréhension, délitement du lien social, creusement des inégalités, absence de perspective d’avenir, mise à sac des acquis sociaux, perception d’injustice sociale et fiscale, nivellement culturel par le bas, recul environnemental, etc. <br /><br /> Ensuite, la question de la récupération nauséeuse est tout aussi centrale dans le mouvement #JeSuisCharlie. J’ai participé au rassemblement organisé dans ma petite ville de province cette semaine. J’en suis rentré en colère, après les âneries que j’y ai entendues. J’y ai notamment croisé un ancien mandataire politique local, pourtant issu d’un parti qui se proclame humaniste, qui la veille encore commentait la tuerie de Charlie Hebdo en ces mots : « Dans quel monde vivons-nous ? Je regrette le temps où l'on pouvait avoir un sapin de Noël ou une crèche dans les lieux publiques ! » (sic) <br /><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhYRBwCD2W0u5yWePMFWT86hIP5K8kn3c6eteFk73PYmhfmHldDzO3wPvjkFfvauB2hXKnSvHVvUgCdWOFQAGeztJhVeLx6d_NlVaMRbuN5gl_tS0WecvkUuR1ol7N4RekSmO7PjdZLnErh/s1600/Capture+d%E2%80%99e%CC%81cran+2015-01-10+a%CC%80+16.09.02.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhYRBwCD2W0u5yWePMFWT86hIP5K8kn3c6eteFk73PYmhfmHldDzO3wPvjkFfvauB2hXKnSvHVvUgCdWOFQAGeztJhVeLx6d_NlVaMRbuN5gl_tS0WecvkUuR1ol7N4RekSmO7PjdZLnErh/s1600/Capture+d%E2%80%99e%CC%81cran+2015-01-10+a%CC%80+16.09.02.png" /></a></div><br /><br />Eh oui, tout mouvement populaire charrie son lot de débiles profonds, amateurs d’amalgames qui reposent le cerveau, surtout lorsqu’il s’agit de dénoncer la haine qu’ils ont eux-mêmes alimentée. Et des gros cons de sa trempe, on va s’en farcir des cars entiers ce dimanche. Venus soi-disant défendre la liberté d’expression qu’ils n’ont jamais trouvée aussi chère que depuis qu’elle a été mise à mal par des barbus, mais qu’on n’a jamais entendus quand les bigots de la manif pour tous, pourtant bien chrétienne, <a href="http://www.huffingtonpost.fr/2013/05/06/manif-pour-tous-journalistes-agresses-rennes_n_3223062.html" target="_blank">agressaient les journalistes</a>, se barricadaient courageusement <a href="http://www.dailymotion.com/video/x1axoza_les-poussettes-de-sortie-pour-la-manif-pour-tous-02-01_news" target="_blank">derrière leurs poussettes</a> ou encourageaient leurs enfants à <a href="http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/11/02/01016-20131102ARTFIG00294-la-video-choc-de-christiane-taubira-insultee-a-angers.php" target="_blank">agiter des bananes devant une ministre de couleur</a>. Elles sont là, nos valeurs occidentales mises à mal ?<br /><br /><iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="270" src="//www.dailymotion.com/embed/video/xzmtxy" width="480"></iframe><br /><a href="http://www.dailymotion.com/video/xzmtxy_agression-de-notre-equipe-a-la-manif-pour-tous-le-5-mai-a-rennes_news" target="_blank">Agression de notre équipe à la "Manif pour Tous...</a> <i>par <a href="http://www.dailymotion.com/rennestv" target="_blank">rennestv</a></i><br /><br />Dois-je pour autant baisser les bras parce que les salauds vont s’inviter à mes côtés ? Dois-je me taire et les laisser faire ou au contraire battre pavé à leurs côtés et essayer de gueuler plus fort qu’eux ? Si Zemmour, Destexhe et Modrikamen s’autoproclament soudain Charlie pour déverser leur haine de tout ce qui ne leur ressemble pas, dois-je quitter le navire ou au contraire monter aux barricades pour démontrer qu’ils se sont (une fois encore) gourés de combat ? <br /><br />Aussi loin que je me souvienne, toutes les manifestations auxquelles j’ai participé ont drainé leurs meutes de boulets, essayant de reprendre à leur compte la revendication initiale, meilleure façon de la pourrir aux yeux des médias et de l’opinion publique. Exemples : les réac-souverainistes quand on rejetait la directive Bolkestein, les islamistes radicaux quand on protestait devant l’ambassade d’Israël après qu’Ariel Sharon ait provoqué la deuxième intifada en paradant sur l’esplanade des mosquées. Je me souviens encore très bien d’une scène grotesque lorsque les Etats-Unis ont envahi l’Irak pour la deuxième fois sous Bush Jr : des dizaines de gamins d’une douzaine d’années défilant sur le campus de l’ULB avant de rejoindre la manif dans le centre-ville. Des militants du Mouvement Marxiste Léniniste (MML) les avaient racolés à la sortie des écoles et équipés de drapeaux communistes, alors qu’à l’évidence, pas la moitié du quart de ces kets n’avaient la moindre idée de la signification de l’étendard qu’ils brandissaient. <br /><br />Aurais-je dû pour autant renoncer à mon droit de m’exprimer sous prétexte que ces mouvements de contestation étaient détournés par des individus dont je ne partage pas le point de vue ? Pour le dire autrement, mon père doit-il travailler les jours de grève nationale et donc accepter qu’on lui rabote ses droits sociaux, pour éviter d’être associé à 10 connards de dockers anversois étiquetés Vlaams Belang ou à une syndicaliste namuroise survoltée ? <br /><br />Avec des raisonnements pareils, on ne sortira plus jamais dans la rue. On trouvera toujours de bonnes excuses pour rester chez soi, bien au chaud dans ses pantoufles et contester derrière son clavier. Pire : on laisse le champ libre aux abrutis de tous bords qui n'en demandaient pas tant pour nous confisquer le droit à ouvrir notre gueule. Il y aura forcément tout un cortège de racistes, de fachos et d’écervelés qui défileront ce dimanche à Paris. Face à cette situation, j’ai deux possibilités : soit je m’abstiens et je les laisse déverser leur haine entre eux sans m’y mêler, soit je défile à leurs côtés et je gueule plus fort qu’eux. J’ai définitivement choisi cette seconde option. <br /><br />Dimanche donc, je défilerai pour exprimer mon opinion. Et c’est celle-ci :<br /><br /><div style="text-align: center;"><b><span style="color: #990000;">Des cons ont buté d’autres cons et la conséquence de leurs actes risque de précipiter la victoire d’autres cons. Au final, c’est la connerie générale qui risque de gagner. </span></b></div><div style="text-align: center;"><b><span style="color: #990000;">Et ça, il n’en est pas question. </span></b></div><br />Moi je défilerai avec une couverture de Charlie Hebdo qui ne laissera planer aucun doute sur mes intentions.<br /><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhRMSbe8Ezp1cGi_cGJOTLjXhH1Hj3EA_rxcRDkNfWFOH3YmNOr06GZckLpfRI33YMR3ue7s6vMdtZREd-ZjAc7Lw5tB4OyV8RkXQld-LzX80IK78Lvfi11rwdDq0joibY5CKflQJtLJVK0/s1600/9782357660717_cg.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhRMSbe8Ezp1cGi_cGJOTLjXhH1Hj3EA_rxcRDkNfWFOH3YmNOr06GZckLpfRI33YMR3ue7s6vMdtZREd-ZjAc7Lw5tB4OyV8RkXQld-LzX80IK78Lvfi11rwdDq0joibY5CKflQJtLJVK0/s1600/9782357660717_cg.jpg" height="400" width="246" /></a></div><br />Et on verra si ceux qui défilent à mes côtés défendent réellement la liberté d’expression. Parce que le jour où tous les dégoûtés auront abandonné, il ne restera plus que les dégoûtants. Elle n’est pas de moi celle-là, mais je me l’approprie.<br /><br /><br /><br />ALWNTRhttp://www.blogger.com/profile/04044868808231295143noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-2772789188242296042.post-62178164133134523842015-01-06T09:35:00.000-08:002016-05-09T05:51:23.024-07:00Quelle est la différence entre Filigranes et Lunch Garden?Dans mon dernier post, je m'étonnais d'apprendre que <a href="http://newkicksontheblog.blogspot.be/2014/12/zemmour-chez-filigranes-les-dessous-dun.html" target="_blank">Filigranes serait encore une librairie</a>. Selon moi, c'est juste un salon de thé où on peut s'essuyer les doigts sur une quatrième de couv' après avoir avalé une tarte poires cannelle. Après vérification, je confirme : tout comme chez Lunch Garden ou Flunch, on y trouve de vieux réacs à la dentition chancelante en train de glorifier la grandeur du passé, en dévorant tant bien que mal des pâtisseries ramollies à quatre heures de l'après-midi. Et vas-y que c'était mieux avant, quand les bonnes femmes restaient à leurs fourneaux, que les noirs se contentaient de balayer nos rues avec un os dans le nez, à l'époque où on pouvait encore appeler un PD un PD ou un Bougnoule un Bougnoule.<br /><br />Avec tout de même une différence notable : chez Filigranes, on a garni les étagères de faux livres, histoire de faire illusion. Une idée de déco pour la cantine de votre maison de repos ?<br /><br />La preuve en image:<br /><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgqcNEC4zBDtk_t8tQu0y-GXu9-vVeKfH2FtcFiJoE3RfwUkwsOur_5qnjtESasDTMG5mmpfkN-0p-4Mc8BrVKUJ9OQOOouQ4A9I8ToEV-a3TjrH9sQN7RrlUmvoRnO_lWAgL-pgjgBzOm0/s1600/Capture+d%E2%80%99e%CC%81cran+2015-01-06+a%CC%80+18.11.14.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgqcNEC4zBDtk_t8tQu0y-GXu9-vVeKfH2FtcFiJoE3RfwUkwsOur_5qnjtESasDTMG5mmpfkN-0p-4Mc8BrVKUJ9OQOOouQ4A9I8ToEV-a3TjrH9sQN7RrlUmvoRnO_lWAgL-pgjgBzOm0/s1600/Capture+d%E2%80%99e%CC%81cran+2015-01-06+a%CC%80+18.11.14.png" height="400" width="375" /></a></div><br />ALWNTRhttp://www.blogger.com/profile/04044868808231295143noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2772789188242296042.post-76043146240059596832014-12-23T07:21:00.000-08:002016-05-09T05:51:23.041-07:00Zemmour chez Filigranes : les dessous d'un vrai débat (autour d'une quiche feta épinards)<b>Zemmour à Bruxelles nous apprend au moins une chose : à moins que le petit roquet français se soit reconverti dans les tartes meringuées, sa venue chez Filigranes confirme qu'on y vendrait encore des livres. Sale temps pour les sandwicheries up-scale. </b><br /><br />L'annonce de la venue d'Eric Zemmour à Bruxelles - pour une conférence au Cercle de Lorraine et une séance de dédicaces chez Filigranes - déchaîne les passions, sur fond de débat sur les limites de la liberté d'expression. Faut-il donner chez nous une tribune à Zemmour, celui qui chie tout haut ce que certains pètent tout bas ? Et voilà qu'on s'étripe entre défenseurs d'une liberté d'expression absolue, et celles et ceux qui estiment que celle-ci s'arrête là où commence l'incitation à la haine. Pour ma part, je m'interroge quand même : si les cons n'ont plus la liberté de débiter leurs conneries en public, qui va se charger de les contredire ? Loin de moi l'idée de cautionner le discours de l'olibrius en question, version maigrichonne de notre Laurent Louis national. Mais puisque ses âneries ne dépassent pas le niveau de la cour de récré, pourquoi dès lors ne pas organiser un vrai débat contradictoire, qui devrait logiquement le voir repartir la queue entre les jambes après s'être fait retourner comme une vulgaire crêpe ? <br /><br />Pourtant, le débat autour du polémiste de comptoir français éclipse mal deux autres réalités. <br /><br />Primo, ne faut-il pas y voir une tentative ridiculement désespérée du Cercle de Lorraine - ce club de débats pour "leaders d'opinion" en boutons de manchettes - de détourner l'attention de <a href="http://www.lecho.be/entreprises/general/Accule_financierement_le_Cercle_de_Lorraine_tente_de_trouver_la_bonne_parade.9570696-7773.art?highlight=cercle%20de%20lorraine" target="_blank">sa situation financière désastreuse</a> ? Pertes récurrentes, dettes qui s'accumulent, fonds propres épuisés, liquidités à sec... On ne parle pas ici de la Grèce mais bien d'un prétendu haut lieu de réflexion censé rassembler le gotha du monde économique, politique et financier du pays. Je ricane. Même la SNCB se porte mieux.<br /><br />Secundo, le passage de l'écrivain au rabais chez Filigranes semble indiquer que l'établissement serait encore une librairie. Avec en toile de fond cette question, hautement plus intéressante si on veut relever le niveau du débat : mais qui achète encore des livres chez Filigranes ? Au fil des années, la librairie bruxelloise est en effet devenue un gigantesque foutoir, dans lequel s'entasse à peu près tout et n'importe quoi. La dernière fois que j'y ai mis les pieds, j'ai dû laisser mon sac dans un casier à l'entrée - ce que même Mediamarkt n'exige plus. J'ai ensuite d'û me faufiler dans un flux continu de visiteurs qui marchent au pas, version littéraire du petit train de Plopsaland, où ma liberté de mouvement reste tributaire du bon vouloir des individus qui m'entourent. Si celui qui me précède s'arrête pour feuilleter un magazine de voile, je me vois contraint d'attendre qu'il ait fini sa lecture pour pouvoir avancer. Ou consulter une revue sur les montres suisses pour patienter.<br /><br />Plus choquant encore, lors de ma dernière visite, j'étais coincé entre d'un côté, un couple au délicieux accent de l'axe Paris XVe - St Job - Châtelain qui s'émerveillait devant l'immense choix de tartes de chez Francine que propose l'établissement et, de l'autre, un pianiste au sourire bleuté. Ce dernier massacrait d'une main la Lettre à Elise en sirotant de l'autre un verre de vin bio, qui expliquait la teinte de ses incisives. Car oui, diversification oblige, Filigranes a préféré investir dans un espace restauration plutôt qu'adopter une logique de rangement des ouvrages digne de ce nom. Si auparavant, il était déjà pratiquement impossible de trouver l'objet désiré sans devoir faire appel aux conseils d'un vendeur désemparé, la démarche est devenue encore plus ardue depuis qu'il faut de surcroît franchir le parcours d'obstacles que constituent les tables où l'on déguste des quiches accompagnées d'un thé vert menthe fraîche. Au bout du compte, Filigranes et Fnac: même combat. On n'y trouve jamais le moindre bouquin, mais on se consolera chez l'un avec un cheese cake aux speculoos, chez l'autre en parcourant le rayon grille-pains, aspirateurs et pèse-personnes.<br /><br />Bref, revenons à nos cochons: la venue de Zemmour à Bruxelles est finalement salvatrice puisqu'elle nous apprend que le Cercle de Lorraine existe toujours (y vendent-ils des salades de betteraves ou des fours à raclette pour survivre?) et que Filigranes reste une librairie.<br /><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEheJDPpFT-FQw8l6UzxwYv7yJAHfmtA6aziVyAXPRM9T8VpPKUFM4geBYn7BdLaf1tDR065LQSt_samsd7zoIzyD2Lv1FmNJlRurSPJ0gh_fBLHoghwno8sCBHHQQxVYeJed0ituRVJ1QF3/s1600/sue-ellen-31.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEheJDPpFT-FQw8l6UzxwYv7yJAHfmtA6aziVyAXPRM9T8VpPKUFM4geBYn7BdLaf1tDR065LQSt_samsd7zoIzyD2Lv1FmNJlRurSPJ0gh_fBLHoghwno8sCBHHQQxVYeJed0ituRVJ1QF3/s1600/sue-ellen-31.jpg" height="238" width="320" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div>J'en termine avec ce qui me semble être le seul réel débat que soulève toute cette polémique: quel est finalement l'intérêt de boire de la piquette biologique ? A quoi bon favoriser les bienfaits physiques du bio s'il faut avaler deux litres de Gaviscon pour faire passer les crampes d'estomac qui s'ensuivent? Sans même évoquer le flacon de listerine qu'il faut vider après coup pour se débarrasser du sourire de schtroumpf.<br /><br /><br />A vos dissertations mes enfants.ALWNTRhttp://www.blogger.com/profile/04044868808231295143noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2772789188242296042.post-48535518028134012162014-09-29T05:00:00.000-07:002016-05-09T05:51:23.069-07:00Lettre ouverte à Didier Zacharie: le rock’n’roll, c’est par ici.Cher Didier Zacharie, <br /><br />Ce dimanche 28 septembre, dans <a href="http://www.lesoir.be/665881/article/culture/musiques/2014-09-28/mais-ou-est-donc-passe-rock-n-roll" target="_blank">un article publié sur le site du journal Le Soir</a>, vous vous demandez où est passé le rock’n’roll. Vous partez de la reformation des Libertines (dont l’article n’omet pas de citer le prochain concert en Belgique, avec lien ad hoc vers le site de l’organisateur Live Nation pour réserver son précieux sésame) pour constater que la bande à Pete Dohery serait: <br /><br /><i>« Le dernier groupe ayant porté haut le flambeau sex, drugs & rock’n’roll </i>(qui)<i> ressuscite au moment où « le rock est au plus bas », selon la petite phrase du producteur pop Greg Kurstin (Beyoncé, Lilly Allen, Lana Del Rey). » </i><br /><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi0o0QQVotQxNdklykbB-8zABU9iAYqOuX11bCVgAcqTT2gszvcDz2NCaYGolewuT2TAa4AWflb0knWnaS0yhIoS76PbEbEdva_DRB-l-G1maJWEeKXZz5ifnuXSmjjFyHxWt6dLqbg3G8D/s1600/Capture+d%E2%80%99e%CC%81cran+2014-09-29+a%CC%80+14.01.40.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi0o0QQVotQxNdklykbB-8zABU9iAYqOuX11bCVgAcqTT2gszvcDz2NCaYGolewuT2TAa4AWflb0knWnaS0yhIoS76PbEbEdva_DRB-l-G1maJWEeKXZz5ifnuXSmjjFyHxWt6dLqbg3G8D/s1600/Capture+d%E2%80%99e%CC%81cran+2014-09-29+a%CC%80+14.01.40.png" height="372" width="400" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div>Vous dressez alors la liste des groupes qui, à vos yeux, ont à un moment ou un autre incarné ce sacro-saint rock depuis le début du millénaire, de Coldplay à Franz Ferdinand en passant par le gang des groupes en « The ». Votre article se conclut sur ce constat implacable: <br /><br /><i> « Le rock, par contre… Retombé dans l’anonymat, surclassé dans les charts par le rap et l’électro, de moins en moins capable de remplir de grandes salles, devenu inoffensif au point d’être moqué par un Kanye West qui s’est autoproclamé « plus grande rock star actuelle »... Exactement comme en 2000. « Je suis dans l’attente d’un retour du rock, de quelque chose de brut et pertinent, explique encore notre producteur du monde pop, Greg Kurstin. Tout est tellement pop en ce moment que j’attends un truc qui en soit le complet opposé. Quelque chose de brut, peut-être un groupe à guitares ». Le retour des Libertines donnera-t-il des idées ? Sera-t-il l’étincelle qui fera à nouveau exploser le rock ? »</i><br /><br />Pour prétendre que le rock est mort, je suppose que vous n'avez jamais assisté à un concert de <a href="https://www.youtube.com/watch?v=Xjk-D9jJwcA" target="_blank">Gnod</a>, <a href="https://www.youtube.com/watch?v=qKHduwwnRvI" target="_blank">Djevara</a>, <a href="https://www.youtube.com/watch?v=T9bqZWYH_yQ" target="_blank">Hey Colossus</a>, <a href="https://www.youtube.com/watch?v=3WyBuTFmQLU&list=UUKKCD57qv--dmW0ABff64-w" target="_blank">Perhaps</a> ou, plus près de chez nous, <a href="https://www.youtube.com/watch?v=eHy8MsXxhxM" target="_blank">Sunken</a>, <a href="https://www.youtube.com/watch?v=P-4Hd3nLb7k" target="_blank">Swingers</a>, <a href="https://www.youtube.com/watch?v=kIcfCfxlC80" target="_blank">Raketkanon</a>, <a href="https://www.youtube.com/watch?v=Wmi6lsafZSM&list=UUDVw4s2b62KsIj5GQmdBVeA" target="_blank">Castles</a>, <a href="https://www.youtube.com/watch?v=c7eL24DRSBs" target="_blank">Khohd</a>, <a href="https://www.youtube.com/watch?v=61GI7kg9Jt8" target="_blank">Deuil</a> ou <a href="https://www.youtube.com/watch?v=gyk6TYRoP4E" target="_blank">Coubiac</a>.<br /><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEihmx1Gv9IrSp2_q4o4ZkIw0xLuK_FRlwkzVq6oVUM1DdhCKiAosFSx91eaOqJdI9SqiSyZKrt7bs-v7qEDCK15mAk8_7RBAgsLDiB-9q7Aq5_iX3EDmNIbhU-sKD7XnZUAfh8Q-AexwZdi/s1600/977268_10151616739664287_862490214_o+copy.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEihmx1Gv9IrSp2_q4o4ZkIw0xLuK_FRlwkzVq6oVUM1DdhCKiAosFSx91eaOqJdI9SqiSyZKrt7bs-v7qEDCK15mAk8_7RBAgsLDiB-9q7Aq5_iX3EDmNIbhU-sKD7XnZUAfh8Q-AexwZdi/s1600/977268_10151616739664287_862490214_o+copy.jpg" height="400" width="240" /></a></div><br /><br />Puisque vous semblez ignorer où est passé le rock, je vais donc vous aider à retrouver votre chemin. Le parcours n’est pourtant pas semé d’embuches, il suffit d’ouvrir les oreilles et d’oser chercher ses sources ailleurs que dans le triumvirat Pure FM – Werchter – Les Inrocks. Car oui, le rock est toujours vivant, plus que jamais. Il sévit encore et toujours au coin de la rue, là où les journalistes « rock » aveuglés par le dernier album de Daft Punk n’osent plus traîner. <br /><br /><b>Le rock n’est pas mort. <br />Il est juste fauché, comme il l’a toujours été. </b><br /><br />Le rock s’écoute dans des bars et des salles de concert qui ne vous ajouteront pas sur la guest-list, soit parce que l’entrée est gratuite, soit parce que le groupe qui joue finance lui-même son concert. Mais essayez et vous verrez : lâcher un billet de 5 euros pour en prendre plein les oreilles fait souvent un bien fou. <br /><br />Le rock s’écoute sur des plateformes d’échange et de découverte en ligne. C’est sans doute moins traditionnel que les CD promo dont les majors inondent votre boîte aux lettres, mais tellement plus nourrissant pour l’esprit. Eh oui, le rock est fauché, il n’a donc pas les moyens d’arroser les journalistes d’envois promotionnels. <br /><br />Le rock se lit sur des webzines et blogs indépendants, alimentés par des bénévoles passionnés qui osent sacrifier plusieurs soirées par semaine pour aller voir des concerts de sombres inconnus qui rameutent 10 personnes et en ramener de superbes photos et des interviews au vitriol. <br /><br />Le rock s’écoute sur des labels et netlabels, belges notamment, qui pullulent sur la toile, et accouchent chaque jour d’excellentes sorties numériques et physiques. <br /><br /><b>Vous en doutez ? <br />Voici quelques pistes qui vous aideront à retrouver la trace du rock’n’roll. </b><br /><br />Depuis le mois d’août et jusqu’à la fin de l’année, <a href="http://www.magasin4.be/" target="_blank">le Magasin 4 à Bruxelles fête ses 20 ans</a> avec une programmation qui ferait pâlir le plus ambitieux des festivals. Passez leur faire un petit coucou et vous verrez que le rock a encore de beaux jours devant lui. <br /><br />Le 18 octobre, l’hyperactif netlabel belge <a href="https://godhatesgodrecordsrefuseresist.bandcamp.com/" target="_blank">GodHatesGodRecords</a> organisera à <a href="https://www.facebook.com/events/248668048590658/?fref=ts" target="_blank">La Zone à Liège</a> une soirée entière de performances live des meilleurs représentants de son catalogue. Dans l’indifférence médiatique la plus totale (<a href="http://newkicksontheblog.blogspot.be/2013/08/ghgr-dieu-se-deteste.html" target="_blank">ou presque</a>), ce netlabel parti de rien a publié en une petite année d’existence pas moins de 100 albums, EP et compilations, tous proposés en téléchargement libre, mêlant rock, noise, electro, ambient et shoegaze. <br /><br />Les 24 et 25 octobre, le collectif bruxellois <a href="https://www.facebook.com/events/1480169522225208/?fref=ts" target="_blank">Hexagen soufflera ses cinq bougies avec un festival qui gravitera autour du Beursschouwburg et du Magasin 4</a>. Parmi les groupes à l’affiche, vous n’aurez aucune peine à trouver ce rock qui semble tant vous manquer. <br /><br />On continue ? Parlons un peu des labels belges, si vous le permettez. <br /><br />En un an d’existence, le label bruxellois <a href="http://www.navaloramarecords.com/" target="_blank">Navalorama Records</a> en est déjà à 7 sorties physiques, sur CD et sur vinyle, et accumule les chroniques élogieuses, qu’il s’agisse d’artistes belges (<a href="https://www.facebook.com/yadayn?fref=ts" target="_blank">Yadayn</a>, <a href="https://www.facebook.com/pages/Marteleur/61468477953?fref=ts" target="_blank">Marteleur</a>, <a href="https://www.facebook.com/inheavenofficial?fref=ts" target="_blank">In Heaven</a>) ou internationaux (<a href="https://icedragon.bandcamp.com/album/born-a-heavy-morning" target="_blank">Ice Dragon</a>, <a href="https://soundcloud.com/the-samuel-jackson-five" target="_blank">Samuel Jackson Five</a> et d’autres dont les projets sont plus qu’avancés). L’état des stocks montre que le vrai rock ne s’est jamais aussi bien porté. <br /><br />Du côté de Namur, <a href="https://www.facebook.com/HyphenRecords?fref=ts" target="_blank">Hyphen Records</a>, un autre label indépendant qui publie des sorties physiques notamment en partenariat avec GodHatesGodRecords, fait aussi parler de lui… mais surtout à l’étranger. Au point d’avoir l’honneur d’occuper toute une scène pour une journée entière au prochain <a href="http://www.blackpoolmusicfestival.com/" target="_blank">Blackpool Music Festival</a>, le 11 octobre prochain en Angleterre. <br /><br />Et la liste est encore longue : <a href="http://blackbassetrecords.com/" target="_blank">Black Basset Records</a>, <a href="http://www.antee.be/" target="_blank">Antée Records</a> (qui se concentre uniquement sur le vinyle et sortira bientôt également des cassettes), <a href="http://www.mandai.be/" target="_blank">Mandai Distribution</a>, etc. Nous sommes nombreux à fabriquer avec nos petites mains des disques de rock, de vrai rock, sans en tirer le moindre profit ni la moindre couverture médiatique à grande échelle. Le Magasin 4 accueillera d’ailleurs plus de 40 labels et distributeurs pour une journée portes ouvertes ce dimanche 5 octobre, de quoi garnir vos étagères à vinyles d’artistes rock bien vivants. <br /><br />Continuons avec ceux qui font la promotion du rock chez nous : le webzine <a href="http://www.shootmeagain.com/" target="_blank">Shoot Me Again</a>, <a href="http://www.radiocampus.be/" target="_blank">Radio Campus</a>, <a href="http://www.radiopanik.org/" target="_blank">Radio Panik</a>, <a href="http://www.radioalma.be/" target="_blank">Radio Alma</a>, les émissions de <a href="http://www.mixcloud.com/Kool_strings/" target="_blank">Kool Strings</a> et <a href="http://www.mixcloud.com/musiclounge" target="_blank">The Music Lounge</a>, <a href="http://www.run.be/" target="_blank">RUN</a> à Namur, les postcasts de <a href="http://www.mixcloud.com/Kinky_Star_Radio/" target="_blank">Radio Kinky Star</a> à Gand, les reportages photo de <a href="https://www.facebook.com/SeverineBailleuxPhotography?fref=ts" target="_blank">Séverine Bailleux</a>, etc. <br /><br /><b>La liste est interminable. </b><br /><br />Vous voyez, Monsieur, si vous cherchez où est passé le rock, il suffit de demander. A lire votre article, j’ai l’impression que vous cherchez surtout où est passée l’industrie du rock. A cette question, malheureusement, je n’ai pas de réponse. Voyez-vous, notre passion, c’est de jouer de la musique et de la partager avec un maximum de personnes, que ce soit via nos disques, nos albums en téléchargement libre ou nos concerts organisés avec quelques bouts de ficelle.<br /><br /><b>L’industrie du rock, tout ce qu’elle recherche, c’est vendre. </b><br /><b>Et vendre, nous, on s’en fout un peu. </b><br /><br />Vous vous demandez pourquoi aucun groupe "rock" n'a percé dans les charts récemment? Demandez-vous plutôt pourquoi vous, en tant que journaliste, vous n'avez pas été capable d'en faire connaître de nouveaux auprès du grand public.<br /><br />J’espère en tout cas vous avoir aidé à retrouver votre chemin. Je terminerai cette carte blanche par une invitation : notre nouvel album est sorti en septembre et pour célébrer l’événement, nous organisons une r<a href="http://www.agenda.be/fr/event/340849/omsq-thrust-parry-release-party.html" target="_blank">elease party ce jeudi 2 octobre, au Fulmar 1913, à Bruxelles</a>. Je sais que les journalistes « rock » n’ont pas pour habitude de payer leurs billets de concert, dès lors je mettrai personnellement 5 euros dans la caisse pour vous permettre d’y entrer gratuitement, même si aucune guest list « presse » n’est prévue. Je serai d’ailleurs ravi de vous offrir un CD, une bonne bière et une paire de boules Quiès pour vous éviter les acouphènes le lendemain. Vous voulez du « sex, drugs and rock’n’roll » ? Vous ne serez pas déçu. Nous serons tous en transe, nous jouerons plus fort que jamais et vous verrez que nos compagnes sont sacrément plus sexy que Kate Moss ! La soirée commencera avec les <a href="https://www.youtube.com/watch?v=pqhm4X45o2U" target="_blank">Fabulous Progerians</a>. Si après cette mise en bouche, vous n’êtes toujours pas convaincu de l'état de santé de notre bon vieux rock, nous en remettrons une seconde couche en deuxième partie de soirée, en mode matraquage de tympans. Les DJ sets se termineront au petit matin. Et nous en reparlerons ensuite, si nos oreilles sont encore en état de capter quoi que ce soit. Pensez peut-être à prendre congé le lendemain. Les soirées de vrai rock se terminent rarement avant le passage du dernier tram. <br /><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://www.agenda.be/fr/event/340849/omsq-thrust-parry-release-party.html" target="_blank"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhVkQVn96BvPJ2iZ4IX9-mevec4KEgVqwoEyN0Eca3U2hMb9w-Iu6QCEfGbfRrs932YnT9zHysrUajrAKahysuswyZl_XohbjcWCveCI6WnHsmUmzYHXI3dvWbxROgkoForXz2CxFoqFxzC/s1600/20141002+fulmar.jpg" height="400" width="282" /></a></div><br /><br />Mais comme nous n’avons nullement la prétention de représenter qui ou quoi que ce soit, je vous invite surtout à laisser traîner vos trompes d’Eustache à l’un des événements mentionnés plus haut, à vous intéresser à ces quelques labels et à tous les autres que je n’ai pas pu mentionner. Il y en a tellement. Et ce sera avec plaisir que je lirai prochainement dans vos colonnes un article intitulé « Le rock a eu la peau de l’industrie musicale. Qui s'en plaindra ? » <br /><br />Amitiés, <br /><br />AL / OMSQ <br /><br />PS : Contrairement à l'article du Soir qui a amené cette réaction, l'accès à notre musique est entièrement gratuit. Profitez-en : <a href="http://omsq.bandcamp.com/">http://omsq.bandcamp.com</a>ALWNTRhttp://www.blogger.com/profile/04044868808231295143noreply@blogger.com8