mercredi 28 novembre 2007

Vintage Tooncast

En l'an 40 avant Casimir...

Certains le savent peut-être: avant de faire les mariolles avec Air Jordan, Bugs Bunny et ses potes ont participé à l'effort de guerre contre herr Hitler. Je vous parle d'un temps que les moins de 60 ans ne peuvent pas connaître, et justement, ça fait un tel paquet de lustres que tous ces dessins animés sont tombés dans le domaine public. Et grâce à Vintage Tooncast, ils sont disponibles gratuitement sur le net, en toute légalité.

On peut donc regarder Daffy Duck mener la vie dure à un lieutenant nazi, ou Bugs Bunny inciter les Américains à soutenir financièrement l'effort de guerre. Il y a un je ne sais quoi d'ironique à voir ces cartoons de propagande, dont l'humour est en tous point semblable à celui des Looney de notre enfance. A ce titre, la palme revient à Private Snafu, une série destinée aux boys partis au front. On y découvre le bidasse Snafu, confronté au quotidien de la vie du soldat: les espions, la censure, le camouflage...Excepté le trait un peu vieillot, tout dans ce dessin animé, qui avait pour but de divertir et sensibiliser les troupes, fait penser à Tex Avery: l'imagination graphique, l'animation, les mimiques...il faut le voir pour le croire. Et ça reste drôle, encore aujourd'hui! Ne passez surtout pas à côté de l'épisode Spies, sans doute le meilleur de la série.

Cet excellent podcast propose aussi des dessins animés produits par les grandes industries américaines, où l'on découvre par exemple une version de Cendrillon dans laquelle le carrosse fait place à une Chevrolet, ô combien indiquée pour braver les intempéries provoquées par une sorcière old school, bien méchante, que je vous cite pendant qu'elle regarde ailleurs:
I'm always in an angry mood [je suis toujours de méchante humeur]
I like to poison people's food [J'aime empoisonner la nourriture des gens]

Heureusement, où il y a des méchants, il y a aussi des gentils, et Vintage Tooncast nous en a dégotté un de taille.: Superman. Rien de moins. Dans cette vieille version, où apparaît le thème dont se servira John Williams pour les films, l'ennemi est souvent japonais. Il a de grandes dents, l'air sournois et aime se tenir courbé. Heureusement, Superman veille, sans kryptonite pour lui ôter ses pouvoirs. Comme l'ennemi est foncièrement mauvais, pas besoin de s'embarrasser à affaiblir l'homme d'acier. Un dessin animé à voir avant ou après avoir lu Red Son, dont il augmente la portée. A voir aussi pour le mythique: "It's a bird, it's a plane, it's Superman". Je conseille vivement l'épisode The Japoteurs, qui rappelle étrangement la scène d'intro de Superman Returns.

Toujours au rayon gentils, ne ratez pas Popeye et ses boîtes d'épinards qui le rendent invincible, alors que, moi, elle me rendent malade.

Tous ces dessins animés séduisent par leur charme désuet, même si certains ont mal vieilli. Paradoxalement, j'aime leur côté ouvertement propagandiste et leur humour qui flirte à pleine langue avec le racisme: je me dis qu'à l'époque, les gens regardaient tout ça sans être choqués. Et je me demande ce que penseront les gars de New Kicks, dans 60 ans, quand ils regarderont Casimir...

Le site: www.vintagetooncast.com

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