mardi 7 octobre 2008

Nick Hornby - 31 Songs

Quiconque s’est déjà penché dans les romans de Nick Hornby sait à quel point l’auteur anglais raffole, primo, des récits autobiographiques et, secundo, des listes. Liste de ses cinq ruptures les plus douloureuses, liste de ses films préférés, liste des disques à emmener sur Mars, etc.

Donc quand il entreprend de disserter sur ses 31 chansons favorites, on sait qu’on aura droit à 31 belles tranches de vie.

Ces 31 chapitres nous plongent dans les univers de Springsteen, Led Zep, Suicide, Badly Drawn Boy, Ani Di Franco ou… Nelly Furtado (il a droit aussi à ses fautes de goût). On reconnaît ça et là des événements qui ont inspiré l’écriture de Haute Fidélité, qu'il commente abondamment.

La musique pop sert de prétexte à aborder les sujets les plus légers :

- A-t-on le droit de quitter la salle pour aller boire un verre quand Jimmy Page s’attarde sur un solo ? (ma réponse : oui)

- Doit-on forcément avoir honte de la chanson sur laquelle on a perdu sa virginité ? (mon avis : oui)

Et puis, il y a les sujets un peu moins légers. En effet, au fil des chapitres, Hornby sort de sa coquille et aborde les rapports charnels que son fils autiste entretient avec la musique – qu’il appelle « gogo ». Il paraît que les autistes développent leur propre vocabulaire, ce que j’ignorais.

Ce sont de loin les passages les plus émouvants puisqu’ils évoquent les relations en apparence à sens unique (mais en apparence seulement) entre un papa et un gamin qui refuse de s’ouvrir au monde et comment celles-ci peuvent se détendre grâce à quelques cassettes bien choisies.

En guise de conclusion, Hornby joue un jeu cruel : il compare à 30 ans d’intervalle les 10 albums qui occupent la tête des charts américains. Ça fait mal, très mal.

Je me suis bien amusé en lisant ce livre, qu’il faut prendre pour ce qu’il est, rien de plus : une sorte de journal intime (bien) écrit par un passionné qui souhaite partager ses émois musicaux (principalement pop). Ce qui est appréciable également, c’est que Hornby s’y livre (hé hé) sans tabou et ne recule pas devant l’autocritique quand il s’agit d’évoquer la stratégie marketing de son éditeur ou les droits d’auteur qu’il a perçus pour l’adaptation au cinéma d’About A Boy.

Les liens :

Le site officiel
Le blog de Nick Hornby


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