lundi 17 novembre 2008

On en perd son Latin


Heureusement qu’ils sont là! Mais qui ça ? Les nouveaux beaufs, pardi ! On peut toujours compter sur eux pour nous dérider, même en période de marasme généralisé. Avec sa coupe d’Iroquois, son diamant à l’oreille, son froc blanc à paillettes, son sourcil balafré et sa grammaire si innovante, le nouveau beauf incarne le bouffon post-moderne, le boute-en-train façon Starac et Cauet.

Un nouvel exemple de ce mouvement des nouveaux beaufs nous est offert cette semaine sur un plateau d’argent par Jonathan Legear, l’un des espoirs du football belge. Malgré sa lumineuse crinière blonde, Jonathan craignait peut-être de passer inaperçu sur la pelouse. Il décida alors de suivre l’exemple de ses compagnons de vestiaire et se fit poser un bien joli tatouage sur le bras, pour que tout le monde le voie bien. Pour montrer qu’il est un dur de dur, Jonathan a opté pour la célèbre formule de César qui s’exclama jadis : « Veni Vidi Vici. » (Je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu)

Jusque là, rien d’exceptionnel, si ce n’est que notre footballeur littéraire a oublié de consulter le manuel de latin qu’il n’avait jamais lu quand il s’ennuyait sur les bancs de l’école et s’est fait inscrire sur le bras :

Vini Vidi Vici.

Une traduction libre donnerait à peu de choses près : « J’ai vu des vins et j’ai vaincu ». Voilà qui fera un peu moins trembler l’adversaire gaulois.

Interpellé à ce sujet par un journaliste sportif pas tout à fait analphabète, l’intéressé s’est contenté de répondre : « Je le trouve joli quand même. »

Je me demande si dans 2000 ans, les futurs beaufs se baladeront avec « Je suis viendu, j’ai vu, j’ai vaincu » en lettres gothiques sur le front. Et je me demande s'ils trouveront ça joli.

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