lundi 8 juin 2009

Quand David Carradine pensait à Fernande


Entre faits divers, pages people, chronique littéraire, cahier ciné, voyeurisme, porno soft et « C’est pas sorcier », pas toujours facile de trouver sa voie. Pourtant, aujourd’hui, j’ai la prétention d’essayer de combiner ces différents styles de prose, en toute modestie évidemment, le temps de revenir sur un des titres de la semaine dernière : le décès de l’acteur américain David Carradine.

D’abord présentée comme un suicide par pendaison, la mort de Bill a ensuite été soigneusement reformulée en « accident de masturbation », au grand étonnement du lecteur prude qui se demande quel lien il peut bien y avoir entre une corde au cou et un acte de plaisir solitaire. J’aurais également rejoint la grande famille des ignares sexuels si je n’avais eu le bonheur de lire il y a quelques années déjà le traumatisant Une Ordure d’Irvine Welsh. Le personnage principal du bouquin s’y adonne en effet à foison à son activité favorite : l’asphyxie érotique.

Intrigué, je m’étais documenté sur le sujet, ce qui me permet aujourd’hui d’écrire les lignes qui suivent. Alors j’étale…

L’asphyxie érotique est née il y a plusieurs siècles déjà, lorsque des individus remarquèrent que les pendus avaient parfois tendance à développer une impressionnante érection dans les secondes qui suivaient leur exécution, voire carrément à s’éjaculer dessus pour les plus productifs. Ils en déduisirent que priver le cerveau d’oxygène pendant plusieurs secondes pouvait augmenter le plaisir sexuel. Vrai ? Apparemment oui. Même si l’érection du pendu n’a strictement rien à voir avec ce phénomène : il s’agit simplement d’une fâcheuse conséquence du relâchement des muscles. Certains bandent, d’autres pissent ou chient sur la moquette.

Voilà donc comment quelques aventuriers se sont mis à se passer des ceintures autour du cou au moment de sortir Popol. Jusque là, on pourrait croire à quelques blagues de potaches. Sauf qu’à l’époque déjà, j’avais été frappé par les statistiques sur le sujet (que je suis d’ailleurs très content d’avoir retrouvées sur le net).

Dans sa variante d’asphyxie auto-érotique (« faire l’amour avec la seule personne qu’on aime vraiment » comme le dit Woody Allen), ce phénomène inquiète de plus en plus de scientifiques. Chaque année, aux Etats-Unis, ce seraient carrément 1500 décès qui seraient dus à cette version suicidaire de la Mano Solo. Une étude menée au Minnesota prétend même que plus de 30% des décès d’adolescents par pendaison y étaient liés à des cas d’asphyxie auto-érotique, aussi appelée asphyxophilie.

Dans un épisode de la géniale série Six Feet Under, un malheureux passait l’arme à gauche dans ces conditions : la corde au cou, un quartier de citron entre les dents (à croquer au moment de perdre connaissance pour se réveiller) et la queue en main. Néanmoins, il semblerait qu’il existe des tas de techniques encore plus barbares : un masque à gaz volontairement obstrué ou rempli de solvants, la tête dans un sac ou carrément emballée dans du cellophane.

Voilà donc comment notre ami David Carradine s’en est allé : la bite en bandouillère. Il n’est pas le premier, Michael Hutchence, défunt leader d’INXS, s’est également éteint en se coupant les gaz en pleine séance d’auto-satisfaction.

Et pour conclure, la question qui te brûle les lèvres : ai-je déjà essayé ? Non. La bandaison papa, ça ne se commande pas. Ou était-ce la pendaison, papa ?

Les liens

http://en.wikipedia.org/wiki/Erotic_asphyxiation

(avec une bibliographie impressionnante pour les plus sceptiques)

L'article scientifique sur le sujet. (avec quelques études de cas)

Le site officiel d'Irvine Welsh

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