dimanche 29 mars 2009

Mono - Hymn To The Immortal Wind


Le post-rock est une drôle de musique, capable du meilleur comme du pire. Je me souviens avoir été bouleversé par un concert de Mogwai à une époque où je n’étais pas encore équipé pour me laisser pousser une barbe. Je reste d’ailleurs un grand fan de l’album Young Team et de l’EP No Education = No Future. Mais les beaux gosses de Glasgow m’ont vite laissé indifférent. A un point tel que la dernière fois que je les ai vus sur scène (il y a à peu près 4 ans, je crois), je suis parti après deux morceaux.

Dans le même ordre d’idées, des groupes censés être les porte-drapeaux du post-rock n’ont jamais provoqué la moindre étincelle d’intérêt dans mes oreilles : Godspeed You Black Emperor!, Red Sparowes ou Explosions In The Sky m’ont toujours profondément ennuyé.

Par contre, d’autres formations plus modestes ont su me toucher en ajoutant ci et là la pincée d’épices qui rendait leur musique moins insipide : les grosses gueulantes de Bossk, la racines folk de Do Make Say Think, les errements jazzy des Espagnols de 12Twelve, la fraîcheur des Belges de feu Some Tweetlove.

Au même rayon, on pouvait également classer les Japonais de Mono, qui parvenaient jusque là à insuffler une énergie déroutante dans leur post-rock très symphonique.

Pour Hymn To The Immortal Wind, son sixième album, le groupe de Tokyo a confié les manettes à Steve Albini. Alors qu’on aurait pu croire que cette collaboration allait remettre au goût du jour les envolées parfois sauvages d’un album comme One Step More And You Die, c’est tout le contraire qui se produit ici. Accompagné d’une section de cordes, Mono sort le grand jeu et compose ce qui aurait pu être la bande originale du film le plus déprimant de l’année.

Les notes s’épanchent en douceur, à pas de loups, avant de se déverser dans un océan de guitares larmoyantes. Peu enjoués, les morceaux se suivent comme autant d’après-midi pluvieuses, comme un automne minier qui durerait des années, comme une averse de grêle à la sortie d’un enterrement.

C’est totalement subjectif, mais je trouve ça franchement beau. D’une beauté qui fait mal au ventre. Impossible à écouter sans ressasser d’abominables souvenirs et sans plonger dans une déprime noire. Pourtant, il faut bien reconnaître qu’on n’entend pas tous les jours une musique aussi lourdement chargée émotionnellement.

Comme souvent, il reste à trouver les conditions optimales pour écouter l’album d’une traite sans se jeter de la première falaise. Je cherche encore.

Je profite de l’occasion pour saluer mon vieux pote Mono, qui n’a rien d’un Japonais (encore moins d’un dépressif), même s’il fût une époque, il servait les sushis avec un talent dont tout Bruxelles se souvient.

Les liens :

Le site officiel : http://www.mono-jpn.com/

Sur MySpace : http://www.myspace.com/monojp

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