samedi 24 octobre 2009

APSE vs. Health

Loin de moi l'idée de vouloir mettre des groupes de rock en compétition. Il faut néanmoins admettre que les croisements de certains parcours ont parfois de quoi surprendre. J'ai donc une bonne et une mauvaise nouvelle. La mauvaise, c'est que APSE est devenu chiant. La bonne, c'est qu'on s'en fout, parce que Health pète la forme.

Ainsi en 2006, APSE signait avec Spirit un album exceptionnel, pluvieux comme un matin de novembre, humide comme un lendemain de veille trop chargé. La langue pâteuse, une voix androgyne psalmodiait ses cauchemars en se dissimulant sous une épaisse couche de brouillard guitaristique. Après quelques errances, APSE revient aujourd'hui avec Climb Up, un album aux ambitions plus affirmées : se faire connaître du grand public. Dommage... Dommage parce qu'APSE en oublie l'essentiel de sa musique, le voile de mystère qui planait sur chaque titre, la basse qui sonnait comme une chape de béton, ces guitares qui se perdaient en forêt. On se retrouve ici plutôt face à une tentative un peu vaine de ressembler à Mars Volta, passant de la ballade floydienne au gimmick disco-rock. La voix jadis enfouie sort de sa torpeur et se révèle assez agaçante sur la durée. Quant aux coups de fouets rythmiques de Spirit, il faudra gratter à s'en râper les doigts pour en retrouver une trace sur ce disque. Dommage: APSE avait vraiment du potentiel... On se consolera comme on peut: la pochette est quand même très réussie.

A regarder : Wind Through the Walls (extrait de Spirit, 2006)



La bonne nouvelle par contre, c'est que la démission d'APSE à peine prononcée, c'est Health qui reprend le flambeau avec un deuxième album electro-noise crasseux au possible. Guitares boulimiques, voix trafiquées et production hypnotique : tels sont les ingrédients de ce Get Color, album à la fois dansant, bruyant et surtout brillant. Health a l'intelligence d'alterner les plages douces-amères avec des morceaux plus abrasifs, n'hésitant pas à tackler au niveau du genou. Question ambiance, on n'est jamais très loin d'un Liars, même si le tempo se veut plus soutenu. La meilleure synthèse de cet univers un peu barré est à chercher sur Severin, morceau qui pourrait se fredonner dans le bain... à condition de faire abstraction de la double kick ravageuse qui vient rythmer les dernières secondes de ce titre apocalyptique.

A regarder : Die Slow (extrait de Get Color)



Les liens :

Health sur MySpace : http://www.myspace.com/healthmusic
APSE sur MySpace : http://www.myspace.com/apse

vendredi 23 octobre 2009

La promesse Shining : Blackjazz

Shining, ça va peut-être devenir mon groupe préféré. Parce que c’est un parcours hors du commun. Sur les deux premiers albums, très marqués free jazz, on sentait encore le lien de parenté avec Jaga Jazzist, dont sont issus les deux membres fondateurs. Puis la rupture. In A Kingdom of Kitsch You Will Be A Monster est un premier virage, sec et furibard. Le sax est toujours là, mais les guitares prennent le dessus et imposent une couleur beaucoup plus rock, voire carrément rock prog. Deux ans plus tard, Grindstone confirme le glissement, même si les racines jazz sont toujours bien présentes. L’ensemble commence à prendre une tournure qui s’inspire de plus en plus du metal. N’oublions pas que nos petits amis sont Norvégiens, bref, des compatriotes des groupes de vikings métalleux les plus hurlants.

Le 25 janvier prochain sortira Blackjazz, cinquième album de ces voraces aux yeux clairs. Ici et là, Shining lève un bout de voile sur ce que sera ce nouveau disque : plus lourd, plus violent, plus cru. Le premier extrait a fait l’objet d’une diffusion sur la télé norvégienne. Y’a pas à dire : ça décoiffe. On suivra tout ça de très très près…





Les liens

Le site officiel : http://www.shining.no
Sur MySpace : http://www.myspace.com/gninihs