jeudi 29 décembre 2011

€ sides and rarities : ma compile 2011




Je sors de ma léthargie pour te proposer ma compilation des titres que j’ai le plus écoutés cette année. Ce ne sont pas forcément les plus hype, ni ceux que tu retrouveras sur les prétentieux samplers d’autres sites. Juste une sélection 100% subjective de ce qui m’est passé entre les oreilles au cours de l’année. Pour le titre, une référence à l’effondrement de l’Europe s’imposait. Après les A sides de Soundgarden, les B sides de Nick Cave et même les C sides de McLusky, voici mes € sides and rarities. Comme d’habitude, n’oublie pas d’acheter tout ce qui te plait. La compile et l’artwork sont disponibles via la page Facebook du blog ou sur simple demande par email. Bon amusement. Ou pas.

PJ Harvey – The Last Living Rose (GB)

« Goddamn Europeans / Take me back to / Beautiful England… » On ne pouvait pas imaginer meilleure entrée en matière pour une compilation qui célèbre la première année du déclin de l’Empire européen. Accessoirement, Polly Jean a signé en 2011 son meilleur album depuis au moins quinze ans.

Le site officiel de PJ Harvey.
Ecouter "The Last Living Rose"





Honey For Petzi – Power Loss (CH)

Invités surprises de cette compile 2011, le trio suisse Honey For Petzi a égayé mes oreilles tout au long de l’année avec cette face B d’un single sorti sur le label français African Tape. Belle mélodie, refrain plein d’harmonies bien trouvées. Au passage, le franc suisse a atteint un plafond au cours de l’année. C'est bien de le préciser.

Ecouter Honey For Petzi sur MySpace.
Honey For Petzi sur AfricanTape.





Slice and Soda – Year of the Dragon (FRA – GB)

Chaque année est l’occasion de célébrer l’héritage du Dieu David Bowie. En 2011, c’est le duo franco-britannique Slice and Soda qui s’y est collé, avec un "Year of The Dragon" qui combine toutes les ficelles disco-rock de "Let’s Dance", "Scary Monsters" et "Ashes to Ashes". Même le timbre de voix légèrement dissonant y est. L’histoire ne dit pas s’ils ont payé des droits d’auteur pour la ligne de basse. Coucou au passage à celle qui m’a fait découvrir cette pépite, elle se reconnaîtra.

Slice And Soda sur MySpace.
Ecouter "Year of the Dragon"



Iceage – New Brigade (DEN)

Il paraît que Iceage est devenu hype. Mais comme je ne suis pas les sites qui répertorient les buzz du moment, je m’en balance un peu. On a donc ici affaire à des jeunes cons danois qui chantent faux, qui jouent faux, qui s’enregistrent tellement mal que ça en devient insultant pour les garages. Et pourtant, c’est foutrement efficace. Mention spéciale pour le final de ce morceau, en guise de refrain pour stades de foot.

Ecouter Iceage sur Myspace.
Regarder la vidéo "New Brigade".



Half Asleep – The Fifth Stage of Sleep (BEL)

Attention, ici on touche une corde sensible. Bientôt 10 ans d’une carrière impeccable pour Half Asleep. Le nouvel album est tellement bon que je me le suis offert moi-même pour Noël. Difficile de faire une sélection dans un tel condensé de pop froide, de folk baroque et de murmures sourds. J’ai finalement choisi cette chanson-ci pour son crescendo en filigrane jusqu’à l’étouffement final. Album indispensable de l’année. Et si tu accroches, va donc aussi écouter les précédents et l’incroyable reprise du Butcher’s Boy de Buell Kazee. Half Asleep reste un solide coup de boule dans la tronche de toutes celles qui, en 2011, se sont senties obligées de singer les premiers albums de Cat Power.

Ecouter en streaming "Subtitles for the Silent Versions", le dernier album de Half Asleep. 
Half Asleep sur MySpace.


Pterodactyl – School Blue (USA)

C’est déjà le cinquième disque de Pterodactyl. Et c’est celui qui marque le passage des New Yorkais dans la catégorie supérieure : mieux composé, mieux enregistré, mieux produit. On entend même la basse ! Et cerise sur le gâteau : soit ils ont appris à chanter, soit la nouvelle version de ProTools est vraiment fantastique. "School Blue", c’est un peu des polyphonies made in Brooklyn.


Regarder la vidéo de "School Blue".
Pterodactyl sur Jagjaguwar.




Owen – No Place Like Home (USA)

Pas grand chose à dire sur cette chanson pop-folk parfaite. Il y en a tellement qui se cassent la tête à vouloir ajouter des artifices de hippies à leurs compositions qu’on se surprend à réapprécier les choses simples. Ce titre d’Owen, qui n’a a priori rien de particulier, m’a cueilli au menton par son efficacité. C’est bien foutu, efficace et direct.

Ecouter en streaming l'album "Ghost Town" d'Owen.
Owen sur Polyvinyl.




The Walking Ghost Phase – Rockatansky (BEL – ESP)

Ici aussi, celle qui m’a poussé à la découverte se reconnaîtra. Deux frères belges expatriés à Valence pour truffer leurs compositions électro de références littéraires et cinématographiques. J’aime autant pour la forme que pour le fond.

The Walking Ghost Phase sur MySpace.
Télécharger l'album.






White Hills – Paradise (USA)

Si tu n’accroches pas dès les 30 premières secondes, passe ton chemin. Sur son dernier album, White Hills a osé la variation sur un même thème de plus de 12 minutes. Bruyant au possible, plus psyché que ça tu meurs, multi-orgasmique pour celui qui se laisse prendre au jeu, suicidaire pour les autres.


White Hills sur Thrill Jockey Records.
Regarder la vidéo de "Paradise" (version courte).





REM – Oh My Heart (USA)

Puisque mon premier amour rock a décidé de ranger ses crampons cette année, je me devais de lui rendre un dernier hommage. Cette ballade en trois accords m’a glacé le sang cette année et pour plein de raisons différentes. Notamment parce que je l’ai découverte le jour où j’accompagnais ma petite à l’hôpital pour m’assurer qu’elle n’avait pas hérité du cœur polyrythmique de son père. RAS. REM. Ce ne sont que trois lettres, mais ça fait un bien fou. Au passage, on notera ce qui me semble être l’unique raison de la mise à la retraite de REM : la voix de Michael Stipe semble avoir atteint le maximum de son potentiel. S’ils continuaient, les prestations vocales auraient commencé à décliner. Chapeau bas pour avoir osé partir avant de sombrer dans le pathétique.

Regarder la vidéo de "Oh My Heart" (live)
Le site officiel de REM

Tom Waits – Bad As Me (USA)

La bonne nouvelle, c’est qu’en 2011, sortent encore des disques de blues qui vous décollent le cuir chevelu. La leçon vient de Tom Waits, près de 40 ans de carrière au compteur, qui nous gratifie d’une petite démonstration d’interprétation carrément diabolique. Il faudrait presque baisser le volume pour éviter les postillons.

Ecouter "Bad as Me"
Le site officiel de Tom Waits





Les Yeux de la Tête – Le Grand Martin Quequoi (FRA)

Sortir un album qui réalise le grand écart entre lourdeurs métalliques et free jazz aérien sans recourir à la moindre guitare, c’est le pari relevé haut la main par Les Yeux de la Tête. Ce morceau-ci est un bel exemple de grand bazar doom foutraque où saxophone, basse et batterie excellent dans leurs répliques. Sur la vidéo, à 1'35'', le bassiste a failli me convaincre de revendre ma Jazz Bass et de me mettre au triangle.

Le site officiel des Yeux de la Tête
Ecouter les Yeux de la Tête sur MySpace
A regarder absolument : Le Grand Martin Quequoi (live)




Liturgy – Generation (USA)

Le coup de massue final arrive à grands pas. Conspués par les abrutis les plus réactionnaires, ces quatre gamins, dont le look leur vaut la comparaison avec Hanson, sont en train de botter tous les culs de la planète métal. Sur "Generation", qui se cantonne à un seul accord, c’est le batteur qui laisse dérouler tout son talent. Attention à la crise d’épilepsie.

Ecouter Liturgy sur MySpace.
Regarder la vidéo de "Generation" (live)



Clytem Scanning – Massue (FRA)

Quelques références à Nine Inch Nails entièrement assumées, la voix bien calée sur un beat assez lugubre et voici un titre pas assez propre pour passer sur les ondes à une heure de grande écoute. Donc suffisamment sale pour figurer dans ma compile.

Regarder la vidéo de "Massue"
Le site officiel de Clytem Scanning






Gnod – Vatican (GB)

Si tu tiens encore debout, c’est peut-être le moment de t’asseoir. Gnod a signé avec "Ingnodwetrust" le disque auquel je décerne sans hésiter le titre d’album de l’année. Sorti uniquement en vinyle, un titre par face et zéro promo. Un autre album est déjà sorti entretemps. Ainsi que la réédition (en cd, cette fois), d’un split avec les susnommés White Hills. Le temps de lire ces quelques lignes, l’agonie a déjà commencé. Gnod, c’est plutôt brutal, façon panzer et tout et tout. Attention, à 6'00'', tu vas avoir droit à une seconde de répit. Profites-en, tu vas en avoir besoin avant d'affronter les 6 minutes qui suivent...

Ecouter "Vatican"
Le site officiel de Gnod
Ecouter Gnod sur MySpace

La compile et l’artwork sont disponibles via la page Facebook du blog ou sur simple demande par email.