vendredi 30 novembre 2007

Le décret "inscriptions" et les nouveaux fascistes

Chez ces gens-là, Monsieur, on ne se mélange pas

Pour resituer le problème, rappelons qu’en Communauté française de Belgique, il n’existe pas de carte scolaire, contrairement à ce qui se passe en France. Chez nous, jusqu’à l’année dernière, les parents étaient libres d’inscrire leurs enfants dans l’établissement de leur choix. Idyllique ? Pas vraiment puisqu’en pratique s’est développé un enseignement à deux, trois voire quatre vitesses, avec d’un côté des établissements ultra huppés où se rassemblent les fils et filles de bonnes familles triés selon des critères peu clairs et, à l’autre extrême, les bahuts « ghettos » où s’entasse une population d’origine modeste, souvent issue de l’immigration. Cette situation est particulièrement alarmante à Bruxelles.

Pour y remédier, le décret « inscriptions » instaure depuis cette année le principe du « premier arrivé, premier inscrit » pour toutes les écoles publiques, sans exception. But revendiqué : favoriser la mixité culturelle et sociale, une des valeurs censées être véhiculées par l’école. Les inscriptions ne pouvant être prises en compte qu’à partir de ce 30 novembre, on assiste à des scènes surréalistes où des parents ont fait la file pendant plus de 48 heures devant la porte de l’école de leur choix, pour être certains que leurs enfants fréquenteront une « bonne » école.

Faut-il les plaindre, eux qui bravent le froid et la pluie pour assurer à leur progéniture une éducation cinq étoiles ? Permettez-moi d’en douter. Quelle image véhiculent-ils sinon celle de parents qui sont prêts à tout pour éviter à leurs enfants de devoir se mêler à la populace ? Ils vilipendent la ghettoïsation de l’enseignement, mais ils en sont les premiers responsables. Une école ne naît pas « ghetto », elle le devient. Elle se définit par la population qui la fréquente. Sans « mauvaise » école, pas de bonne. Alors forcément, les « ghettos », ils y sont favorables… pour les autres. Aujourd’hui, à Bruxelles, il existe des établissements scolaires réputés qui ne comptent qu’1 % d’élèves d’origine étrangère, dans des communes où les allochtones comptent pourtant pour 50 % de la population totale. Tous égaux devant l’enseignement ? Mon cul !

De quoi s’offusquent-ils, ces parents, sinon de perdre leurs privilèges de nantis ? En faisant la file nuit et jour devant les « bons » établissements, ils démontrent par l’absurde qu’à leurs yeux leur gosse veut mieux qu’un autre. Que chez eux, on ne mélange pas les torchons et les serviettes. Les pauvres, les arabes et les débiles, qu’ils restent entre eux. Les fils de bonne famille préfèrent se barricader dans ces écoles bourgeoises, bien à l’abri de la réalité extérieure, protégés par les œillères que leur ont greffés depuis la naissance ces parents obtus. Pour eux, une bonne éducation, c’est forcément la discipline, la rigueur, l’excellence, la compétition, le formatage et le bien penser. Et surtout, surtout, ce sont des classes où jamais on ne débattra du port du voile, où jamais un gamin n’arrivera avec un œil au beurre noir parce que son père lui a collé une droite, où jamais on ne fumera d’herbe, où on ne sait même pas ce que signifient les termes « grossesse précoce », où le ramadan tient des rites exotiques au même rang que le hara-kiri où les plats à base de viande de chien, où le chômage du père est toujours considéré comme une maladie honteuse.

Ces gens-là, ce sont les mêmes qui décrient le déclin de la Wallonie, mais préfèrent laisser leur fils rater trois fois Solvay (aux frais de la Communauté) plutôt que de le réorienter vers une formation en maçonnerie. Chez eux, l’enseignement technique et professionnel, c’est bon pour les pauvres, les arabes et les débiles. Chez eux, on sera avocat, médecin ou ingénieur et tant pis pour la pénurie de main d’œuvre qualifiée. Comment justifier lors de la prochaine réunion du Rotary Club que le petit dernier est devenu conducteur de grues sur les chantiers (il en manque des centaines) ? Vous imaginez la honte ?

Alors à ces gens-là, et aux journalistes qui relaient leurs complaintes, je dis merci. Merci d’avoir publié la liste des établissements devant lesquels on fait la file. Merci de les avoir pointés du doigt. Parce que désormais, j’ai la liste complète des écoles où, jamais, je n’inscrirai mes enfants.

Photo : http://www.lesoir.be/

mercredi 28 novembre 2007

Vintage Tooncast

En l'an 40 avant Casimir...

Certains le savent peut-être: avant de faire les mariolles avec Air Jordan, Bugs Bunny et ses potes ont participé à l'effort de guerre contre herr Hitler. Je vous parle d'un temps que les moins de 60 ans ne peuvent pas connaître, et justement, ça fait un tel paquet de lustres que tous ces dessins animés sont tombés dans le domaine public. Et grâce à Vintage Tooncast, ils sont disponibles gratuitement sur le net, en toute légalité.

On peut donc regarder Daffy Duck mener la vie dure à un lieutenant nazi, ou Bugs Bunny inciter les Américains à soutenir financièrement l'effort de guerre. Il y a un je ne sais quoi d'ironique à voir ces cartoons de propagande, dont l'humour est en tous point semblable à celui des Looney de notre enfance. A ce titre, la palme revient à Private Snafu, une série destinée aux boys partis au front. On y découvre le bidasse Snafu, confronté au quotidien de la vie du soldat: les espions, la censure, le camouflage...Excepté le trait un peu vieillot, tout dans ce dessin animé, qui avait pour but de divertir et sensibiliser les troupes, fait penser à Tex Avery: l'imagination graphique, l'animation, les mimiques...il faut le voir pour le croire. Et ça reste drôle, encore aujourd'hui! Ne passez surtout pas à côté de l'épisode Spies, sans doute le meilleur de la série.

Cet excellent podcast propose aussi des dessins animés produits par les grandes industries américaines, où l'on découvre par exemple une version de Cendrillon dans laquelle le carrosse fait place à une Chevrolet, ô combien indiquée pour braver les intempéries provoquées par une sorcière old school, bien méchante, que je vous cite pendant qu'elle regarde ailleurs:
I'm always in an angry mood [je suis toujours de méchante humeur]
I like to poison people's food [J'aime empoisonner la nourriture des gens]

Heureusement, où il y a des méchants, il y a aussi des gentils, et Vintage Tooncast nous en a dégotté un de taille.: Superman. Rien de moins. Dans cette vieille version, où apparaît le thème dont se servira John Williams pour les films, l'ennemi est souvent japonais. Il a de grandes dents, l'air sournois et aime se tenir courbé. Heureusement, Superman veille, sans kryptonite pour lui ôter ses pouvoirs. Comme l'ennemi est foncièrement mauvais, pas besoin de s'embarrasser à affaiblir l'homme d'acier. Un dessin animé à voir avant ou après avoir lu Red Son, dont il augmente la portée. A voir aussi pour le mythique: "It's a bird, it's a plane, it's Superman". Je conseille vivement l'épisode The Japoteurs, qui rappelle étrangement la scène d'intro de Superman Returns.

Toujours au rayon gentils, ne ratez pas Popeye et ses boîtes d'épinards qui le rendent invincible, alors que, moi, elle me rendent malade.

Tous ces dessins animés séduisent par leur charme désuet, même si certains ont mal vieilli. Paradoxalement, j'aime leur côté ouvertement propagandiste et leur humour qui flirte à pleine langue avec le racisme: je me dis qu'à l'époque, les gens regardaient tout ça sans être choqués. Et je me demande ce que penseront les gars de New Kicks, dans 60 ans, quand ils regarderont Casimir...

Le site: www.vintagetooncast.com

mardi 27 novembre 2007

Des matamores à Paris

Allo? Allo?

Message à nos amis parisiens : ne manquez pas la soirée du label belge Matamore qui se tiendra ce vendredi 30 novembre au Centre Wallonie - Bruxelles. Vous y découvrirez entre autres Sepia Hours qui, il y a quelques mois, nous accordait ici-même une très longue interview.

La Blogothèque a réalisé un dossier très complet sur les différents artistes à l'affiche. En cherchant bien, vous aurez peut-être même l'impression d'avoir déjà lu certains passages...

Nous savons que chez vous, le vendredi soir n'est pas réservé à la mitraillette poulycroc sauce samouraï (chez nous, la mitraillette du vendredi, c'est sacré). Vous n'aurez donc aucune excuse. Nous, à la limite, on peut encore prétexter la crainte d'une grève du rail.

lundi 26 novembre 2007

Emily The Strange - Morte d'ennui

All Blacks

Les Editions Soleil sortent une première reliure des aventures d'Emily The Strange, l'anti-héroïne imaginée par Rob Regers. Jusqu'ici, les BD d'Emily n'avaient pas eu droit à une traduction française. Pour moi, jusqu'alors, Emily n'était qu'une icône gothique, condamnée à trôner dans les vitrines de magasins de gadgets aux côtés des pyjamas La Famille Addams, des strings L'Etrange Noël de Mr. Jack, des bavoirs Massacre à la Tronçonneuse et des aiguilles à tricoter à l'effigie de Norman Bates. C'est donc avec une certaine excitation que je me suis plongé dans ce premier volume, sous-titré Morte d'Ennui. Enorme déception. Je m'attendais à dévorer ce très beau livre en quelques minutes. Il aura finalement traîné de longues semaines aux toilettes avant que je me décide à en terminer la lecture.

Pourtant, l'univers graphique est fascinant : dans un décor tout en noir, rouge et blanc, Emily cache derrière son visage de Playmobil un profond mal de vivre, qu'elle soigne en créant des mixtures hallucinogènes, en invoquant des créatures monstrueuses ou en se mutilant. C'est donc une adolescente totalement barrée qui nous raconte ses déboires. Extrait choisi :

"Les gens me demandent souvent pourquoi je m'habille en noir. Je leur réponds que c'est parce que personne n'a rien inventé de plus sombre. Et ensuite je menace de manger leurs enfants."

Mais alors, qu'est-ce qui cloche dans ces histoires ? Le problème, c'est que les mini-histoires d'Emily n'ont ni queue, ni tête. Ses délires psychotiques font sourire au début, mais je m'en suis très vite lassé. Après une vingtaine de pages, j'en avais même carrément plein les bottes. Les planches sont visuellement très réussies mais les récits manquent cruellement d'imagination. De digression en digression, j'en ai perdu mon latin et, au final, je n'en ai pas retenu grand chose : de chouettes couleurs, quelques autocollants sympas et un bon avertissement. En effet, après avoir lu ça, je réfléchirai à deux fois avant de laisser traîner une boîte d'allumettes ou un couteau de cuisine à proximité de ma fille.

Pour la critique de la société consumériste et machiste, je préfère cent fois Daria, le fabuleux dessin animé qui passait sur MTV à la fin des années 90. Pour Emily The Strange, je m'en tiendrai aux figurines... et à la très belle édition limitée de l'Epiphone G-310.

Le lien :

dimanche 25 novembre 2007

Le OFF

Le livre ouvert

L’idée courait sur Rezolibre.net depuis le mois d’août. On parlait d’une annonce officielle en septembre, qui ne vint pas, laissant tout le monde dans l’expectative. Cette fois c’est officiel : cette année verra la première édition de la foire du livre « off » de Bruxelles, dite aussi le OFF. Petit flashback.

L'an dernier, un groupe de 4 éditeurs indépendants (Biliki, Maelström, Fremok et La 5e couche) organisait un die-in au beau milieu de la Foire du Livre de Bruxelles. Le but de la manoeuvre était, oh surprise, de protester contre le manque de visibilité accordé aux petits éditeurs dans la grande kermesse annuelle. Il faut croire que le message n'était pas assez clair, vu que le dialogue qui s'en est suivi avec l'organisation n'a mené nulle part.

Face à cette impasse, nos irréductibles (rejoints par Rezolibre et Littératures pirates) ont donc décidé d'organiser une foire OFF, alternative, l’événement de ceux qui aiment les livres, pas de ceux qui aiment les vendre.

Organisé aux mêmes dates et à deux pas de la foire « in », le OFF se veut l’espace de créativité et de découverte qu’elle n’est pas. Plutôt que de vous fourguer le dernier Nothomb, le OFF vous proposera de vous frotter à diverses formes de création, de l’essai littéraire au cinéma, en passant par la vidéopoésie. Quant au livre, il prendra le pas sur l’éditeur, puisqu’il n’y aura pas de stands comme on en voit de l’autre côté., seulement de grandes tables de livres (néanmoins regroupés « par éditeurs et/ou par thèmes » dit le communiqué de presse).

Le programme, encore encours d’élaboration, comprendra différents événements, dont sans doute l’un ou l’autre concert. Du côté des participants, à côté des éditeurs belges, on retrouve des Français, Italiens, Sénégalais, Américains, et la liste devrait s’allonger, en tout cas on l’espère.

Du côté des auteurs, la porte est ouverte aux talents en devenir, et de différents horizons, y compris les blogs, MySpace et la sphère web en général. Il suffit d’envoyer un mail : contact@le-off.be

Il y a aussi un concours de videos à filmer au GSM, qui sont publiées au fur et à mesure sur YouTube et seront diffusées lors du OFF.

Ca se passe au CIFAS, du 5 au 9 mars 2008 et l’entrée est gratuite. En cas d'absence, aucune excuse ne sera acceptée.

Le site officiel: www.le-off.be



samedi 24 novembre 2007

Roscoe hors circuit

La clé du succès ?

Le cd traditionnel aurait-il du plomb dans l'aile ? Après l'album de Prince distribué gratuitement aux lecteurs d'un journal anglais, après l'album de Radiohead téléchargeable en ligne pour un prix que l'internaute était libre de déterminer, après les albums d'Einstürzende Neubauten qui sortent en primeur pour les abonnés du site web, voici une nouvelle initiative qui commence à faire couler de l'encre. Le groupe belge Roscoe, lauréat de la dernière édition du concours Pure Demo, s'est associé à un fabricant de clés USB pour distribuer ses morceaux. En pratique, Dane-Elec placera dans les rayons 10 000 clés USB sur lesquelles sont stockées deux chansons de Roscoe. Les musiciens liégeois précisent qu'ils ne toucheront aucune compensation financière pour la mise à disposition de leurs oeuvres mais y voient une excellente manière de toucher un public plus large en attendant la sortie d'un premier EP... sur cd cette fois. Pour asseoir sa notoriété, le distributeur organisera un concert exclusif au Botanique le 21 décembre prochain, auquel les clients pourront se faire inviter via un concours téléphonique.
Pour la petite histoire, on notera que Roscoe pratique une pop électro dans la lignée de Giardini Di Miro, Archive ou The Cooper Temple Clause.

Les liens intéressants

Le site officiel : www.roscoe.be
Sur MySpace : www.myspace.com/listentoroscoe

mercredi 21 novembre 2007

Shining en live et bientôt chez nous

Les Norvégiens de Shining effectuent actuellement une mini-tournée européenne. Pour un aperçu de ce que donne en live leur cocktail délirant de free-jazz et de metal progressif, voici la vidéo de l'intégralité d'un concert donné cet été en Norvège. Oreilles fragiles s'abstenir.

Les dates de la tournée :

10/12/2007
SHINING / HELLSAW / SKITLIV
Rotterdam (NL) Waterfront

11/12/2007
SHINING / HELLSAW / SKITLIV
Aarschot (BE) Klinker

12/12/2007
SHINING / HELLSAW / SKITLIV
Lille (FR) La Rumeur

14/12/2007
SHINING / HELLSAW / SKITLIV
Nantes (FR) Le Ferrailleur

15/12/2007
SHINING / HELLSAW / SKITLIV
Luynes (FR) Korigan

16/12/2007
SHINING / HELLSAW / SKITLIV
Lausanne (CH) Le Romanie

17/12/2007
SHINING / HELLSAW / SKITLIV
Lyon (FR) Lyon's Hall

18/12/2007
SHINING / HELLSAW / SKITLIV
Zurich (CH) Dymano werk21

Source: http://www.ablazine.com/
Site officiel : http://www.shining.no/
La chronique du dernier album ici.

dimanche 18 novembre 2007

Sonic Youth – Daydream Nation (Deluxe Edition)

20 ans et toutes ses dents

Est-il possible de se faire sérieusement secouer par la réédition d’un album qu’on connait déjà par cœur ? A cette question, Sonic Youth répond par la sortie de cette édition « Deluxe » du légendaire Daydream Nation (1988). J’avais déjà pu mesurer l’épaisseur et la richesse du back catalogue de Sonic Youth à l’occasion des rééditions de Goo et Dirty. Mais ici, je me prosterne, je m’incline et je demande pardon d’avoir un soir osé remettre en doute leur statut de meilleur groupe de rock de l’univers depuis l’invention de la roue.

Pour Goo et Dirty, Sonic Youth s’était « contenté » de nous servir en bonus une impressionnante liste d’enregistrements démo et de titres inédits. Pour Daydream Nation, Geffen prend le pari de miser sur les enregistrements live. On retrouve donc, d'un côté, l'album original agrémenté d'une version démo totalement dépouillée d'Eric's Trip. Première claque : on découvre ici qu'avant de devenir un des morceaux phares du groupe, la première version de ce concentré d'adrénaline pure avait été imaginée comme une chanson folk, incroyablement paisible. Pour l'histoire de l'album Daydream Nation, je vous renvoie au livret très réussi qui reprend des textes de journalistes musicaux, de producteurs et quelques coupures de presse d'époque.

De l'autre côté, le second disque reprend chaque morceau de l'album, enregistré en live, ainsi que quatre reprises qui traînaient jusqu'alors dans des cartons. Et voici la deuxième mandale.

On pourra toujours discuter pendant des semaines pour savoir quel est le meilleur album de Sonic Youth. Mais il n'y a aucun doute possible sur le fait que Daydream Nation est le plus riche et le plus homogène. Cette impression se retrouve encore consolidée avec le deuxième disque de cette réédition. Captés en live, les 14 titres de Daydream Nation révèlent toute la puissance, la rage et la colère qui animaient les quatre New Yorkais à la fin des années 80. L'éditeur a su faire preuve de clairvoyance : plutôt que de proposer un concert dans son intégralité, Geffen et Sonic Youth ont sélectionné le meilleur de 6 prestations live, captées au légendaire CBGB's, mais aussi à Amsterdam ou Dusseldorf. Résultat : le fin du fin, un son d'enfer et des musiciens déchaînés qui donnent tout sur scène. Pour preuve cette version renversante d'Eric's Trip, poussée à l'extrême, qui contraste avec l'étonnante démo du premier disque. Toute la puissance du groupe se libère sur Eliminator Jr, Silver Rocket ou Rain King. Ce qui ne les empêche pas de se montrer plus souples comme sur l'intro de Teenage Riot ou le final de The Sprawl. Le reste est une démonstration du talent et de l'inspiration de Sonic Youth, au meilleur de sa forme. Et quand ils jouent comme ça, ce sont tout simplement les meilleurs des meilleurs. Presque 20 années se sont écoulées depuis ces enregistrements (1988), mais il est indéniable que ces morceaux n'ont pas pris la moindre ride.

Pour ne pas gâcher notre plaisir, cette réédition s'achève sur quatre reprises : des chansons des Beatles, de Mudhoney, de Neil Young et de Captain Beefheart. Et voici la troisième gifle de la semaine : Within You Without You (tirée de Sergent Pepper) est réinterprétée à la sauce Velvet Underground, dans un surprenant mélange de saturations et de sifflements.

J'ai longtemps hésité à acheter cette réédition (27 euros à la Fnac, ça fait un peu cher). Puis, un internaute peu inspiré s'est débarrassé d'un exemplaire quasi neuf... pour mon plus grand plaisir. Aucun regret : des disques pareils, j'en redemande. Reste que j'ai raté la tournée de cet été où Sonic Youth rejouait l'intégrale de l'album, ce qui va être un peu difficile à digérer.

Le lien incontournable : www.sonicyouth.com (avec aussi quelques inédits à télécharger gratuitement)

mercredi 14 novembre 2007

Vincent et la guerre

Et le dictionnaire des rimes en –ère

Printemps, été, automne, hiver
Tu es l’invité de La Première
Sur les élections, tes commentaires
Nous font rêver dans nos chaumières.

Tous ces sondages tu les enterres
Chute d’Ecolo, gain du MR
Un point devant, deux points derrière
La marge d’erreur, elle t’exaspère.

Les Di Rupo, les De Decker
Et les Javaux, les De Wever
Tu les connais mieux que tes frères
Tes analyses, on les vénère.

Depuis cinq mois de cette guéguerre
Et ces palabres communautaires
Tu ne dors plus, ils exagèrent
Tu rêves d’un week-end à la mer.

J’ai épuisé mon dictionnaire
Et usé toutes mes rimes en –ère
Alors pardonne ces derniers vers
C’est pas ma faute, je dégénère.

Merci. Ne sois pas trop sévère
Car pour moi tu restes un mystère
Un corps ? Une bite ? Une pomme de terre ?
C’est toi Vincent de Coorebyter.

C’était Vincent et la Guerre, ode à Vincent de Coorebyter, président du Crisp, qui en a marre d’être invité partout pour analyser la situation politique. Foutez-lui la paix, bordel !
J’espère que Bertrand Burgalat acceptera de mettre mes vers en musique.



En avant-première, je vous propose mon nouveau poème de saison :

Le Beaujolais Nouveau

Je noie ma tristesse dans le mauvais vin
Et mon nez ressasse ces effluves de boudin
Qui jamais n’apaiseront mon profond chagrin
Chaque fois que revient Anne-Marie Lizin.


mardi 13 novembre 2007

L'humour drôle qui fait rire vs. l'humour pas drôle mais qui fait rire quand même

Lol, mdr, mouarf, :-D

Prenons le temps de marquer une pause et profitons de ces quelques blagues irrésistibles :

Que fait un crocodile mâle pour séduire un crocodile femelle ?
Il l’accoste.

Pourquoi Dieu n’a-t-il donné que deux seins aux femmes ?
Parce qu’il n’a donné que deux mains aux hommes.

C’est quoi un demi-flic ?
Un flic qui ne sait ni lire.

Ces blagues à trois sesterces sont les pièces maîtresses de votre répertoire de boute-en-train ? Vous êtes en train d’apporter la touche finale à votre Précis d’humour bourrin, préfacé par des jongleurs du verbe aussi talentueux qu’André Lamy, Marc Herman, Jean Roucas ou, mieux, les Frères Taloche, ceux qui ont réussi à faire 15 ans de carrière sur un seul sketch ? Vous ne ratez jamais une occasion d’en lâcher une sur les Juifs à une bar-mitsva. Et lors du dernier repas de famille, quand votre cousine est venue accompagnée de son nouveau petit copain d’origine gabonaise, vous avez épaté la galerie avec votre imitation très personnelle de l’accent petit nègre.

Si je viens de dresser votre portrait craché, alors vous avez toutes vos chances de remporter le titre du Belge le moins drôle. Ce concours, organisé à l’occasion de l’ouverture du Musée du Rire de Rochefort, s’adresse à tous les Belges qui racontent les blagues les plus nulles et déblatèrent les calembours les plus foireux. Les dossiers d’inscription sont à rentrer pour le 5 décembre au plus tard. Attention toutefois, il est interdit d’inscrire quelqu’un d’autre. Et tant pis pour ces messieurs qui étaient déjà en train de remplir la candidature d’Yves Leterme. S’il souhaite participer, le rigolo du dimanche midi devra faire preuve de suffisamment d’autodérision pour envoyer sa candidature lui-même ! Et toc.

Les candidats sélectionnés pourront ensuite s’affronter sur les planches et un jury d’experts (François Pirette ? Mike ? Frédéric Jeannin ?) désignera alors le grand gagnant. Celui-ci deviendra membre d’honneur du musée du rire, auquel il aura accès gratuitement… à vie !

Waow ! Rien que ça !

Le précieux lien : http://www.museedurire.be/

dimanche 11 novembre 2007

Future of the Left - Curses

Gauche radicale

On reparlera encore pendant de longues années de l'héritage de McLusky, trio gallois explosif qui dynamita le punk au début des années 2000. Incontrôlable sur scène, en studio, mais aussi dans son quotidien, McLusky a jeté l'éponge en 2005 après la sortie d'un troisième album au titre évocateur : The difference between me and you is that I'm not on fire. Le détricotage du groupe avait commencé avec l'expulsion d'un premier batteur viré à coups de pieds au cul. Malgré les efforts consentis, McLusky a dû se rendre à l'évidence : ce trio était trop étroit pour contenir les caractères en acier trempé de ses membres.

Le divorce prononcé, le bassiste John Chapple s'en alla fonder Shooting At Unarmed Men, avant de s'exiler à Melbourne. C'est maintenant le guitariste-chanteur Andy Falkous qui revient à la charge, accompagné du dernier batteur de McLusky, à la tête de Future Of The Left. Avec dans ses cartons Curses, premier album détonnant. Première constatation : depuis l'époque McLusky, Falkous a perdu une trentaine de kilos et s'est laissé pousser les tifs, ce qui lui donne un look qui tient plus du figurant dans Friends que du joueur de rugby. Pourtant, qu'on ne s'y trompe pas : l'animal n'est pas prêt à s'enfiler des cafés au Central Perk au bras de Jennifer Aniston. Pour notre plus grand bonheur, il reste bien décidé à balancer un rock dopé à la testostérone et aux pintes de bière blonde.

Sur ce premier album, on retrouve donc la suite logique de l'évolution qu'avait prise McLusky, passant d'un grunge rock assez basique des débuts à un punk hardcore maculé de refreins tantôt hurlés, tantôt pop. Le son est toujours aussi typé : une rythmique solide imposée par un duo basse-batterie qui déboule sur chaque morceau comme un troupeau de bisons fuyant un tsunami. Sur cette base viennent se greffer la guitare et la voix écorchée d'un Falkous toujours aussi énervé, mais qui n'a rien perdu de son sens de l'humour. En atteste le premier single, Adeadenemyalwayssmellsgood, qui n'est pas sans rappeler les débuts punk des Beastie Boys.

Les liens intéressants:

Le site officiel de Future Of The Left : www.futureoftheleft.com/
Sur MySpace : www.myspace.com/futureoftheleft

Le site officiel de Shooting At Unarmed Men : http://www.shootingatunarmedmen.com/
Sur MySpace: www.myspace.com/shootingatunarmedmen

Le plein de vidéos :

Le clip de adeadenemeyalwayssmellsgood :



Un vidéo live de The Lord Hates A Coward:



Et enfin, une vidéo surréaliste de McLusky à l'émission Pop Factory:

samedi 10 novembre 2007

Si tu m'emmerdes, je te vends sur ebay

Après la Seconde Guerre mondiale, la Belgique a connu une des plus graves crises de son histoire, la fameuse "question royale". Pour nos amis d'outre-Quiévrain (et tous les autres aussi d'ailleurs), rappelons que cet épisode avait divisé le pays entre ceux qui étaient favorables et ceux qui étaient opposés au retour au pays du Roi Léopold III. Sous l'occupation, celui-ci s'était réfugié chez l'ennemi allemand pendant que ses sujets bouffaient du schrapnel, ce qui n'avait pas plu à tout le monde. Dans l'immédiat après-guerre, quand le royaume traversait une crise, la tradition consistait alors à descendre dans la rue, attaquer la voirie avec un bon outillage et balancer les précieux pavés ainsi récoltés sur le camp adverse. Dommage que la télévision ne fût pas encore suffisamment répandue pour en laisser une trace indélébile. Mais ceux qui ont la chance de compter encore des grands-parents de plus de 85 ans, si possible issus des milieux ouvriers, savent qu'à l'époque, la poésie s'écrivait au pavé. Comme le chante Sanseverino, à l'époque "on rentrait d'une manif les deux arcades ouvertes".

Soixante ans plus tard, la Belgique redécouvre ses vieux démons. On s'enfonce de crise en crise et chaque jour apporte son lot de déclarations à l'emporte pièce. Ceux qui osaient encore contredire la théorie de l'évolution en ont pour leur compte : en soixante printemps, l'Homo Belgicus a évolué. Aujourd'hui, quand son pays s'embourbe à cause des cervelas qu'il a élus cinq mois plus tôt, l'Homo Belgicus laisse le macadam tranquille. En 2007, quand il est fâché, le Belgicain de base sort son drapeau du grenier et le pend à son balcon (ou plutôt, il court en acheter un dans une boutique pour touristes). Ensuite, il lance des pétitions sur le net qu'il ira remettre ce 18 novembre à Bruxelles en faisant la fête toute la journée. Enfin, et c'est bien là le stade ultime de l'évolution, il liquide ses symboles sur ebay.

Il y a deux mois, un plaisantin avait mis en vente le Royaume de Belgique. Cette semaine, c'est Yves Leterme qui se retrouve au rabais sur le célèbre site de vente aux enchères. Le texte d'accompagnement précise l'état de l'objet : "Premier ministre n'ayant jamais servi. Que quelques kilomètres au compteur." On est bien d'accord, ça ne sert strictement à rien. D'ailleurs, le site s'empresse de retirer l'objet dès que le méfait commence à faire du bruit. Mais avouez que c'est drôle. J'imagine la réaction du principal intéressé, lui qui sait faire preuve de tant d'auto-dérision. Une capture d'écran est toujours visible ici.

Finalement, c'est peut-être ça le surréalisme à la belge. Le pays sombre, tout le monde se cabre et on trouve encore le moyen d'en rire. On milite de chez soi, en faisant le clown derrière son clavier et on balance connerie sur connerie sur le net.

Enfin, en guise de conclusion, je me permets de revenir quelques instants sur la marche pour l'unité, du 18 novembre prochain. J'ai publié (et je publie toujours d'ailleurs) sur ce site les liens pour signer les deux pétitions en cours, la première réclamant le maintien de l'unité de la Belgique, la seconde militant pour le maintien de la solidarité entre tous les Belges (la nuance est infime). J'ai relayé la semaine dernière un article du Pan qui dénonçait ce qui semble être un zeste d'ingérence politique derrière le mouvement "I want you for Belgium", à la base de la première pétition et organisateur de la manif de dimanche prochain. D'après le Pan, le mouvement bénéficierait du soutien logistique et financer du parti CDF (les Chrétiens Démocrates Francophones, devenus depuis peu les Chrétiens Démocrates Fédéraux), petit parti de droite catholique conservatrice et traditionnaliste.

Comme je l'avais déjà écrit, je ne suis pas allé vérifier la véracité des infos du Pan. Mais un nouvel élément a attiré mon attention ce matin : en tant que signataire de la pétition, j'ai reçu un email des organisateurs de la manif. Jusque là, rien d'anormal. Oui, mais le mail renvoie vers un site qui propose de s'inscrire à la manif en remplissant un formulaire en ligne. On y demande mon nom, mon adresse email, mon code postal, le nombre de personnes présentes, le moyen de transport utilisé, etc. La page précise qu'il s'agit de "prévoir votre sécurité et n'engage a rien." Or, on n'y trouve aucune mention de l'utilisation qui va être faite de ces données, ni la petite case habituelle à cocher sur la protection de la vie privée.

Pour avoir déjà usé mes semelles sur quelques manifs, je ne me souviens pas qu'on m'ait jamais demandé de m'inscrire à l'avance, ni même de donner mes coordonnées, sans même savoir à qui je m'adresse. Je vire peut-être parano, mais il me semble que le mouvement est en train de perdre de plus en plus de sa crédibilité. Conclusion : je ne manifesterai pas ce 18 novembre à Bruxelles. Je continuerai à militer derrière mon écran, bien au chaud dans mes pantoufles doublées en fausse laine de mouton.

Par contre, puisqu'il est bon de se mobiliser pour les grandes causes, je vous rappelle que le 8 décembre prochain sera la journée internationale de mobilisation contre les changements climatiques. Ici, on ne manifestera pas seulement pour dire qu'on est contre le réchauffement de la planète, mais surtout pour demander à nos représentants de prendre enfin l'environnement en considération dans l'élaboration d'un éventuel futur gouvernement. Je sais, on n'y est pas encore, mais bon, ce sera sympa...

mercredi 7 novembre 2007

Scission de BHV : récit d'une journée folle

Voilà ce qui arrive quand deux malades mentaux (un certain nkotb et un certain aKa de la Blogothèque) s'emmerdent (un peu) au boulot, suivent un tournant de l'histoire en direct sur le net et pratiquent en même temps le ping pong d'emails. Le résultat donne un récit de ce que aurait pu (dû) être ce mercredi 7 novembre, tristement historique pour nous, les Belges. Mais un récit qui part complètement en couille, parce qu'ici, quoi qu'il arrive, on préfèrera toujours en rire qu'en pleurer.

14h30. Tous les députés sont présents.

14h35. Pieter De Crem prend la parole.

14h36. Pieter De Crem, président de la Commission, précise qu'il n'y aura pas d'interventions.

14h38. La Commission passe au vote.

14h40. Les francophones quittent la salle.

14h42. Le vote se poursuit comme si de rien n'était. Les députés procèdent au vote des propositions d'amendements. La liste est longue...

14h55. Olivier Maingain revient dans la salle, monte sur le bureau du président et fait caca.

15h09. Bart De Wever veut prendre la parole. Il se lève, tire sur ses cheveux, enlève son masque et le public découvre… Patrick Sébastien qui gueule avec un sale accent bruxellois made in normandie : « Surprise, une fois ! »

15h10. Tous les Flamands rigolent un bon coup en se tapant dans le dos et en répétant : « Putain, cette blague, il nous aura fallu 5 ans pour la préparer. On a failli craquer, mais on a bien fait de tenir jusqu'au bout. On leur a bien foutu les jetons à tous ces fainéants. »

15h11. Olivier Maingain remonte discrètement son falzar, appelle sa femme et lui dit « A partir de maintenant, je ne veux plus que les gosses aillent sur YouTube. »

15h12. Joëlle Milquet retire méticuleusement l'Opinel qu'elle vient de planter dans la gorge d'Yves Leterme et lui colle une serviette hygiénique dans le coup pour éponger le sang.

15h13. Déclaration de René Vandereycken : « Les diables rouges aussi, c'était une blague. Qu'est-ce qu'on rigolait dans le vestiaire avec Stijnen après les 4 buts qu'on a pris au Portugal. »

15h14. Alain Courtois demande poliment à Joëlle Milquet s’il peut lui emprunter son Opinel, qu’il s’empresse de planter violemment en pleine poitrine de René Vandereycken en s’écriant « Les supporters savent pourquoi !!! »

15h15. Pascal Vrebos fait son coming out. Ça fait 3 mois qu'il fricote avec Jean-Pierre Jacmin.

mardi 6 novembre 2007

Fink - Distance and Time


Ne passons pas à côté des choses simples

Souvenez-vous, il y a presqu’un an déjà, lors des premiers pas hésitants de ce blog, je vous citais parmi mes coups de cœur de l’année écoulée le splendide album Biscuits for Breakfast de Fink. Touchant par sa simplicité et son efficacité, ce premier véritable album constituait un virage à la corde après Fresh Produce un premier EP très électro sorti 6 ans plus tôt. Le changement de cap en avait d’ailleurs déstabilisé plus d’un, tout surpris de voir débarquer un disque de chansons folk sur le très remuant label anglais Ninja Tune.

Une petite année plus tard, Fink sort déjà la suite de Biscuits For Breakfast. L’effet de surprise est maintenant bien digéré et Fink peut dérouler le tapis rouge pour ses nouvelles chansons bluesy qu’il interprète en chatouillant timidement sa guitare classique. Les arrangements sont maintenant plus présents : un violon, une batterie ou une basse. Mais la production laisse toujours les coudées franches à la voix typique de Fink, un brin nasillarde, à mi parcours entre le chant et le chuchotement. Ce n'est pas une grande voix, mais le gars a l'honnêteté d'assumer, sans chercher à la maquiller derrière des tonnes d'effets sophistiqués. Parfois même au point de mâchouiller ses textes plutôt que de faire un véritable effort vocal. Mais bon, Bob Dylan ne fait-il pas la même chose depuis 40 ans ?

En fin de compte, ce deuxième album de Fink, même si ce n'est pas l'affaire du siècle, reste un disque simple, intègre et pas désagréable du tout. Il manque peut-être juste la fraîcheur de Biscuits For Breakfast. Mais moi j'aime bien. Il fait des chansons et il les fait bien. Après tout, c'est tout ce qu'on lui demande, non ?

En concert le 30 novembre à l'Ancienne Belgique.

Les liens intéressants

Le site officiel : www.finkworld.org/
Sur MySpace : www.myspace.com/finkmusic

La vidéo de This is the Thing (tiré de Distance and Time):



Et Biscuits... en live :

lundi 5 novembre 2007

Belgium, one point


On a beau être fermement opposé à la séparation de la Belgique, ça n'empêche pas de garder un minimum d'esprit critique et de se dresser contre la pensée unique. Sans juger sur le fond (je ne suis pas allé vérifier la véracité des infos), le blog du Pan propose un regard un peu différent sur l'engouement national autour de l'omniprésent "I want you for Belgium", ici et ici (les deux articles sont étroitement liés).

Alors, y aurait-il un zeste de récupération politique là-derrière ? On verra bien.

N'empêche, on ne peut que constater une certaine surenchère autour de ce qui ressemble à une ébauche d'esquisse de prémisse d'émergence d'un proto-sentiment national belge. En 177 ans d'histoire, c'est une première (si on exclut les deux guerres mondiales, les victoires d'Eddy Merckx et de Sandra Kim et les Diables Rouges de 86). Il ne nous manquerait plus qu'un ennemi commun (et si on envahissait le Luxembourg ?) et on verra des hordes de Belgicains se faire tatouer la tronche du roi sur la poitrine.

Dernier exemple en date de cette surenchère un peu maladroite : un gars a piqué une des affiches "I want you for Belgium" dans un abribus et tente de la revendre sur ebay : ça se passe ici. Il n'y a pas de petit profit.

Et avec tout ça, je n'ai toujours pas compris pourquoi dans ma belle petite rue d'un quartier ouvrier du Brabant wallon, un voisin a cru bon de pendre à sa fenêtre un drapeau... suisse. Un nouveau mode de rattachisme ?

Le lien
http://www.iwantyouforbelgium.be

vendredi 2 novembre 2007

Déjà un nouvel album pour Nick Cave and the Bad Seeds

Non content d'avoir travaillé avec son compère Warren Ellis sur la BO du film The Assasination of Jesse James, Nick Cave annonce la sortie de son prochain en compagnie des Bad Seeds pour le 3 mars 2008. Titre définitif de l'album : Dig Lazarus, Dig. L'album sera coproduit par Nick Launay, qui avait déjà travaillé sur le double album Abattoir Blues/The Lyre Of Orpheus.

jeudi 1 novembre 2007

L'incroyable double vie de Brian Molko

Et si c'était vrai ?

Nos stars préférées, et les autres aussi d'ailleurs, cachent souvent derrière leur belle gueule d'amour un lourd secret, impossible à assumer face à des fans prêts au suicide si la vérité devait éclater au grand jour. Ensemble, essayons de percer les mystères de ces grandes vedettes qui mènent dans notre dos une double vie, usurpent l'identité d'une autre pour allourdir leur compte en banque au Luxembourg et tentent par d'infâmes subterfuges d'effacer un passé trouble.

Aujourd'hui, attaquons-nous à la double identité du leader de Placebo. Nos enquêteurs chevronnés et grassement rémunérés ont suivi Brian Molko à la culotte pendant plusieurs années, sniffé ses poubelles, torturé sa marraine Jacqueline, terminé ses bols de Smacks et prélevé des échantillons de l'eau de ses toilettes. Après analyses en laboratoires, ils sont parvenus à cette terrible conclusion : quand Brian Molko se colle de faux sourcils au-dessus des yeux et se fume trois paquets de St Michel sans filtre pour se donner une voix plus virile, il se transforme en... Lio.

Les archives photographiques ne trompent jamais. D'ailleurs, pourquoi n'avoir jamais pris la peine de se poser ces quelques questions élémentaires ?

- A-t-on jamais vu Brian Molko et Lio ensemble dans la rue, sur scène ou sur une photo ?
Réponse : non

- Les chansons Les Brunes comptent pas pour des prunes et Burger Queen abordent-elles le même thème ?
Réponse : oui

Enfin, comment expliquer que la chanson Mars Landing Party, jusqu'alors attribuée à Placebo, commence par ces paroles inconcevables dans la bouche d'un homme, "Embrasse-moi, mets ton doigt dans mon cul" ? Les historiens que nous avons contactés apportent aujourd'hui un élément de réponse : ayant abusé d'une bouteille d'Actifed pour soigner une mauvaise bronchite, Brian Molko/Lio se serait emmêlé les pinceaux et aurait par erreur placé en face B du maxi de Pure Morning ce titre qui devait à la base être signé Lio et figurer sur la BO de Harry Tripoteur de Marc Dorcel.
Voici enfin la vérité rétablie grâce à notre équipe de courageux journalistes. Prochain épisode : et si Groquick de la pub Nesquick s'était reconverti dans la politique ?

Cette info porte le label de qualité DH.
Une véracité douteuse, un intérêt
inexistant, un scandale qui ne passionne
personne, la fausse impression de
vous faire découvrir qui a fait sauter le
Pont de la Rivière Kwaï ? Pas de doute,
cette info est certifiée DH.