vendredi 30 mars 2007

The Dancing Naked Ladies - Pink Lycanthropes

A poil chantal

Commençons par jeter un seau d'eau glacée sur tous les chauds lapins : The Dancing Naked Ladies sont quatre mâles habillés des pieds à la tête qui détestent les numéros de claquettes. Le décor planté, nous pouvons maintenant écouter l'esprit tranquille le premier album de ce groupe montois, membre du collectif Massacrés Belges, qui met sens dessus dessous toutes les scènes du royaume depuis deux bonnes années.
Adeptes d'un punk rock musclé, The Dancing Naked Ladies tentent de reprende le flambeau des regrettés Pixies, Jesus Lizard, At The Drive In ou encore Mc Lusky. Habitués à ne pas faire dans la dentelle, ils balancent sur ce premier album 12 morceaux survitaminés, alternant breaks civilisés et refrains explosifs, avec un point culminant le furieux Sleepwalker Tardigrade dont les digressions sonores évoquent par moments la rage d'antan de Mudhoney.
Malgré quelques approximations au niveau de la production, ce premier album des Dancing Naked Ladies n'a pas à rougir de ses péchés de jeunesse. Aux artifices des studios, ils ont privilégiés la spontanéité des enregistrements live, ce qui est tout à leur honneur.

Le clip de Sleipnir Velocity :




Liens intéressants :

Site officiel : www.thedancingnakedladies.com

Sur MySpace : http://profile.myspace.com/index.cfm?fuseaction=user.viewprofile&friendid=42702970

jeudi 29 mars 2007

Eurovision 2007 : tous pour l'Ukraine!

La prochaine édition du Concours Eurovision de la Chanson se tiendra les 10 (demi-finales) et 12 mai (finale) prochains, en Finlande. Le suspense est déjà intenable pour savoir qui remportera cette année le droit d'être diffusé en boucle sur toutes les radios commerciales du continent pendant au moins deux bonnes semaines, de se hisser en tête du hit parade des stands de pêche au canard cet été avant de terminer cette belle carrière en septembre dans les bacs à soldes de Carrefour.

En guise de mise en bouche, nous allons faire un petit tour des candidats les plus prometteurs en commençant par l'Ukraine, représentée cette année par Verka Serduchka. Tout est réuni chez cet artiste pour plaire au téléspectateur européen, célèbre pour son intransigeance lorsqu'il s'agit d'élire sa chanson porte-drapeau. Premièrement, le rythme binaire combiné aux notes d'accordéon est taillé sur mesure pour accompagner un pain-cervelas servi sur une kermesse campinoise. Tels la madeleine de Proust, ce sont ici la sauce andalouse et les oignons frits qui libèrent leur effluves. Deuxièmement, le concept du poussin de l'espace vêtu d'un sac réfrigérant est une idée qui n'avait encore jamais été exploitée dans le cercle fermé de l'euro-pop. Mais où avions-nous la tête pour ne pas y avoir pensé plus tôt ? Troisièmement, le chant en plusieurs langues est politiquement tellement correct (un critère clé pour l'Eurovision), fédérateur et entraînant qu'il constitue presque l'unique piste pour sortir l'Union de la crise politique qu'elle traverse actuellement. Qu'on organise un nouveau référendum en France et aux Pays-Bas avec un hymne pareil et le oui récoltera un score stalinien.

Y'a pas à dire, ce sont de fins stratèges, ces Ukrainiens. Et vu l'honnête classement obtenu par ses compatriotes l'an dernier (7e, ça ne rigole pas), Verka Serduchka sera dispensé de demi-finales. Les adversaires sont prévenus.

Les points forts de Verka :
- le chant universaliste qu'on attendait depuis Toto Cutugno
- mélodie inexistante, donc facile à retenir par définition
- tellement correct politiquement qu'on aurait bien envie de l'envoyer régler le conflit au Proche-Orient

Les points faibles :
- un site web en russe qui tourne au charbon
- une identité sexuelle ambiguë : créature mi-homme, mi-femme, mi-poussin de l'espace, mi-démon, ça fait beaucoup trop de mi
- ça reste du boum boum tchak pour la ménagère de plus de 80 ans (hors pays germanophones) qui n'avait rien entendu de pareil depuis la libération

Verdict :
Une place sur le podium ne serait pas volée.

La vidéo de Verka Serduchka :



Liens (presque) intéressants :

Le site officiel du Concours Eurovision de la Chanson : www.eurovision.tv
Le site officiel de Verka Serduchka : www.serduchka.com (mais il vaut mieux être patient)

mercredi 28 mars 2007

The Stooges - The Weirdness

Jurassic Punk

Il y avait quelque chose de pathétique à voir les Stooges débarquer sur le plateau du Grand Journal de Denisot il y a de cela quelques semaines. Toujours remuant, Iggy semblait respirer une forme olympique, comme d'habitude. Mais derrière sa guitare, Ron Asheton n'en mène plus très large, avec son look à jouer au bowling et fréquenter des clubs de tir avec Walter, le personnage incarné par John Goodman dans The Big Lebowski. De l'autre côté de la scène, Dave Alexander paraît bloqué dans au mauvais trip, tel un taureau psychopathe prêt à bondir sur une cape rouge. Malgré ces considérations, le groupe avait offert un spectacle plus que correct, interprétant Atm, sans doute le meilleur morceau tiré de The Weirdness.
La grande nouvelle, c'est donc le retour des Stooges qui, à mon humble avis (et c'est purement subjectif), ont inventé le punk en 1973 avec Raw Power, premier album de l'histoire à avoir été mixé avec des gants de boxe dans le but de faire sonner les guitares commes tronçonneuses.
2007 : les Stooges se reforment après deux années passées sur les scènes du monde entier (ils sont même passés aux Lokerse Feesten en 2005 !) pour réinterpréter leurs machines à pogo que sont No Fun, 1969, TV Eye, I Wanna Be Your Dog, etc.
Si The Weirdness commence sur les chapeaux de roue (Trollin', You can't have friends ont le mérite de décrasser les oreilles), le propos s'embrouille un peu par la suite. Sur le titre The Weirdness, Iggy s'emmêle les pinceaux en essayant de réitérer le Walk On The Wild Side de Lou Reed, une vague connaissance. Il s'était montré plus à l'aise dans cet exercice de crooner sur Avenue B, sorti en 1999. Autre extrême, il donne dans le punk post-ado sur Free & Freaky, à oublier au plus vite.
Mais The Weirdness parvient toutefois à ressusciter quelques grands moments de rock'n'roll, preuve qu'on n'apprend pas à un vieux singe à faire des grimaces. My Idea of Fun, Greedy Awful People et Atm ne font pas tâche sur le long répertoire d'Iggy et des Stooges, loin de là. Sur l'ensemble, on peut toutefois regretter une production trop sage et trop propre.
Verdict ? Certainement pas un grand millésime des Stooges mais quelques chansons (au moins cinq) méritent une place de choix sur mon lecteur mp3.



Liens intéressants :

Site officiel d'Iggy Pop :
www.iggypop.com
Les Stooges sur MySpace :
www.myspace.com/iggyandthestooges

La vidéo d'Atm en live au Grand Journal :




mardi 27 mars 2007

Nick Cave – Et l’âne vit l’ange

La sortie récente de No Pussy Blues, l’album de Grinderman, nous rappelle à quel point Nick Cave est un artiste multi-facettes. En solo, avec les Bad Seeds ou avec Grinderman (une version light de ces derniers), il a multiplié les albums pour délivrer sa propre version du blues, du rock et de la folk. Ce qu’on sait peut-être moins, c’est que le géant australien a également co-scénarisé l’année dernière le western post-moderne The Proposition, dont il a également signé la bande originale avec son complice Warren Ellis. Plus récemment, il a également dessiné la pochette du 45 tours de Get It On.
Mais l’aspect sur lequel nous allons nous attarder aujourd’hui, c’est le Nick Cave écrivain, qui a signé en 1989 le superbe roman And The Ass Saw The Angel (en français Et l’âne vit l’ange paru aux éditions Le Serpent à Plumes). Pourquoi ? Parce que ce livre constitue sans doute une pièce maîtresse pour ceux qui essaieront de saisir le fil conducteur de toute l’œuvre de Nick Cave. Il s’agit en effet d’un document incontournable, qui révèle (ô surprise) un Nick Cave torturé, presque en lévitation, mais diablement décidé à en découdre avec la société. Un roman dont il est impossible de sortir indemne.

Et l’âne vit l’ange se déroule dans un endroit imaginaire, la vallée de Ukulore (qu’on situe aisément en Alabama ou au Kentucky) dans les années 40. Ce lieu abrite la communauté sectaire des Ukulites, qui a connu la prospérité grâce à la culture de la canne à sucre. Pour une raison inconnue, la vallée est soudain frappée par la malédiction : une pluie lourde ne cesse de s’y abattre depuis plusieurs mois, ruinant l’économie locale. C’est dans ce contexte que naît Euchrid Euchrow. Fils d’une mère alcoolique qui carbure à la liqueur d’écorce et d’un père qui a fui une vallée voisine pour échapper à un passé familial trouble, Euchrid n’a pas été gâté par la nature : non seulement Dieu n’a pas jugé bon de permettre à son frère jumeau de voir le jour, mais il a également omis de le doter de la parole, histoire d’accentuer son sentiment de culpabilité.
Malgré son handicap, qui lui vaut les pires cruautés de la part des autres membres de la communauté (moqueries, tortures, viols, etc.), Euchrid développe d’impressionnantes capacités d’analyse et la lucidité suffisante pour nous raconter son histoire. Une histoire sombre comme l’enfer, qui baigne dans des flaques de boue, d’humiliation, de fanatisme religieux, de violence, de vice et de bêtise humaine.

Trois volets
Nick Cave a structuré son récit sous la forme d’un triptyque. Chaque partie se lit comme la proposition d’un syllogisme parfait dont la conclusion amènera à la destruction totale. A travers ce récit se dessine une critique amère et terriblement violente de toute société ultraconservatrice et rétrograde. Les Etats-Unis sont évidemment en ligne mais ne sont pas seuls en course, comme le démontrent chaque jour les titres de journaux.
Le livre premier relate la perte de sens d’un groupe humain incapable de surmonter la différence d’un des siens. Entre deux pintes de liqueur, la mère d’Euchrid bat son fils comme un chien, lui fait subir les pires outrances. A l’image de la communauté dans son ensemble, elle fait preuve d’une insupportable cruauté à l’égard de l’autre, alors que, déclin économique oblige, c’est toute la société qui sombre.
Le livre deuxième stigmatise l’intégrisme religieux. Un prêcheur sorti de nulle part mobilise les foules. En son nom, la communauté n’hésite pas à sacrifier certains de ses membres. La pluie s’arrête soudain alors qu’apparaît une enfant que personne ne reconnaît et qui fera l’objet d’un culte absolu, les Ukulites la considérant comme celle qui les a sauvés. La société se referme de plus en plus sur elle-même et atteint des sommets de violence. Euchrid, pour sa part, se renforce dans son rôle de souffre-douleur attitré. Témoin mais aussi victime de la barbarie de ses pairs, il sombre lentement dans la folie.
Le livre troisième se lit comme le résultat inéluctable des deux premiers. Désormais seul au monde, Euchrid bâtit sa propre forteresse qu’il baptise « Tête de Chien » et se prépare pour la dernière bataille. A son tour, il fait preuve d’une cruauté sans limite envers ses pairs, en l’occurrence ses chiens. Retranché parmi les « siens », il attend patiemment la confrontation finale avec le reste de la communauté. Et comme on l’aura deviné, nul besoin d’une fin heureuse pour clore un récit signé Nick Cave.
Voici donc l’auteur qui boucle la boucle : déchéance morale et intégrisme fanatique mènent au repli fasciste, autrement dit, à la destruction de la société elle-même.

Qu’en penser ?
D’abord, il faut préciser que Et l’âne vit l’ange est un livre difficile à lire. Pourtant habitué à lire les auteurs anglo-saxons dans le texte, j’ai dû me résigner après quelques pages seulement à opter pour la traduction française. En effet, le texte original regorge de patois hillbilly extrêmement opaque pour un non-initié. Une fois cette barrière franchie, il faut quelques chapitres pour se familiariser au style de Nick Cave, tant son récit se lit comme une suite de psaumes.
Ensuite, ce bouquin est entaché d’une violence crue, psychologique et physique. Le sang et la crasse s’accumulent au fil des pages. Certains passages sont difficilement supportables. Et, à chaque fois que la mère se descendait une rasade de liqueur d’écorce dans sa pinte en grès, je ne pouvais retenir un haut-le-cœur.
Au-delà de ses excentricités stylistiques, le roman excelle là où Nick Cave a toujours fait mouche : dépeindre un univers étrange, glauque, répulsif. De sa plume ou au micro, il vomit ses histoires dérangées avec un même talent.

dimanche 25 mars 2007

Love Is Love

Car l'amour sans amour, ce n'est plus de l'amour
Faut-il s'interdire de parler d'un groupe pour la bonne et simple raison que l'un de ses membres est un ami de longue date, un vieux compagnon de tranchée avec qui j'ai partagé d'innombrables gueules de bois ? Après avoir hésité pendant quelques jours, j'ai finalement tranché : hors affinités personnelles, Love is Love aurait de toute manière fini un jour sur ce blog. Et un petit tour sur leur page MySpace justifie à lui seul ce petit coup de canif dans la déontologie...
Love is Love est un groupe de la région de Mons, formé il y a un peu plus d'un an, qui s'est notamment illustré en remportant le tremplin pour le Dour Festival en 2005, soit quelques mois seulement après sa formation. Regroupant entre autres des membres de Steels, le combo montois présente au moins deux particularités. Premièrement, il s'articule autour d'une formule peu banale, à savoir une batterie, deux basses et deux guitares. Ce renfort de basses lui permet d'afficher une profondeur et un groove qu'on rencontre rarement chez les groupes de post-rock. Deuxièmement, Love is Love ne s'appuie sur aucun leader revendiqué comme tel. Selon la tournure que prend un morceau, libre à chacun de s'emparer du micro et d'y poser sa voix. D'ailleurs, à ses débuts, Love is Love comptait un membre supplémentaire qui chantait... en arabe, mais qui a quitté le groupe depuis.
Depuis peu, les Dourois proposent quatre titres sur leur page MySpace, qui permettent de bien cerner leur propos. C'est toutefois sur scène que leur musique s'exprime le mieux. Nous ne manquerons pas de faire un peu de promo pour leurs prochaines dates.

Love is Love sur MySpace : www.myspace.com/loveisloveband

samedi 24 mars 2007

Soulseek lance SLSK Records


Soulseek, la célèbre plateforme d'échange de fichiers musicaux spécialisée dans la musique indie vient de lancer son propre label. Alors que l'industrie du disque s'acharne à traîner en justice les cyber voyous adeptes du Peer 2 Peer, Soulseek prend le mouvement à contre-pied et se lance à son tour dans l'édition musicale avec SLSK Records.
Avec toujours en ligne de mire la musique indépendante, de préférence électronique, SLSK Records se propose de faire la promotion d'artistes talentueux mais méconnus et qui ont fait l'objet d'un trafic non-négligeable sur la plateforme Soulseek.
Ce sont ainsi 4 noms qui figurent d'ores et déjà au catalogue très cosmopolite de SLSK Records : Lackluster (Finlande), Nedavine (USA), Ears Akimbo (Norvège) et Saskia (Espagne). Cette dernière, sans doute la plus pop et la moins intéressante du lot, a déjà fait l'objet de deux sorties officielles en CD et vinyle (rien que ça !), vendues sur le site. Les trois autres proposent une electronica qui renvoie à des noms tels que The Album Leaf, Boards Of Canada, voire Squarepusher pour certains sons breakbeat.

Site officiel : www.slskrecords.com

Pour écouter les différents artistes du catalogue SLSK : http://www.slskrecords.com/radio

jeudi 22 mars 2007

Lou Reed et les Stones en Belgique cet été

Papy Boom

Les Rolling Stones joueront le 5 juillet sur la plaine de Werchter, dans le cadre de la tournée A Bigger Bang. Il s'agira de la première date européenne des Stones cette année, après la tournée annulée l'an dernier lorsque le guitariste Keith Richards s'était viandé en grimpant sur un cocotier. Les tickets seront mis en vente le 27 mars sur le site www.goformusic.be pour la coquette somme de 80 euros (hors frais scandaleux de réservation).

Autre légende vivante, Lou Reed sera de passage chez nous le 18 juin. Forest National aura la chance d'accueillir la première date de la tournée européenne de l'ex-leader du Velvet Underground. Lou Reed y interprétera l'intégralité du mythique album "Berlin" sorti en 1973, accompagné d’un ensemble de 30 personnes comprenant son groupe, une section d’instruments à cordes, une autre d’instruments à vent et le New London Children’s Choir. Les tickets sont déjà en vente sur www.goformusic.be. Pour y assister, il vous faudra débourser entre 39 et 79 euros (hors frais scandaleux de réservation).

mercredi 21 mars 2007

GWAR à Hasselt dimanche dernier

Dimanche 17 mars, Muziek-O-Droom, Hasselt.

20h : Le groupe belge Solenoid a la lourde tâche de chauffer la salle avant l'apparition des monstrueux GWAR. Tâche d'autant plus ingrate qu'après trois solos de guitare cheveux au vent, la foule préfère s'amasser au bar que devant la scène. Difficile en effet pour un non-initié d'apprécier ce hard rock d'un autre âge. Entre les flying V et l'immonde Cristal Alken qu'on sert au Limbourg, mon coeur opte pour la 2e solution (au grand dam de mon estomac).

21h : Le public s'est entassé face à la scène. Foule hététogène où l'on croise autant de métalleux pur jus venus en Harley que d'ados pseudo-gothiques en quête d'identité. Mais la majorité est surtout représentée par des quidams venus se payer une bonne partie de plaisir. Les murs de la salle, tout comme la table de mixage, ont été soigneusement recouverts d'une bâche : ça va saigner.

21h30 : Un soldat rapplique sur la scène, suivi par les bêtes sanguinaires de GWAR. Après une discussion qui tourne rapidement au vinaigre, le premier couperet tombe. Le soldat est décapité sur-le-champ. D'un jet de plusieurs mètres, le sang gicle directement sur les 5 premiers rangs. Voilà qui lance le premier pogo sanguignolant tandis que sur scène, les guitares rugissent de plus belle.

23h : Tout le monde y est passé et tous y ont perdu la tête : un flic, Hitler, le pape, Oussama, le diable en personne (qui fut le plus coriace des adversaires), etc. A chaque fois, le glaive en mousse de GWAR a eu le dernier mot. Et à chaque fois, le sang a copieusement arrosé pendant de longues minutes un public qui en redemandait. Après plus d'une heure de boucherie métalleuse bite-caca-boyaux, nous pataugeons dans une marre rouge-bleue-verte (chez GWAR, le sang n'est pas toujours rouge), trempés jusqu'à l'os et dégoulinant de partout.

01h30 du matin : J'ai beau astiquer, les liquides de GWAR sont costauds. Il m'aura fallu une bonne heure pour me récurer. La tête encore pleine de riffs baveux, je trouve enfin le sommeil.

Quelques extraits vidéo du concert d'Hasselt ici :



Festival Rhâââ Lovely : l'affiche décryptée pour vous

Lorsque mon ami aKa, de la Blogothèque, m'a demandé si j'étais intéressé de décrypter avec lui l'affiche de la prochaine édition du Festival Rhâââ Lovely, je ne pouvais évidemment qu'accepter cet honneur. Le résultat de cette première collaboration avec la Blogo est à lire ici.
Rappelons que le Festival Rhâââ Lovely se tiendra à Fernelmont le 7 avril prochain. Ne traînez pas, les places sont comptées...

Liens intéressants :

La Blogothèque
Festival Rhâââ Lovely

dimanche 18 mars 2007

Les enfants selon Didier Super

Il ne me reste plus que six mois pour écouter Didier Super :

Didier Super - Les Enfants

Dans six mois, ce sera Henri Dès et Christian Merveille...

Site officiel de Didier Super : www.didiersuper.com
En concert le 15 avril au Botanique.

mercredi 14 mars 2007

En attendant le nouvel album de The Cinematic Orchestra

Le troisième album studio de The Cinematic Orchestra sortira début mai. Pour patienter, Ninja Tune propose de télécharger gratuitement le premier single To Build A Home en cliquant ici. Ceux qui étaient habitués au jazz groovy et épais de The Cinematic Orchestra seront certainement surpris à l'écoute de ce morceau finalement très pop. On penserait presque à Coldplay remixé par Yann Tiersen. Un deuxième extrait, Breathe, est écoutable sur MySpace.

The Cinematic Orchestra se produira à l'Ancienne Belgique le 23 avril et au Dour Festival en juillet prochain.

Site officiel : http://www.cinematicorchestra.com/

Sur MySpace : http://www.myspace.com/thecinematicorchestras

mardi 13 mars 2007

Amon Tobin – Foley Room

Jungle Boogie

Avec cinq albums studio à son actif, le bricoleur brésilien Amon Tobin est devenu progressivement l’une des figures de proue du label anglais Ninja Tune, accédant au rang des bidouilleurs électroniques les plus respectés, juste une marche en-dessous de Dieu Richard D. James, alias Aphex Twin. Après avoir usé ses platines en saupoudrant une pincée d’influences brésiliennes sur des productions qui confrontaient un breakbeat parfois extrême à des sons tirés de répertoires jazzy, Amon Tobin avait signé en 2005 le glacial Chaos Theory qui avait servi de bande originale au jeu vidéo Splinter Cell.
Après ce passage par l’ambient sombre et schizoïde, il revient en 2007 avec Foley Room qui constitue autant un nouveau virage artistique qu’un bilan après 10 ans de carrière. Toujours adepte des collages électro les plus improbables, Amon Tobin réussit avec ce sixième album, moins radical que son prédécesseur, l’exploit de pondre une musique à la fois tribale… et urbaine. Tribale si on se réfère à tous ces sons (cris d’animaux, bruits de vent, etc.) qu’il est allé puiser dans la jungle comme pour cet imparable Keep Your Distance. Urbaine tant dans ses rythmiques sophistiquées que dans l’évidente maturité de ses arrangements. Ce Foley Room s’appuie en effet sur la collaboration d’artistes classiques, la harpe jouant même un rôle central dans un morceau tel que l'envoûtant Horsefish.
Avec Foley Room, Amon Tobin prend définitivement ses distances avec les pistes de danse pour se concentrer sur une musique plus contemporaine, presque bruitiste par moments, et qui s’écoute comme la BO d’une saga sur ce début de millénaire. Il signe un album qui le fâchera sans doute avec une bonne partie des fans de la première heure mais qui séduira aussi certainement les amateurs d’expérimentations plus sophistiquées… et quand même un poil intellos.




Site officiel : www.amontobin.com

En concert à l’Ancienne Belgique le 13 avril.

lundi 12 mars 2007

Syndication du contenu

Petite précision à l'usage des amateurs de fils RSS : il est possible de syndiquer le contenu de ce blog en scrollant tout en bas de la page d' accueil. Vous y trouverez un petit lien "Inscription à messages Atom". En cliquant sur ce lien, vous serez directement averti des nouveautés du site via la fonction RSS de votre navigateur. De préférence Firefox, bien évidemment...

Festival Rhââ Lovely : téléchargez la compile

Le samedi 7 avril prochain, Fernelmont accueillera la 8e édition du Festival Rhââ Lovely. A l'affiche, on retrouvera entre autres Pelican, Part Chimp, The Matt Elliott Foundation, Bracken, etc. Et comme me le répétait encore récemment mon ami R. devant sa deuxième assiette de chili :

"Le Rhââ Lovely, j'y vais chaque année. Je ne connais jamais aucun des groupes programmés. Mais tu peux être sûr que dans trois mois, ce seront les groupes les plus branchés du moment."

Nous reviendrons prochainement plus en détail sur l'affiche de cette 8e édition. Pour vous mettre l'eau à la bouche, vous pouvez toujours télécharger une compilation qui reprend un morceau de chaque artiste présent cette année en cliquant ici.

Site officiel : http://www.rhaaalovely.net

vendredi 9 mars 2007

The Experimental Tropic Blues Band - Hellelujah

Blues d'enfer
Les habitués des festivals belges connaissent tous The Experimental Tropic Blues Band pour ses prestations démoniaques, sorte de croisement d'Elvis et des Stooges. Un blues-punk ravageur, joué à deux guitares pour une batterie et une bouteille de Jack Daniels qui ne traîne jamais loin. Après deux EP, il était temps de coucher tout ce travail sur un album, exercice ô combien périlleux quand on connaît l'énergie que le trio originaire de Soumagne est capable de dégager en public. Canaliser toute cette sueur en studio n’était pas un pari gagné d’avance.
Pari réussi toutefois avec ce Hellelujah auquel rien ne résiste. Les thèmes classiques du blues (solitude, héroïne, alcool, pulsions meurtrières, etc.) y sont évoqués en 14 titres bien ficelés et expédiés à toute bastringue. L'Ostendais Arno apporte une touche discrète d'harmonica sur deux chansons sans voler pour autant la vedette à Boogie Snake, Dirty Wolf et Devil D'Inferno (what's in a name ?) Si votre anglais à l’oral ne casse pas 2000 pattes à un mille-pattes, alors un petit détour par le livret s’impose pour savourer également les textes au vitriol de ce premier album.

Site officiel : www.tropicbluesband.com
Sur MySpace : www.myspace.com/theexperimentaltropicbluesband

Mp3 à télécharger
Mexico Dream Blues (live) :
http://www.collectifjauneorange.net/mp3/MexicoDreamBluesLive.mp3

Jealous Rock :
http://www.collectifjauneorange.net/mp3/Jealous_Rock.mp3

Boogie Downtown :
http://www.collectifjauneorange.net/mp3/Boogie_Downtown.mp3

Vidéo live à télécharger
http://www.collectifjauneorange.net/videos/Hpim0636.avi

mercredi 7 mars 2007

Raymondo – River Into Lake

Tout en douceur
En octobre dernier, les belges de Raymondo ont signé avec River Into Lake leur deuxième album. A l’époque, je n’avais pas vraiment eu l’occasion d’y prêter l’attention qu’il aurait méritée. De passage dans un magasin de la capitale la semaine dernière, j’ai été stupéfait de voir ce curieux disque jaune sauter de lui-même dans mon panier. On ne va pas chicaner pour quelques euros de plus à la caisse, surtout pas en ce début de mois.
De retour à la maison, l’album glisse délicatement dans la platine et c’est la planète qui s’arrête de tourner. Les avions se taisent, les bagnoles flottent et l’air devient respirable. Mes oreilles se délectent de ces arpèges faussement mélancoliques. Tout n’est plus que silence, je découvre la quiétude. Chhhhhuuuuuutttttt… Chhhhhuuuuuutttttt…
L’album dégage une sensation de calme et de paix, autour d’une pop légère dans laquelle se glissent à pas de loup un piano, une batterie, une guitare. Une escapade dont on ressort guilleret, presqu'intimidé.
Cette superbe délicatesse qui caractérise Raymondo se traduit d’ailleurs à merveille sur le site du groupe, au graphisme très soigné tout en nuages et éoliennes.

Site officiel : http://www.raymondoweb.be/

Sur MySpace : www.myspace.com/raymondomusic


mardi 6 mars 2007

Tokyo Police Club – A Lesson In Crime

Le crime parfait

Il est de ces disques qui se suffisent à eux-mêmes, qui se dégagent naturellement du lot sans afficher pour autant une originalité débordante. Ce premier EP des Canadiens de Tokyo Police Club fait partie de ces spécimens rares. Quatuor somme toute assez classique (guitare-basse-batterie-clavier), TPC distille à travers les 8 titres de ce premier essai une bonne dose de pop-rock pétillante, remuante et sans fioriture. Sans rien inventer, mais sans rien plagier non plus, A Lesson In Crime est un régal pour les amateurs de rock enjoué, sautillant et sans concession. Un vrai disque intelligent. Vivement la suite.

Et bon,… euh… allez,… je la fais : « mais que fait la police ? »


Site officiel de Tokyo Police Club : http://www.tokyopoliceclub.net/

Tokyo Police Club sur MySpace : www.myspace.com/tokyopoliceclub

Chaud chaud la guerre

Philosophons entre deux bourrasques

Entendu ce week-end à la radio : « Le réchauffement climatique causerait autant de dégâts que les guerres. » Réflexion de ma bien aimée : « Reste plus qu’à trouver comment vendre des armes au réchauffement climatique. »

Voilà pourquoi je l'adore, ma femme...

lundi 5 mars 2007

Décès d'Yvan Delporte

La BD perd un de ses plus grands rockeurs

Yvan Delporte, auteur et scénariste de bande dessinée, vient de s'éteindre à l'âge de 78 ans. De cet ancien rédacteur en chef du journal de Spirou, collaborateur de Franquin, je retiendrai surtout l'image incroyable qu'il m'avait laissée lors d'un concert du Boys Band Dessiné sur le Campus de Solbosch en 2002 ou 2003.
Ce groupe, composé exclusivement d'auteurs et scénaristes (Midam, Janry, Dan, etc.), et également surnommé "Ze Marcinelle All Star Band", m'avait mis sur le cul en réinterprétant toute une série de tubes rock'n'roll à la sauce BD. Je n'oublierai jamais l'image d'Yvan Delporte, déchaîné dans son fauteuil roulant, une bouteille de blanc dans une main et un micro dans l'autre. A travers sa barbe touffue et pas toute nette, il nous racontait en chansons ses anecdotes d'ex-rédac' chef bourru, alors que derrière, toute la clique assurait une rythmique d'enfer. Un couplet en particulier m'avait marqué :

(à chanter sur le refrain de These Boots Are Made For Walking de Nancy Sinatra) :

Tu vois ce porte-mine
C'est fait pour dessiner
Si tu ne te dépêches pas
Tu vas voir où je vais te l'enfoncer...

Si les ZZ Top avaient vécu à Marcinelle, ils auraient été ridicules à côté d'Yvan.

Une petite évocation du Boys Band Dessiné sur le site de Midam : http://www.midam.be/groupe.html.


samedi 3 mars 2007

Lettre ouverte à Mme Martine Simonis, secrétaire nationale de l'Association des Journalistes Professionnels (AJP)

Madame,

Je me permets de vous écrire afin d'attirer votre attention sur un article paru récemment dans un quotidien francophone qui m'a particulièrement heurté, plus par les méthodes utilisées que par le ton général du texte, et qui me semble constituer une infraction grave à la déontologie journalistique.

En effet, suite à l'affaire dite du quintuple infanticide de Nivelles, le journaliste Gilbert Dupont signait le 1 er mars dernier dans « La Dernière Heure – Les Sports » un article intitulé Tout le drame expliqué par la sœur de Geneviève. Dans cet article, le journaliste explique qu'il a annoncé lui-même « l'horreur » à la sœur de la meurtrière présumée avant de récolter ses déclarations à chaud. M. Dupont décrit d'ailleurs précisément l'état de choc qui s'en suivit chez la dame en question. Je cite un extrait : "(Elle) hurle, comme une bête. Quitte la maison, s'enfuit en rue. Il faut la rattraper, la convaincre de rentrer. »

Il retranscrit ensuite sans aucun recul les propos d'une personne qu'il décrit lui-même comme étant en état de choc. Sur base de ce seul témoignage, il se permet de jeter le discrédit sur le père des cinq victimes, de s'immiscer dans le passé familial de l'auteur présumée des faits et, pire encore, d'émettre une opinion sur la santé mentale de celle-ci.

Sans porter de jugement sur le fond de ces allégations, il me semble que la méthode utilisée transgresse explicitement – et, qui plus est, de manière revendiquée – les bonnes pratiques de la déontologie journalistique. En effet, si je me réfère au Code des principes de journalisme adopté par l'ABEJ, la FEBELMA et l'AGJPB, je constate que l'article 5 intitulé « Respect de la dignité humaine » stipule que :

« Les éditeurs, les rédacteurs en chef et les journalistes doivent respecter la dignité et le droit à la vie privée de la personne et doivent éviter toute intrusion dans les souffrances physiques et morales à moins que des considération touchant à la liberté de la presse, telle que définie à l'article 1, ne le rendent nécessaire. »

En provoquant lui-même l'état de choc chez un membre de la famille des victimes pour en tirer l'unique témoignage de son article, M. Dupont viole ouvertement l'art. 5 du Code. Cette pratique constitue une infraction grave à la déontologie et mérite, selon moi, d'être condamnée fermement par l'Association des Journalistes Professionnels. De telles méthodes ne relèvent pas du journalisme et ne peuvent pas être tolérées.

Puisqu'il n'existe toujours pas de Conseil de déontologie en Communauté française (contrairement à ce qui se fait au Nord du pays), je sais que seule une condamnation formelle et symbolique pourra être prise. Cependant, il est indispensable que la profession prenne clairement ses distances par rapport à de telles pratiques afin de permettre à la presse belge francophone et aux journalistes encore respectueux d'une certaine éthique de conserver un minimum de crédibilité.

Enfin, cet exemple, comme d'autres cas récents, rappelle à quel point il est nécessaire qu'un Conseil de déontologie compétent pour sanctionner les dérives journalistiques soit rapidement mis en place en Communauté française.

En vous remerciant d'avance des suites que vous donnerez à ma lettre, je vous prie, Madame, d'accepter l'expression de mes salutations les plus sincères.

* * * * *

Pour plus d'informations sur les droits et obligations des journalistes : www.agjpb.be

jeudi 1 mars 2007

Papier toilette : la Dernière Heure toujours n°1 des ventes

La DH est toujours le papier toilette n°1 en Belgique francophone. Scandale : ce matin, les 80 000 rouleaux exposés en librairie étaient déjà souillés de matière fécale. D’après des témoins, ça en deviendrait une habitude.

On connaissait déjà le ton « populaire » singulier du quotidien belge francophone la Dernière Heure. Car à la rédaction de la DH, « populaire » signifie souvent racoleur, voyeur, charognard. Là-bas, le fait divers est élevé au rang d’information nationale. L’analyse des faits est laissée au soin de la vraie presse. Car un journal populaire ne se soucie guère d’expliquer les faits ou de les resituer dans son contexte économique, social, culturel ou politique. Ces quatre termes ont d’ailleurs été définitivement bannis de la ligne éditoriale. A l’explication, la DH privilégie le compte rendu le plus sordide, si possible agrémenté de détails sanguinolents, surfant ainsi des deux pieds sur une vague sécuritaire qui fait les choux gras d’une ultra-droite qui ne s’est jamais aussi bien portée. On a beau appeler cela une presse populaire, il faut bien avouer qu’il s’agit le plus souvent d’une propagande populiste primaire.

Accusations non fondées ? Il suffit de lire les tracts du Vlaams Belang. Ils sont truffés d’extraits d’articles de la DH, soigneusement référencés. Je ne serais d’ailleurs pas surpris que chaque ordinateur de la rédaction dispose d’un raccourci clavier spécial pour taper « le suspect d’origine maghrébine »…

Ce jeudi 1er mars, la DH a franchi un nouveau pas dans la course au « populaire ». Jusqu’ici, les scribouillards maison se contentaient de fouiller la merde. Mais depuis aujourd’hui, ils chient eux-mêmes dans le bac avant de distribuer leur PQ. On savait qu’il fallait se pincer le nez pour lire la DH, il faut aussi désormais s’armer de gants en plastic et d’un flacon d’eau de Javel.

Ze drame
Le mercredi 28 février, à Nivelles, une mère a égorgé ses cinq enfants pendant que leur père se trouvait à l’étranger. L’occasion était trop belle pour le concurrent principal de Lotus fraîcheur lavande. Vite, on déroule la règle du mort au kilomètre. Bingo ! Pas le temps de replacer le drame dans son contexte (dépressive, la mère semble avoir été ignorée des services sociaux, ce qui aurait mérité un article sur le manque de moyens du secteur non marchand qui, tiens tiens, défilait encore dans nos rues il y a quelques jours). J’ose à peine imaginer la tronche du rédac chef de la DH si un stagiaire lui avait proposé le sujet. Que nenni, on confie le thème à Gilbert Dupont, spécialiste maison de la colique journalistique qui, hasard du calendrier, souffrait justement d’une gastro-entérite avancée en cette fin d’hiver. Résultat ce matin dans les kiosques.

Pour attaquer son sujet, Gilbert Dupont ne trouve rien de mieux que de s’en prendre à la famille des victimes. Il se rend donc chez la sœur de la meurtrière présumée (et accessoirement tante des 5 victimes) et lui « annonce l’horreur ». Il ne lui reste plus ensuite qu’à retranscrire les réactions d’une femme en état de choc, qui « hurle, comme une bête. Quitte la maison, s'enfuit en rue. Il faut la rattraper, la convaincre de rentrer. »

Fier de ce bel étron mais persuadé que ses intestins peuvent encore mieux, Gilbert se permet de relater une accusation douteuse sur les absences prétendument prolongées d’un père « depuis un mois (…) en vacances en Algérie », père qui soit dit en passant, vient de perdre ses 5 enfants. Non content d’avoir piétiné la dignité humaine d’un coup de plume puante, il enchaîne service-volée sur le passé de la mère, son enfance difficile et ses rapports délicats avec ses parents. Les mouches à merde se régalent. Avant de lâcher sa dernière caisse, Gilbert nous rappelle qu’il est aussi un grand expert de la psyché :

« Du portrait que Catherine fait de sa soeur, il ressort déjà que Geneviève relèvera de la Défense sociale. La procédure sera longue mais il étonnerait que les experts qui l'examineront, dans les semaines qui viennent, ne préconisent pas l'internement. »

Rappelons que comme tout grand psychiatre qui se respecte, Dupont tire ses conclusions d’un seul témoignage, celui d’une femme sous le choc qui vient d’apprendre que sa sœur aurait égorgé ses cinq gosses. Bataille et Fontaine ont trouvé leur maître, Pernaud se prosterne.

Dernier gaz : Gilbert se la joue raisonnable, soulevant la question que tout journaliste respectable aurait posée en guise d’introduction :

« Geneviève (…) avait besoin d'aide, c'est évident. Comment personne n'a-t-il rien vu ? Comment aucun service social n'est-il intervenu ? »

Bravo Monsieur Dupont. Vous venez de signer de votre croupe fumante l’article le plus merdeux qu’il m’ait été donné de lire. Vous pouvez être fier : vous venez encore de sauver votre lectorat de la méningite. Je pense que vous avez mérité votre place au Panthéon du caca-journalisme, celui qui ignore toute règle éthique au profit d’une prose imbibée d’un brin de voyeurisme, d’un bouquet de sensationnalisme mais surtout dépourvue du moindre recul, du bon sens le plus élémentaire.

Au nom des centaines de diplômés en journalisme qui échouent sur le marché de l’emploi chaque année, je vous invite, Monsieur Dupont, à prendre votre retraite au plus vite. Sur ces hauts faits d’armes, rangez votre plume coulante et profitez des beaux jours de la vie. Si l’envie vous en prend, suivez les traces de Pierre Bellemare. Je suis sûr qu’il y aura toujours des vautours pour lire le fruit de vos élucubrations.

Mais par pitié, arrêtez de maculer la profession de vos articles scabreux.

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Lire l’article de la DH en question ici : http://www.dhnet.be/dhinfos/article.phtml?id=167473

Gilbert Dupont n’en est évidemment pas à son coup d’essai :

Les étudiants de l’ULB ont consacré un topic de leur forum aux « meilleurs articles » de Gilbert Dupont : http://www.candiulb.be/forum/index.php?showtopic=26661

Autre « fan » ici : http://la-route-nous-appartient.skynetblogs.be/post/3764435/la-dh-verse-graduellement-dans-lecriture-argo

Cochise consacre son un chapitre de son blog aux « meilleurs articles » de la DH, avec évidemment l’éternel Gilbert en tête du peloton : http://cochise.over-blog.com/article-666889.html