jeudi 7 janvier 2010

Nick Cave & Warren Ellis – White Lunar



Ce qui est chiant quand on déménage, c’est qu’on égare toujours au moins 5 cd. Je n’ai pas encore compté les victimes, mais je peux déjà signaler à la police que les boîtiers du best of de Massive Attack et de To Bring You My Love de PJ Harvey sont désespérément vides. Je connais des dents qui vont grincer... D’où une première idée de débat : est-il légalement permis de télécharger un album qu’on a acheté mais qu’on a perdu, en particulier si on en possède encore le boîtier ? Messieurs les juristes, à vos plaidoiries.

Par contre, ce qui est super excitant quand on emménage, c’est de remettre la main sur des cd qu’on croyait définitivement perdus depuis le dernier déménagement… ou tout simplement oubliés au fond d’une caisse depuis un mois ou deux.

Tiens, je l’avais acheté finalement, celui-là ?

De cette dernière catégorie vient d’émerger White Lunar, la très belle double compilation des musiques composées par Nick Cave et Warren Ellis pour une série de films et documentaires. Les plus connues sont évidemment The Proposition et The Assassination of Jesse James, que je connaissais déjà par cœur au point de pouvoir les siffler sous la douche, à l’endroit et à l’envers. A ces deux chefs-d’œuvre (appelons une couille une couille), il convient d’ajouter les bandes originales de The Road (une fiction), The English Surgeon et The Girls Of Phnom Penh (deux documentaires), ainsi qu’une poignée de morceaux inédits, fruits de sessions studio qu’on imagine allègrement arrosées et enfumées.

Le résultat tient sur deux cd pour presque deux heures d’une musique lancinante, qui évoque plus qu’elle ne raconte. C’est principalement en duo piano-violon que les deux camarades étalent leurs inspirations pour accompagner des images de vastes étendues arides et venteuses, des histoires de haine, de vengeance et de trahison. Au bout du compte, il en transpire une profonde mélancolie, qui perle sur le front du grand Nick et dégouline le long de la barbe du poilu Warren, à mesure que s’empilent les plages instrumentales. A ce petit jeu, Song For Bob remporte la palme haut la main, ce morceau faisant déferler chez moi un océan d’émotions pas toujours facile à maîtriser. Après tout, notre corps n’est-il pas composé à 95% de flotte ?

Le deuxième disque – qui fait la part belle aux documentaires - est un peu plus bruitiste, voire anecdotique par moments. Les compositions restent intéressantes mais n’atteignent jamais la puissance que peuvent dégager les partitions de The Proposition ou Jesse James. Pour ce dernier, Warren Ellis précisait récemment dans une interview avoir composé la bande son sans même avoir vu le film, ce qui n’est pas le cas de The Proposition, puisque c’est Nick Cave lui-même qui en a signé le scénario – sans trop de réussite d’ailleurs, il faut bien l’admettre.

Je profite de l’occasion pour annoncer que je suis pour l’instant plongé corps et âme dans la lecture de The Death of Bunny Munro, le deuxième roman de Nick Cave, et que je me régale… même si on est loin de la force symbolique de son livre précédent. A suivre donc…



A regarder : la video de teasing de White Lunar



A écouter : Song for Bob





A écouter : The Proposition



 Le lien :

http://www.nickcaveandthebadseeds.com/

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