samedi 9 janvier 2016

VIdéo: OMSQ live au Botanique, avec Bruce Ellison

Quand j'étais ado, j'avais enregistré sur une VHS un documentaire qui parlait du rock belge du milieu des années 90, ce truc qui nous semblait tellement inconcevable, étant nourris du matin au soir de rock anglo-saxon. On y parlait notamment de dEUS, de Mad Dog Loose et de PPz30. J'ai dû regarder cette cassette au moins 30 fois. C'est comme ça que j'ai découvert ce personnage totalement insolite qu'est Bruce Ellison.



A peu près 20 ans plus tard, quand on a enregistré Vertigo, le deuxième EP de OMSQ qu'on partageait cette fois avec les Progerians, on cherchait une voix pour lire un extrait de Mr. Vertigo de Paul Auster sur le passage le plus calme du morceau. Dans nos têtes, l'idée était très claire: on voulait quelqu'un capable de lire cet extrait à la manière d'un prêcheur américain en transe. L'exemple qu'on a utilisé pour le briefing, c'est cette scène hallucinante du film "There Will Be Blood", où l'acteur Paul Dano est tellement habité qu'il foutrait presque autant les boules que n'importe quelle scène de L'Exorciste.



Restait à trouver LA voix pour nous déclamer du Paul Auster avec la même puissance face à un micro. Il se fait que Bertrand, notre batteur, connait bien Bruce Ellison. Il lui a proposé, il a dit oui sans problème, il s'est pointé au studio et en une prise, le truc était emballé. Quelques mois plus tard, Bruce est venu nous voir à l'Os à Moelle. Accoudé au bar en train de descendre des trappistes après le concert, il nous a donné un conseil précieux, avec son accent inimitable :

"Quand tu joues du rock, tu t'en fous de ce que te dit l'ingé son. Tu mets tout à fond et tu joues. 
Le reste, ce n'est plus ton problème."

Quand on a appris qu'on allait jouer au Botanique en novembre dernier, on s'est tout de suite dit que ce serait peut-être l'occasion de marquer le coup et de proposer à Bruce de nous accompagner sur scène. Il a accepté, toujours avec le même enthousiasme. Cette fois, on lui a proposé deux textes: le même extrait de Mr. Vertigo, et pour un autre morceau inédit, un poème de William Blake.

Comme pour l'enregistrement, Bruce s'est imposé avec une aisance déconcertante. Sur scène, il n'a pas tout à fait commencé quand il le fallait. Du coup, on est un peu passé à côté de l'effet recherché. Mais le mec assure tellement qu'il n'a pas hésité à rallonger le texte de Blake pour récupérer sa petite boulette. Au final, vu que personne n'avait jamais entendu ce morceau, c'est passé inaperçu.




Donc le 7 novembre dernier, j'ai réalisé deux rêves d'ado en une soirée: jouer sur la scène de la Rotonde et partager cette même scène avec ce vieux briscard de Bruce Ellison.

Dans les prochains mois, on reprend la route du studio pour enregistrer les prochains disques. Ce morceau-là y sera forcément, mais très certainement dans une version bien différente. Et sans doute avec un autre texte. La prestation de Bruce a eu l'avantage de montrer les limites du poème de Blake.



Pour suivre l'actu de OMSQ, ça se passe toujours sur notre page Facebook.
Les disques s'écoutent, se téléchargent librement et s'achètent sur notre page Bandcamp

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire