jeudi 19 octobre 2017

#MeToo : mesdames, il est temps que je vous présente mes excuses

J’ai toujours regardé d’un œil très sceptique les mouvements qui s’organisent sur les réseaux sociaux, notamment autour d’un hashtag censé faire le buzz. Des « Je suis… » déclinés à toutes les sauces après chaque attentat au « Bring back our girls » qui n’a simplement ramené personne, j’ai toujours vu dans le militantisme version pantoufles et smartphones – dont je suis pourtant un fervent pratiquant - l’un des symptômes de l’apathie politique de notre génération, celle qui nous fait avaler sans moufter la présence de sympathisants nazis au gouvernement.

Pourtant, il me semble qu’il y a quelque chose d’intéressant à retenir des récentes campagnes de dénonciations des agressions sexuelles dont souffrent les femmes, assénées à coups de #metoo et de #balancetonporc. C’est qu’en tant que mecs, ça nous force à regarder une réalité qu’on connaît très bien, mais qu’on fait semblant de ne pas voir depuis qu’on est en âge de comprendre que nous ne sommes pas tous nés avec les mêmes chances. Soit, grosso modo, depuis « qu’on ne pisse plus tout jaune » pour reprendre une des expressions les plus fleuries du patois borain.

A force de voir des #metoo surgir sur les murs de nos meufs, de nos copines, de nos sœurs, de nos cousines, de nos collègues, de nos autrices, guitaristes ou réalisatrices préférées, on doit bien admettre qu’on commence à étouffer avec la tête enfouie dans le sable depuis si longtemps. Elle est bien loin l’époque rassurante où on pouvait encore prétendre que la cause féministe ne serait qu’une histoire de revanchardes qui rêvent de parader avec un collier de couilles encore tièdes autour du cou.

Ici, ça touche notre entourage.
Donc ça nous touche.
Et on le savait.
Mais on n’a rien fait.

Et maintenant on fait quoi ? 

Il est peut-être temps pour nous, messieurs, de procéder à notre propre examen de conscience, parce que j’ai quand même l’impression qu’on a un rôle à jouer dans toute cette histoire.

Depuis le début de ce mouvement la semaine dernière, j’ai vu mes potes mecs réagir de toutes sortes de manières différentes, ce qui prouve bien que le phénomène les interpelle. Outrés, compréhensifs, sceptiques, sensibles, perplexes, empathiques: difficile de dégager une réponse masculine claire et cohérente, à ce qui ressemble quand même très fort à un cri d’alerte que nous balancent à la gueule ce qui compte le plus à nos yeux, nos meufs.

Les gars, loin de moi l’idée de vous dire comment vous comporter, mais il me semble qu’il y a quand même un point commun à toutes les situations qui sont pointées du doigt avec le #metoo : d’une manière ou d’une autre, nous avons tous été complices. Je ne dis pas que nous sommes tous des gros dégueulasses qui agitent leur bite sous le nez des passantes, mais bien que nous avons tous, sans exception, été confrontés à des situations où des femmes subissaient de plein fouet la domination masculine – sexuelle, physique, verbale ou psychologique - , et qu’au moins une fois, on n’a pas bronché quand elles avaient besoin de nous. Ou pas assez. Donc au moins une fois, on y a participé. 

Si je contemple mon propre vécu, j’en trouve des exemples à la pelle : quand j’étais salarié, parmi mes collègues, parmi mes clients, mes prestataires, à l’université. C’est vrai qu’un soir, après un afterwork particulièrement arrosé, un collègue et moi avons ramené chez elle une secrétaire – qui était encore en période d’essai – tellement bourrée qu’elle ne se rendait même pas compte que son boss était allongé sur elle et lui avait déjà enlevé ses pompes et ses bas. Néanmoins, directeur ou pas, on aurait dû le dénoncer. Et on ne l’a pas fait. Il a peut-être recommencé avec une autre. Je n’en sais rien.

Si c’est le cas, ça fait de nous des complices et il est temps que ça cesse. 

Ce sont des brouettes entières de situations inacceptables qui me reviennent, où, après coup, je me dis que la victime aurait certainement eu besoin d’un soutien un peu plus franc qu’un simple discours de compassion. Et que si on était plus nombreux à nous lever contre ces pratiques, les porcs y réfléchiraient peut-être à deux fois avant de passer à l’acte.

Quand, en marge d’un séminaire, j’ai vu un manager s’incruster à poil dans le sauna où se trouvaient les filles de son équipe en prétextant que, de toute façon, il ne voyait rien sans ses lunettes, j’ai trouvé ça scandaleux. Je l’ai dit aux filles par après. Mais, sur le coup, je n’ai rien fait pour m’y opposer. 

Quand, alors que je faisais passer un entretien d’embauche à une candidate, mon responsable simulait une fellation dans son dos, je n’ai rien fait pour m’y opposer.

Quand un manager a annoncé l’arrivée d’une nouvelle recrue et, qu’en réunion d’équipe, la seule info qu’il pouvait donner à son sujet concernait son tour de poitrine, agrémenté de photos d’elle en bikini qu’il était allé puiser je ne sais où, j’aurais dû me lever et quitter la salle. Mais je ne l’ai pas fait. 

Quand un manager hilare s’est un jour vanté d’avoir licencié une fille avec qui il avait couché trois jours plus tôt en lui faisant miroiter une promotion, tout en sachant que son C4 était déjà signé au moment des faits, je ne lui ai pas dit que c’était un gros con.

Quand, lors des team buildings, la consigne est de toujours s’habiller en blanc et que la soirée se termine inlassablement dans la piscine tous habillés, et que les filles qui n’ont tout simplement pas envie de participer à un concours de miss t-shirt mouillé n’ont d’autre choix que rentrer chez elles, je devrais aussi quitter cette mascarade et rentrer chez moi. Mais je ne l’ai pas fait.

Quand, avant de réaliser l’interview d’une femme, un attaché de presse a cru malin de me préciser « Bonne chance pour la fixer dans les yeux » en mimant avec les paumes un tour de poitrine bien fourni au cas où je n’aurais pas compris la finesse de son allusion, je ne lui ai pas dit que c’était un gros con.

Quand, alors que j’étais assistant à l’université, au moment de remettre nos cotes, un autre assistant plus expérimenté s’est permis de dire d’une de mes étudiantes qui avait raté « Revois ta note. En insistant un peu, je suis sûr qu’elle prend dans le cul », je ne lui ai pas dit que c’était un gros con.

Quand, alors qu’on bossait avec des agences de pub, on nous présentait des catalogues de « promo girls », toutes étudiantes, qu’il fallait sélectionner sur photos pour jouer les hôtesses à moitié dévêtues lors d’événements censés épater les clients, je ne m’y suis pas opposé.

Quand j’ai vu des managers traiter de salopes les filles de leur équipe qui tombaient enceintes, et systématiquement les recaser à des postes pourris à leur retour de congé de maternité en espérant qu’elles démissionneraient pour ne pas devoir les virer et leur payer des indemnités, je n’ai rien fait pour m’y opposer.

Des exemples similaires, j’en ai des palettes entières. 

Après coup, si j’analyse la plupart de ces situations, la seule explication commune que je trouve à mes réactions trop faibles, c’est qu’inconsciemment, je savais que j’en tirais profit. Ou qu’au moins, en ne m’y opposant pas plus fermement, je ne mettais pas à mal mes privilèges.

Alors non, je n'ai pas assisté à des viols en tant que tels. Mais l'impunité encourage à pousser le vice toujours plus loin. De verbale et psychologique, la violence devient physique et sexuelle. Et un jour, tu te réveilles en sursaut avec une copine qui te montre les cicatrices que son mec lui a infligées pendant 10 ans et qui lui ont valu deux séjours à l'hôpital dont elle n'a jamais parlé à personne, une autre qui t'explique qu'elle a été violée sur le quai de la Gare du Midi à 22h, une autre qui te raconte qu'un jour, elle "n'a pas eu d'autre choix" que branler un de ses potes pour éviter qu'il la viole, une autre qui te dit que le mec qui la regardait bizarrement à la bibliothèque se masturbait sous la table. Dès que tu creuses, elles ont toutes des traumatismes similaires auxquels il serait visiblement impossible d'échapper.

Celui qui n’a pas compris que les humiliations, les mains au derche, les allusions salaces et les rapports non consentis participent à une même confiscation du corps féminin et à un même processus de domination qui produisent des effets dans tous les aspects de nos vies quotidiennes devrait sérieusement se demander sur quelle planète il vivait ces 50 dernières années.

L’exemple le plus frappant, c’est l’égalité salariale. Le réalisateur et journaliste Patric Jean l’a montré à plusieurs reprises. Si on demande aux hommes ce qu’ils pensent du fait qu’à poste équivalent, leurs collègues féminines gagnent un salaire moyen inférieur au leur, ils sont environ 80% à trouver cette inégalité scandaleuse. Quand on leur dit que, à masse salariale inchangée pour l’employeur, la seule solution pour rétablir l’égalité parfaite consiste à réduire le salaire des employés masculins pour augmenter celui des femmes, ils sont moins de 15% à soutenir l’idée. Conclusion : dans tout système de domination, il y a toujours des perdants et des gagnants. Nous les mecs, nous faisons partie des gagnants. (R)établir l'égalité passera par un abandon de nos privilèges. Y sommes-nous prêts?

L'heure des excuses

Pour revenir à cette campagne #metoo, je pense que la première réaction qu’on puisse avoir en tant que mecs, c’est de présenter nos excuses. Nous excuser pour nos silences qui ont fait de nous des complices, pour notre lâcheté qui avait pour unique but de maintenir en place un système de domination dont nous sommes les premiers bénéficiaires.

Je sais qu’elles se reconnaîtront dans les cas de figure mentionnés ci-dessus : mesdames, il est vraiment temps que je vous présente mes excuses. Des excuses pour avoir fait si peu, des excuses pour m’être contenté de rester fréquentable à vos yeux en vous disant que je comprenais votre désarroi, sans pour autant avoir fait ce qui s’imposait pour y remédier. C’est à dire devenir infréquentable aux yeux des porcs qui pour vous étaient des bourreaux, pour moi un collègue, un employeur, un client voire parfois un ami.

Des excuses pour avoir été complice de l'inexcusable.

46 commentaires:

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    1. moi ce qui me dégoute c'est que les femmes rapportent tout à elles! moi je pense au harcèlement sexuel global! les enfants, les ados, les hommes aussi! le problème c'est que les féministe sont que pour les femmes! moi je suis pour tout le monde! au boulot j'ai vu une femme mettre une main au cul d'u collègue c'est quoi???

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    2. Tu sais, j’ai 13 ans seulement et j’ai déjà vécu des expériences. Des gens qui t’appellent dans la rue, qui t’insultent etc. Au lieu d’ouvrir sa gueule en répétant que: « mais vous savez, y a pas que les femmes qui vivent ce genre de choses » ou encore « mais vous exagérez...y a pas tous les hommes qui sont si irrespectueux » écoutez ce qu’on a à dire! Fini de nier! Les femmes subissent bien plus d’agressions sexuelles! Ce sont des statistiques! Il faut simplement s'intéresser a la plus grande majorité du problème: l’inégalité! Et j’espère bien que les femmes se révoltent! Ça doit pas continuer comme ça! Tout le monde le sait. S’il vous plaît. On est humains. On est des etres sensibles. Arrêtez de faire semblant, et soyez objectifs. Soyez humanistes un peu. Et aussi pour ceux qui répètent sans arrêts qu’on veut vous faire la guerre, réfléchissez: si on faisait la guerre ce serait pour devenir supérieur à vous. Or l’égalité ne devrait pas se gagner. On doit être égaux, c’est comme ça.

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  2. J'irais même plus loin. On a tous été auteurs de harcèlement un jour ou l'autre. Que celui qui, ado, n'a jamais balancé une remarque dégueulasse à la tronche d'une meuf, ou qui n'a jamais, plein mort, en bande beuglé un commentaire salace lève la main, que je puisse le traiter de menteur.

    Si quasi toutes les femmes ont subi un jour ou l'autre une forme de harcèlement, le corollaire, c'est que quasi tous les hommes ont un jour où l'autre infligé une forme de harcèlement.

    Il faut reconnaître qu'on n'a pas seulement été témoins silencieux mais bourreaux. Parce qu'une des raisons pour lesquelles on ne dit parfois rien, c'est qu'à une époque on a aussi trouvé ça drôle de mimer une pipe dans le dos d'une meuf...

    Excellent billet.

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    1. La tristesse, c'est que tout ça soit devenu horrible, inenvisageable, le Mal Personnifié.
      On a tellement la tête dans le guidon qu'on ne se rend même plus compte d'à quel point notre monde est devenu puritain, bien-pensant, guimauvé. Si on doit se flageller parce qu'on a trouvé ça drôle de mimer une pipe dans le dos d'une meuf à 13 ans ...

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    3. Non "Unknown", la tristesse c'est que vous, et tant d'autres encore avec vous, ne vous rendiez pas compte que les agressions sexuelles et les situations de harcèlement ont toujours été horribles pour les victimes.

      La tristesse c'est de ne pas vouloir regarder en face la violence de ces abus, leur récurrence et leurs conséquences désastreuses sur les personnes qui les ont vécus. L'angoisse quotidienne. Le stress post-traumatique. Le déficit de confiance envers soi-même et envers les autres. Le repli sur soi qui en découle.

      La tristesse c'est de refuser d'admettre qu'il y a une sacré différence entre puritanisme et respect de l'intégrité morale, physique, émotionnelle et psychique de tout être humain.

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    4. Désolé, je n'ai JAMAIS harcelé !

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    5. Simuler une fellation dans le dos d'une fille à l'âge de 13ans peut semblé anodin, surtout que la victime ne ce s'est même pas victime puisque le geste se fait dans son dos, mais implicitement cela va instaurer un rapport sexuel la où il y avait que deux personnes qui parlaient. Le garçon en face de la fille va forcément changer de comportement, sans pour autant être un gros lourd mais ça va sexualiser une relation qui n'était pas destiné à ça et fossé les rapports humains. C'est ce genre de gestes qui construisent la penser et réduise les hommes et femmes à n'être que des individus liés par le Sexe.

      Dans le pire des cas, ce petit geste peut provoquer des moqueries, et créer une réputation de personne au moeurs légères, ect. Faut reconnaître que c'est compliqué pour nous les hommes d'identifier ce qui est correct de ce qui ne les pas, car le monde a tjs été ainsi. Mais on l'occasion de changer les choses et l'air de rien de gagner peut-être en liberté...

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    6. Simuler une fellation dans le dos d'une fille à l'âge de 13ans peut semblé anodin, surtout que la victime ne ce s'est même pas victime puisque le geste se fait dans son dos, mais implicitement cela va instaurer un rapport sexuel la où il y avait que deux personnes qui parlaient. Le garçon en face de la fille va forcément changer de comportement, sans pour autant être un gros lourd mais ça va sexualiser une relation qui n'était pas destiné à ça et fossé les rapports humains. C'est ce genre de gestes qui construisent la penser et réduise les hommes et femmes à n'être que des individus liés par le Sexe.

      Dans le pire des cas, ce petit geste peut provoquer des moqueries, et créer une réputation de personne au moeurs légères, ect. Faut reconnaître que c'est compliqué pour nous les hommes d'identifier ce qui est correct de ce qui ne les pas, car le monde a tjs été ainsi. Mais on l'occasion de changer les choses et l'air de rien de gagner peut-être en liberté...

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  3. Je suis embêtée. Par où commencer ? Par là: votre texte est absolument nécessaire et salutaire en ce moment, et il vaut la peine d'être lu en entier, tant il redonne un peu d'espoir que les choses changent. D'emblée je vous le dis, merci.

    Mais -car il y a un mais- j'ai vraiment besoin de vous le dire, au paragraphe trois, j'ai un peu tiqué. Cette énumération de "nos" m'a dérangée. J'ai tout de même poursuivi la lecture parce que certes, il faut bien utiliser les possessifs parfois pour nommer notre rapport aux personnes qui nous entourent. Et j'ai poursuivi aussi parce qu'en cette période particulièrement tendue, j'ai sans doute tendance à sur-interpréter certaines choses dès qu'on aborde ce sujet.

    Je poursuis ma lecture donc, mais voilà que trois paragraphes plus loin, je re-tique, un peu plus fort cette fois, devant cette phrase : "difficile de dégager une réponse masculine claire et cohérente, à ce qui ressemble quand même très fort à un cri d’alerte que nous balancent à la gueule ce qui compte le plus à nos yeux, nos meufs."

    Là ce n'est plus seulement le possessif qui me choque, c'est son association avec le "ce qui compte le plus". Un démonstratif neutre ("ce"), plutôt que sa version au féminin pluriel ("celles"). "Ce qui compte le plus à nos yeux, nos meufs", un tout petit bout de phrase qui, sans le vouloir et malgré lui (j'en mettrais ma main au feu que c'est sans le vouloir), renvoie à l'idée communément répandue et si insidieuse que les femmes seraient les possessions des hommes ("nos meufs)". Ou une sorte de concept abstrait, comme l'amour, la liberté, ou la bonté ("ce qui compte le plus à nos yeux"). Jamais seulement des sujets à part entière.

    J'ai poussé la lecture au paragraphe suivant, puis j'ai lu votre texte d'une traite jusqu'au point final. Et je l'ai aimé ce texte, et j'ai trouvé vraiment chouette que vous consacriez du temps et de l'énergie à l'écrire et je vous ai trouvé courageux de faire ce travail de remise en question. Je ne vous connais pas mais je me dis que la personne qui a écrit ceci ne peut pas considérer les femmes de son entourage (compagnes, copines, amies, cousines, soeurs, collègues, etc) comme des possessions. Je me suis dit que tous ces "nos", et ce "ce" (pardon pour "ce ce") vous ont très certainement échappé. Ou que je les ai sur-interprétés, que je suis passée à côté de ce que vous vouliez dire.

    Sauf qu'en réfléchissant après vous avoir lu, je ne pense pas être passée à côté de ce que vous vouliez dire. C'est-à-dire que je comprends bien que l'essentiel de votre cheminement ne se situe pas dans ce qui m'a fait tiquer. Ceci étant, la lecture complète de votre texte m'a fait réaliser à quel point nous les êtres humains sommes conditionné-e-s, et combien le langage trahit ce conditionnement autant qu'il contribue à le propager.

    Ces semaines ont été douloureuses. Je suis une femme et j'ai pris conscience aussi de l'étendue des dégâts subis par les personnes de mon entourage. Même si je m'en doutais, c'est dur de le constater. J'ai aussi pris conscience un peu plus lourdement de ce qui m'est arrivé et vos mots ont contribué à panser un peu mes plaies personnelles.

    Alors une nouvelle fois, merci.

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    1. J'ai moi aussi un peu tiqué sur le "nos meufs", même si je sens que c'est affectueux de la part de l'auteur, il n'y a rien de dominateur dans ces propos. Comme vous le dites Julie, ce sont des tics de langage, dont on a encore du mal à se défaire.

      Ceci étant dit, c'est un très bel article et je remercie l'auteur pour son témoignage.

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    2. Julie, j'ai eu exactement le même ressenti, tiqué aux mêmes endroits. Aimé ce billet pour les mêmes raisons.
      Merci pour cette analyse du texte.
      Et merci à l'auteur de parler ainsi. Parce qu'il est difficile de se sentir légitime dans un monde ou tout le monde minimise ou nie, homme ou femme, d'ailleurs.

      Nora W.

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    3. Je comprends bien que vous tiquiez. Je pense aussi qu'il s'agit d'habitudes de langage. Cependant c'est utile de partager vos ressentis à ce sujet aussi. Mais ne dit - on pas tous "mon mari ou ma femme", "mes enfants", "mes amis"?

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    4. Merci, c'est une période bouleversante ou, enfin, la honte change de côté... J'ai le sentiment d'être libérée d'une culpabilité dont je n'avais même pas conscience, ça fait du bien :-)

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    5. je trouve ça presque triste, que malgré l'initiative de l'auteur, vous réussissiez à trouvé la petite bête qui n'en est même pas une... Julie n'avez vous j'aimais dit "Je vais rejoindre mon mec/mes collègues/ mes amis, mon frère"?

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    6. J'ai trouvé la bête que j'ai trouvée.

      Comme tout le monde, j'utilise les possessifs pour marquer la relation qui me lie avec les personnes de mon entourage direct. D'où le déroulé de ma réflexion en lisant ce texte, détaillé d'ailleurs dans mon premier commentaire. Mais je n'ai à ma connaissance pas, faisant passer à travers ma voix une parole collective de femme, qui dépasse par conséquent mon entourage direct, parlé de "nos hommes", ou de "nos femmes", ou de "nos lapins bleus". Et c'est pourtant bien ce qui se trame dans ces passages précis du texte lorsque l'auteur écrit "en tant que mecs" et "nous, messieurs". Elle est là, la bête. Vous pouvez trouver qu'il n'y en a pas, comme vous pourriez la trouver petite ou grosse, c'est votre droit le plus intime. Pour ma part, je ne fais que pointer ce que j'ai vu, et bête j'ai vu. Pour mon avis complet sur le texte, qui ne se limite pas à l'usage des possessifs dans ces deux paragraphes, je me permets simplement de vous renvoyer vers le premier commentaire que j'ai posté.

      Quoi qu'il en soit, vous n'êtes pas seul-e à ressentir de la tristesse, "Unknown". Moi aussi je me sens bien triste en ce moment.

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    8. Les dérapages sont souvent du fait de ceux qui provoquent ce harcèlement mais c'est vrai que l'accent mis sur ceux qui ne font rien est aussi important
      Merci pour ce message

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  4. Un peu choqué par la liste de faits énoncés qui vous ont donc semblé normaux quand ils se sont produits. C'est choquant de tolérer autant de choses et de ne se remettre en cause qu'à la vue d'un hastag sur les réseaux sociaux.
    Même s'il vaut mieux tard que jamais...

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  6. Merci pour ce texte. Mais sauf un point, on ne paie pas les femmes moins pour payer les hommes plus donc ce serait injuste de diminuer leur salaire pour équilibrer, seuls les patrons profiteraient de cette mesure. ;)

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  7. Même l'histoire de l'animal "être humain" depuis les cavernes a tendance à être terriblement machiste, avec le chasseur d'un côté et celle qui procrée (ARTE a fait une belle émission là-dessus il y a +/- 2ans), elle s'est répétée jusqu'à nos jours... Et il a fallu la conjonction de 2 phénomènes, l'islamisme ultra-machiste et Weinstein, pour enfin dénoncer ce manque d'égalité sociologique. Depuis quand les femmes peuvent-elles voter? ouvrir un compte en banque? (40 ans en Belgique.Il faut l'égalité pour tous, sur les plans financier, sociologique,etc. Aujourd'hui, la femme chasse aussi le salaire,des papas gardent les enfants. Enfin.Se mettre dans la peau de l'autre.Nous sommes le seul animal à pouvoir le faire (sauf l'hippocampe, je crois). Notre conscience doit s'élever et respecter l'autre. Mais il faut pouvoir continuer à complimenter une jolie robe ou une coiffure sans se faire taxer d'harcèleur vicieux. Sinon,sociologiquement parlant, répétons-le, pourquoi s'habiller et se maquiller? Hommes et femmes en burqa? beuh. Le commentaire d'ARTE disait que les femmes "matent" les mains des hommes (Homo Habilis) et leurs cuisses (chasseur de brousse). On sait ce que regardent les hommes. et pourquoi. même logique de construction d'un peuple depuis très longtemps. Mais aujourd'hui, le leitmotiv doit devenir enfin -!- la reconnaissance que l'autre sexe n'est pas qu'un chasseur en décapotable ou une machine à reproduire! Il faut admettre les différences physiologiques, comprendre la séduction, mais condamner toute forme de dérive sexiste, toute violence... j'ai connu aussi des vieux se faisant battre par leurs vieilles. pas beau non plus. Merci pour cet article et son éclairage. merci à FloH... pour me l'avoir fait connaître...

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    1. 1)Juste une remarque sans vraiment de rapport avec le sujet vis à vis de la phrase "Se mettre dans la peau de l'autre.Nous sommes le seul animal à pouvoir le faire (sauf l'hippocampe, je crois)." ... C'est un détail mais sauf exception, à l'heure actuelle il y a un relatif consensus scientifique sur le fait que la majorité des animaux sont capable d'empathie et de se mettre à la place de l'autre... Rare par contre sont les espèces comme l'homme qui sont capable d'en avoir à ce point rien à foutre de la souffrance des membres de leur espèces... 2)2nd phrase génante pour moi dans ton commentaire "Mais il faut pouvoir continuer à complimenter une jolie robe ou une coiffure sans se faire taxer d'harcèleur vicieux." --> Le problème c'est que concrètement dans la vie de tout les jours, les femmes en ont juste ras le bol d'être constamment regarder, "complimenter", juger,... Personnellement, même dit gentiment, j'en ai juste marre d'entendre des remarques bonnes ou mauvaises sur mon physique. Même un gentil compliment bien formulée à 40 - 50 fois par jour dès que tu te balade dans la rue, c'est chiant! On est pas là pour être un objet qu'on compare aux autres, qu'on juge, qui est là pour faire la décoration de votre champ visuel. A la longue et cumulée avec la télé, les jeux vidéos, les films... qui véhiculent le même message à savoir : "il faut un beau cul pour vendre" "les femmes sont là pour faire office de jolie pot de fleurs", c'est lourd et ça conduit des hommes à avoir des comportements inappropriées, des femmes à se juger les unes les autres, ... Pour avoir déjà demandé à des ex ce qu'il pensait de tel ou tel mecs, la réponse est généralement "je sais pas, je suis pas gay" parce que ce jugement permanent du physique est beaucoup moins présent chez les hommes

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    2. Hyphen je ne me maquille pas ou je ne mets pas une robe pour avoir des compliments de mecs dans la rue! Je le fais pour moi et pour personne d'autre... j'ai jamais vu une fille intercepter un homme dans la rue pour lui dire qu'il a une belle chemise. Alors pourquoi le contraire serait-il normal?

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    4. Hyphen, tu as écrit "la femme chasse le salaire, des papas gardent les enfants..."
      Je profite de cette phrase pour parler d'un autre élément de langage qui est très utilisé de nos jours et participe de ma création de stéréotypes : c'est le fait de dire LA femme, pour les désigner toutes. "la journée de LA femme", comme si c'était un concept. Ça aplati toutes les différences et relégue toutes les femmes à une sorte d'idéal, d'image, de ce que la société considère comme "individu féminin". C'est d'autant plus marquant que dans ra phrase, Hyphen, tu dis "la femme" et "les papas". Donc les mecs, eux, on leur reconnaît bien leur individualité, leur pluralité, ils sont tous différents, mais les femmes, ce sont toutes les mêmes. C'est un peu se qui se cache derrière ça.
      Alors comprends moi bien Hyphen, je n'ai rien contre toi et ton propos est par ailleurs est louable, je voulais juste mentionner ça parce que subconsciemment, dire "la femme" contribue à créer dans la société une image et une seule de ce qu'est censée être/faire une femme. Et une femme, comme n'importe quel autre individu, n'est CENSÉ être/faire uniquement ce que il ou elle veut.

      C'est le mécanisme de création des stéréotypes et des clichés qui est à l'œuvre ici. L'essentialisation d'un groupe de personnes à une image simplifiée.
      C'est comme ça que le cerveau fonctionne, quand vous rencontrez pour la première fois une personne, la manière dont vous vous e' souvenez c'est "Christine, celle qui aime les pâtes et fait du tennis", alors que cette personne ne se résume sûrement pas qu'à ces deux traits. L'essentiel, c'est pas d'éviter ce processus de simplification, que ce soit pour une personne ou pour un groupe, l'essentiel est d'en etre conscient et de ne pas baser ses jugements et décisionssur cette simplification. Il faut d'avoir que c'est plus complexe et agir en conséquence.

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  8. À ce chevalier anonyme (j'ai pas vu son nom) des temps modernes qui se réveille: merci pour ce texte bien écrit et bien articulé. C'est ce que j'ai besoin d'entendre (moi et toutes celles - et ceux - qui partagent ma peine). Merci, du fond du coeur. Et bravo!

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  10. Ce texte est du vomi. Je ne prendrais même pas la peine de répondre point par point au nombre ridiculement élevé de stupidité. Ou d'affirmation invérifié (Invérifiable?) couché sur ces lignes.
    Un point seulement pour illustré. L'écart de rémunération homme-femme. https://www.insee.fr/fr/statistiques/2128979
    Bonne lecture.
    Pour le reste:
    https://www.youtube.com/watch?v=vp8tToFv-bA&list=PLbA7X2U_AzlKZhRkaHH-cJgRq9azNygpV
    https://www.youtube.com/watch?v=WHvJ2jRA0qo&list=PLJi1ocvfXEGKe8Wv7fDt__mTI2h1uFp5g
    https://www.youtube.com/user/yiannopoulosm

    Si vous êtes encore féministes après tout ça c'est que vous n'avez ni courage ni honnêtetés intellectuelle.

    Pour conclure. les hommes et femmes peuvent être victimes les uns des autres. Mais ici c'est un texte a charge. J'ai le regret de vous rappeler que la réalité n'est ni blanche ni noire.
    J'ai peine a croire que l'auteur soit un mâle. Mais avec des créatures comme panda moqueur je m'attends à tout du genre humain maintenant.

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    1. Je serai toujours féministe car je crois en l'idée peut-être saugrenue que l'homme et la femme sont égaux en droit et en société.

      Si vous ne l'êtes pas, c'est que vous n'avez ni courage ni honnêteté intellectuelle.
      Je n'ai aucune surprise à découvrir que vous êtes un mâle.
      Mais avec ces créatures comme [Raptor Dissident, Polansky, Marsault, Insérer personnage public légèrement (ou plus) controversé], je m'attends à tout du genre humain maintenant.

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  11. Vous évoquez Patric Jean, réalisateur du documentaire "La domination masculine". Cependant, je m'étonne que ce soit un homme qui ait réalisé ce documentaire. Pourquoi, en tant que producteur, n'a-t-il pas confié ce projet à une femme. Combien de cinéastes féminines galèrent dans le milieu très fermé du cinéma (et pour le "très fermé", j'en sais quelque chose !). Pourquoi n'a-t-il pas envisagé de prendre le point de vue d'une femme pour traiter un tel sujet ? Faire parler une femme au sujet de la domination masculine n'aurait-il pas été plus intéressant et plus percutant ?

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    1. Beaucoup de femmes prennent la parole sur ces sujets. C'est très bien que des hommes s'en emparent aussi. Il n'est pas question de museler les hommes qui s'intéressent - comme Patric Jean depuis longtemps - à la cause féminine. Plus globalement, si seules les victimes ont le droit de parler, qui est légitime pour parler de quoi? Suis-je légitime en tant qu'humaine pour parler de la souffrance animale? Bref, la parole des femmes, leurs point de vue particulier comme leurs témoignages, sont essentiels. Mais il faut que tous s'y associent au nom de notre commune humanité.

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  12. Bravo pour votre courage. Cela est tellement vrai.

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  13. Bravo et merci pour nous, tous et toutes...

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  14. Merci! Que cela fait du bien que des hommes reconnaissent et osent dire ce qu'ils savent.Pour libérer la paroles des femmes , nous avons besoin de Vous.
    Je tiens à dire mon venin pour cette actrice qui dénonçe cette libération de la parole.
    Un viol, c'est un attentat personnel.Triple peine: on perd sa vie, son travail, sa maison.Tout s'effondre.
    En guérit-on?, je ne saurai le dire.
    Parler est difficile, par honte, dégoût de soi, peur de perdre le peu de dignité qu'il nous reste, du regard des autres.
    6 ans après, je n'ai toujours pas de maison.Mon violeur est un collègue.
    J'ai de la chance d'être soutenu par mon employeur.
    Mais le chemin est encore long.
    Alors merci, à ceux qui comprennent tout simplement.

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  15. Merci <3 quand je vois le nombre de mes amis mecs qui trouve que «quand même, c'est exagéré » ce qu'il se passe sur les réseaux, ça me donne envie de pleurer. Parce que j'ai plus la force, plus la force de leur expliquer. Et je prie pour qu'ils comprennent d'eux même, ou que d'autres le fasse à ma place.. Je crois que la première responsabilité à prendre est d'arrêter de juger à tord et à travers des situations que l'on n'a jamais vécu (et ne vivra probablement jamais), la deuxième est de trouver comment agir.

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