dimanche 11 novembre 2007

Future of the Left - Curses

Gauche radicale

On reparlera encore pendant de longues années de l'héritage de McLusky, trio gallois explosif qui dynamita le punk au début des années 2000. Incontrôlable sur scène, en studio, mais aussi dans son quotidien, McLusky a jeté l'éponge en 2005 après la sortie d'un troisième album au titre évocateur : The difference between me and you is that I'm not on fire. Le détricotage du groupe avait commencé avec l'expulsion d'un premier batteur viré à coups de pieds au cul. Malgré les efforts consentis, McLusky a dû se rendre à l'évidence : ce trio était trop étroit pour contenir les caractères en acier trempé de ses membres.

Le divorce prononcé, le bassiste John Chapple s'en alla fonder Shooting At Unarmed Men, avant de s'exiler à Melbourne. C'est maintenant le guitariste-chanteur Andy Falkous qui revient à la charge, accompagné du dernier batteur de McLusky, à la tête de Future Of The Left. Avec dans ses cartons Curses, premier album détonnant. Première constatation : depuis l'époque McLusky, Falkous a perdu une trentaine de kilos et s'est laissé pousser les tifs, ce qui lui donne un look qui tient plus du figurant dans Friends que du joueur de rugby. Pourtant, qu'on ne s'y trompe pas : l'animal n'est pas prêt à s'enfiler des cafés au Central Perk au bras de Jennifer Aniston. Pour notre plus grand bonheur, il reste bien décidé à balancer un rock dopé à la testostérone et aux pintes de bière blonde.

Sur ce premier album, on retrouve donc la suite logique de l'évolution qu'avait prise McLusky, passant d'un grunge rock assez basique des débuts à un punk hardcore maculé de refreins tantôt hurlés, tantôt pop. Le son est toujours aussi typé : une rythmique solide imposée par un duo basse-batterie qui déboule sur chaque morceau comme un troupeau de bisons fuyant un tsunami. Sur cette base viennent se greffer la guitare et la voix écorchée d'un Falkous toujours aussi énervé, mais qui n'a rien perdu de son sens de l'humour. En atteste le premier single, Adeadenemyalwayssmellsgood, qui n'est pas sans rappeler les débuts punk des Beastie Boys.

Les liens intéressants:

Le site officiel de Future Of The Left : www.futureoftheleft.com/
Sur MySpace : www.myspace.com/futureoftheleft

Le site officiel de Shooting At Unarmed Men : http://www.shootingatunarmedmen.com/
Sur MySpace: www.myspace.com/shootingatunarmedmen

Le plein de vidéos :

Le clip de adeadenemeyalwayssmellsgood :



Un vidéo live de The Lord Hates A Coward:



Et enfin, une vidéo surréaliste de McLusky à l'émission Pop Factory:

samedi 10 novembre 2007

Si tu m'emmerdes, je te vends sur ebay

Après la Seconde Guerre mondiale, la Belgique a connu une des plus graves crises de son histoire, la fameuse "question royale". Pour nos amis d'outre-Quiévrain (et tous les autres aussi d'ailleurs), rappelons que cet épisode avait divisé le pays entre ceux qui étaient favorables et ceux qui étaient opposés au retour au pays du Roi Léopold III. Sous l'occupation, celui-ci s'était réfugié chez l'ennemi allemand pendant que ses sujets bouffaient du schrapnel, ce qui n'avait pas plu à tout le monde. Dans l'immédiat après-guerre, quand le royaume traversait une crise, la tradition consistait alors à descendre dans la rue, attaquer la voirie avec un bon outillage et balancer les précieux pavés ainsi récoltés sur le camp adverse. Dommage que la télévision ne fût pas encore suffisamment répandue pour en laisser une trace indélébile. Mais ceux qui ont la chance de compter encore des grands-parents de plus de 85 ans, si possible issus des milieux ouvriers, savent qu'à l'époque, la poésie s'écrivait au pavé. Comme le chante Sanseverino, à l'époque "on rentrait d'une manif les deux arcades ouvertes".

Soixante ans plus tard, la Belgique redécouvre ses vieux démons. On s'enfonce de crise en crise et chaque jour apporte son lot de déclarations à l'emporte pièce. Ceux qui osaient encore contredire la théorie de l'évolution en ont pour leur compte : en soixante printemps, l'Homo Belgicus a évolué. Aujourd'hui, quand son pays s'embourbe à cause des cervelas qu'il a élus cinq mois plus tôt, l'Homo Belgicus laisse le macadam tranquille. En 2007, quand il est fâché, le Belgicain de base sort son drapeau du grenier et le pend à son balcon (ou plutôt, il court en acheter un dans une boutique pour touristes). Ensuite, il lance des pétitions sur le net qu'il ira remettre ce 18 novembre à Bruxelles en faisant la fête toute la journée. Enfin, et c'est bien là le stade ultime de l'évolution, il liquide ses symboles sur ebay.

Il y a deux mois, un plaisantin avait mis en vente le Royaume de Belgique. Cette semaine, c'est Yves Leterme qui se retrouve au rabais sur le célèbre site de vente aux enchères. Le texte d'accompagnement précise l'état de l'objet : "Premier ministre n'ayant jamais servi. Que quelques kilomètres au compteur." On est bien d'accord, ça ne sert strictement à rien. D'ailleurs, le site s'empresse de retirer l'objet dès que le méfait commence à faire du bruit. Mais avouez que c'est drôle. J'imagine la réaction du principal intéressé, lui qui sait faire preuve de tant d'auto-dérision. Une capture d'écran est toujours visible ici.

Finalement, c'est peut-être ça le surréalisme à la belge. Le pays sombre, tout le monde se cabre et on trouve encore le moyen d'en rire. On milite de chez soi, en faisant le clown derrière son clavier et on balance connerie sur connerie sur le net.

Enfin, en guise de conclusion, je me permets de revenir quelques instants sur la marche pour l'unité, du 18 novembre prochain. J'ai publié (et je publie toujours d'ailleurs) sur ce site les liens pour signer les deux pétitions en cours, la première réclamant le maintien de l'unité de la Belgique, la seconde militant pour le maintien de la solidarité entre tous les Belges (la nuance est infime). J'ai relayé la semaine dernière un article du Pan qui dénonçait ce qui semble être un zeste d'ingérence politique derrière le mouvement "I want you for Belgium", à la base de la première pétition et organisateur de la manif de dimanche prochain. D'après le Pan, le mouvement bénéficierait du soutien logistique et financer du parti CDF (les Chrétiens Démocrates Francophones, devenus depuis peu les Chrétiens Démocrates Fédéraux), petit parti de droite catholique conservatrice et traditionnaliste.

Comme je l'avais déjà écrit, je ne suis pas allé vérifier la véracité des infos du Pan. Mais un nouvel élément a attiré mon attention ce matin : en tant que signataire de la pétition, j'ai reçu un email des organisateurs de la manif. Jusque là, rien d'anormal. Oui, mais le mail renvoie vers un site qui propose de s'inscrire à la manif en remplissant un formulaire en ligne. On y demande mon nom, mon adresse email, mon code postal, le nombre de personnes présentes, le moyen de transport utilisé, etc. La page précise qu'il s'agit de "prévoir votre sécurité et n'engage a rien." Or, on n'y trouve aucune mention de l'utilisation qui va être faite de ces données, ni la petite case habituelle à cocher sur la protection de la vie privée.

Pour avoir déjà usé mes semelles sur quelques manifs, je ne me souviens pas qu'on m'ait jamais demandé de m'inscrire à l'avance, ni même de donner mes coordonnées, sans même savoir à qui je m'adresse. Je vire peut-être parano, mais il me semble que le mouvement est en train de perdre de plus en plus de sa crédibilité. Conclusion : je ne manifesterai pas ce 18 novembre à Bruxelles. Je continuerai à militer derrière mon écran, bien au chaud dans mes pantoufles doublées en fausse laine de mouton.

Par contre, puisqu'il est bon de se mobiliser pour les grandes causes, je vous rappelle que le 8 décembre prochain sera la journée internationale de mobilisation contre les changements climatiques. Ici, on ne manifestera pas seulement pour dire qu'on est contre le réchauffement de la planète, mais surtout pour demander à nos représentants de prendre enfin l'environnement en considération dans l'élaboration d'un éventuel futur gouvernement. Je sais, on n'y est pas encore, mais bon, ce sera sympa...

mercredi 7 novembre 2007

Scission de BHV : récit d'une journée folle

Voilà ce qui arrive quand deux malades mentaux (un certain nkotb et un certain aKa de la Blogothèque) s'emmerdent (un peu) au boulot, suivent un tournant de l'histoire en direct sur le net et pratiquent en même temps le ping pong d'emails. Le résultat donne un récit de ce que aurait pu (dû) être ce mercredi 7 novembre, tristement historique pour nous, les Belges. Mais un récit qui part complètement en couille, parce qu'ici, quoi qu'il arrive, on préfèrera toujours en rire qu'en pleurer.

14h30. Tous les députés sont présents.

14h35. Pieter De Crem prend la parole.

14h36. Pieter De Crem, président de la Commission, précise qu'il n'y aura pas d'interventions.

14h38. La Commission passe au vote.

14h40. Les francophones quittent la salle.

14h42. Le vote se poursuit comme si de rien n'était. Les députés procèdent au vote des propositions d'amendements. La liste est longue...

14h55. Olivier Maingain revient dans la salle, monte sur le bureau du président et fait caca.

15h09. Bart De Wever veut prendre la parole. Il se lève, tire sur ses cheveux, enlève son masque et le public découvre… Patrick Sébastien qui gueule avec un sale accent bruxellois made in normandie : « Surprise, une fois ! »

15h10. Tous les Flamands rigolent un bon coup en se tapant dans le dos et en répétant : « Putain, cette blague, il nous aura fallu 5 ans pour la préparer. On a failli craquer, mais on a bien fait de tenir jusqu'au bout. On leur a bien foutu les jetons à tous ces fainéants. »

15h11. Olivier Maingain remonte discrètement son falzar, appelle sa femme et lui dit « A partir de maintenant, je ne veux plus que les gosses aillent sur YouTube. »

15h12. Joëlle Milquet retire méticuleusement l'Opinel qu'elle vient de planter dans la gorge d'Yves Leterme et lui colle une serviette hygiénique dans le coup pour éponger le sang.

15h13. Déclaration de René Vandereycken : « Les diables rouges aussi, c'était une blague. Qu'est-ce qu'on rigolait dans le vestiaire avec Stijnen après les 4 buts qu'on a pris au Portugal. »

15h14. Alain Courtois demande poliment à Joëlle Milquet s’il peut lui emprunter son Opinel, qu’il s’empresse de planter violemment en pleine poitrine de René Vandereycken en s’écriant « Les supporters savent pourquoi !!! »

15h15. Pascal Vrebos fait son coming out. Ça fait 3 mois qu'il fricote avec Jean-Pierre Jacmin.

mardi 6 novembre 2007

Fink - Distance and Time


Ne passons pas à côté des choses simples

Souvenez-vous, il y a presqu’un an déjà, lors des premiers pas hésitants de ce blog, je vous citais parmi mes coups de cœur de l’année écoulée le splendide album Biscuits for Breakfast de Fink. Touchant par sa simplicité et son efficacité, ce premier véritable album constituait un virage à la corde après Fresh Produce un premier EP très électro sorti 6 ans plus tôt. Le changement de cap en avait d’ailleurs déstabilisé plus d’un, tout surpris de voir débarquer un disque de chansons folk sur le très remuant label anglais Ninja Tune.

Une petite année plus tard, Fink sort déjà la suite de Biscuits For Breakfast. L’effet de surprise est maintenant bien digéré et Fink peut dérouler le tapis rouge pour ses nouvelles chansons bluesy qu’il interprète en chatouillant timidement sa guitare classique. Les arrangements sont maintenant plus présents : un violon, une batterie ou une basse. Mais la production laisse toujours les coudées franches à la voix typique de Fink, un brin nasillarde, à mi parcours entre le chant et le chuchotement. Ce n'est pas une grande voix, mais le gars a l'honnêteté d'assumer, sans chercher à la maquiller derrière des tonnes d'effets sophistiqués. Parfois même au point de mâchouiller ses textes plutôt que de faire un véritable effort vocal. Mais bon, Bob Dylan ne fait-il pas la même chose depuis 40 ans ?

En fin de compte, ce deuxième album de Fink, même si ce n'est pas l'affaire du siècle, reste un disque simple, intègre et pas désagréable du tout. Il manque peut-être juste la fraîcheur de Biscuits For Breakfast. Mais moi j'aime bien. Il fait des chansons et il les fait bien. Après tout, c'est tout ce qu'on lui demande, non ?

En concert le 30 novembre à l'Ancienne Belgique.

Les liens intéressants

Le site officiel : www.finkworld.org/
Sur MySpace : www.myspace.com/finkmusic

La vidéo de This is the Thing (tiré de Distance and Time):



Et Biscuits... en live :

lundi 5 novembre 2007

Belgium, one point


On a beau être fermement opposé à la séparation de la Belgique, ça n'empêche pas de garder un minimum d'esprit critique et de se dresser contre la pensée unique. Sans juger sur le fond (je ne suis pas allé vérifier la véracité des infos), le blog du Pan propose un regard un peu différent sur l'engouement national autour de l'omniprésent "I want you for Belgium", ici et ici (les deux articles sont étroitement liés).

Alors, y aurait-il un zeste de récupération politique là-derrière ? On verra bien.

N'empêche, on ne peut que constater une certaine surenchère autour de ce qui ressemble à une ébauche d'esquisse de prémisse d'émergence d'un proto-sentiment national belge. En 177 ans d'histoire, c'est une première (si on exclut les deux guerres mondiales, les victoires d'Eddy Merckx et de Sandra Kim et les Diables Rouges de 86). Il ne nous manquerait plus qu'un ennemi commun (et si on envahissait le Luxembourg ?) et on verra des hordes de Belgicains se faire tatouer la tronche du roi sur la poitrine.

Dernier exemple en date de cette surenchère un peu maladroite : un gars a piqué une des affiches "I want you for Belgium" dans un abribus et tente de la revendre sur ebay : ça se passe ici. Il n'y a pas de petit profit.

Et avec tout ça, je n'ai toujours pas compris pourquoi dans ma belle petite rue d'un quartier ouvrier du Brabant wallon, un voisin a cru bon de pendre à sa fenêtre un drapeau... suisse. Un nouveau mode de rattachisme ?

Le lien
http://www.iwantyouforbelgium.be

vendredi 2 novembre 2007

Déjà un nouvel album pour Nick Cave and the Bad Seeds

Non content d'avoir travaillé avec son compère Warren Ellis sur la BO du film The Assasination of Jesse James, Nick Cave annonce la sortie de son prochain en compagnie des Bad Seeds pour le 3 mars 2008. Titre définitif de l'album : Dig Lazarus, Dig. L'album sera coproduit par Nick Launay, qui avait déjà travaillé sur le double album Abattoir Blues/The Lyre Of Orpheus.

jeudi 1 novembre 2007

L'incroyable double vie de Brian Molko

Et si c'était vrai ?

Nos stars préférées, et les autres aussi d'ailleurs, cachent souvent derrière leur belle gueule d'amour un lourd secret, impossible à assumer face à des fans prêts au suicide si la vérité devait éclater au grand jour. Ensemble, essayons de percer les mystères de ces grandes vedettes qui mènent dans notre dos une double vie, usurpent l'identité d'une autre pour allourdir leur compte en banque au Luxembourg et tentent par d'infâmes subterfuges d'effacer un passé trouble.

Aujourd'hui, attaquons-nous à la double identité du leader de Placebo. Nos enquêteurs chevronnés et grassement rémunérés ont suivi Brian Molko à la culotte pendant plusieurs années, sniffé ses poubelles, torturé sa marraine Jacqueline, terminé ses bols de Smacks et prélevé des échantillons de l'eau de ses toilettes. Après analyses en laboratoires, ils sont parvenus à cette terrible conclusion : quand Brian Molko se colle de faux sourcils au-dessus des yeux et se fume trois paquets de St Michel sans filtre pour se donner une voix plus virile, il se transforme en... Lio.

Les archives photographiques ne trompent jamais. D'ailleurs, pourquoi n'avoir jamais pris la peine de se poser ces quelques questions élémentaires ?

- A-t-on jamais vu Brian Molko et Lio ensemble dans la rue, sur scène ou sur une photo ?
Réponse : non

- Les chansons Les Brunes comptent pas pour des prunes et Burger Queen abordent-elles le même thème ?
Réponse : oui

Enfin, comment expliquer que la chanson Mars Landing Party, jusqu'alors attribuée à Placebo, commence par ces paroles inconcevables dans la bouche d'un homme, "Embrasse-moi, mets ton doigt dans mon cul" ? Les historiens que nous avons contactés apportent aujourd'hui un élément de réponse : ayant abusé d'une bouteille d'Actifed pour soigner une mauvaise bronchite, Brian Molko/Lio se serait emmêlé les pinceaux et aurait par erreur placé en face B du maxi de Pure Morning ce titre qui devait à la base être signé Lio et figurer sur la BO de Harry Tripoteur de Marc Dorcel.
Voici enfin la vérité rétablie grâce à notre équipe de courageux journalistes. Prochain épisode : et si Groquick de la pub Nesquick s'était reconverti dans la politique ?

Cette info porte le label de qualité DH.
Une véracité douteuse, un intérêt
inexistant, un scandale qui ne passionne
personne, la fausse impression de
vous faire découvrir qui a fait sauter le
Pont de la Rivière Kwaï ? Pas de doute,
cette info est certifiée DH.