mercredi 19 septembre 2007

Liars - Liars

Poker menteur

Liars fait partie de ces groupes qui, quoi qu'ils fassent, parviennent toujours à conserver ce son distinctif qui fait qu'on les reconnaît dès les premières notes. Avec une personnalité aussi marquée, les Liars ont pris l'habitude de caresser l'auditeur à rebrousse-poil à chaque nouvelle sortie, au point qu'on ne serait pas étonné qu'ils sortent demain un album de reprises de Sting à la flûte de pan. Le risque est bien sûr de perdre toute objectivité et de considérer chaque album de Liars comme un chef d'oeuvre en soi sans aller gratter plus loin.

Pour ce nouvel album, Liars n'avait pas la tâche facile, accoucher d'un successeur digne du radical Drum's Not Dead n'étant pas une mince affaire. Avant la sortie de cet album éponyme, Angus Andrew, le "leader" du groupe, s'était fait un plaisir de brouiller une nouvelle fois les pistes en criant sur tous les toits qu'il s'était découvert des talents de songwriter. Ou l'art d'attiser la curiosité des jeunes loups affamés que nous sommes. Evidemment, quand il s'agit de Liars, la notion de songwriting prend une tout autre dimension mais il faut bien admettre qu'on retrouve sur ce nouvel album des chansons avec une structure presque traditionnelle, c'est-à-dire des passages qu'on pourrait qualifier de couplets et d'autres qui feraient office de refrains.

L'album s'ouvre sur Plaster Casts Of Everything, brûlot punk qui s'avère en fait être... deux chansons en une puisqu'à mi-parcours, on a droit à un premier virage bien serré que Liars prend à la corde. On s'attend alors à un album plein de furie, ce que vient tout de suite contredire Houseclouds, sorte d'electro-pop synthétique ronflante. Le troisième titre vient ajouter son grain de sel à la confusion ambiante : Leather Prowler s'entame comme un spoken word industriel façon Einstürzende Neubauten et s'enfonce rapidement dans les textures dissonantes qu'on avait pu entendre sur Drum's Not Dead. Les trois premiers morceaux sont trois flèches toutes faites de bois différents.

La suite est de la même trempe. Liars revisite de nombreux styles et les ressert à sa sauce maison. On a ainsi droit à un trip hop hypnotique façon Tricky (Sailing To Byzantium), un stoner rock aux biscotos poilus façon Pink Fairies (Cycle Time) et un hymne noise punk à la Jesus And Mary Chain (Freak Out).

Tout l'album suit cette trame qui veut retourner l'auditeur comme une crêpe à chaque morceau. On en prend plein les oreilles, ça fuse dans toutes les directions, mais comme je l'écrivais en introduction, ça reste du Liars. Là-dessus, il ne plâne aucun doute.



Les liens intéressants :

Le site officiel : www.liarsliarsliars.com/
Sur MySpace : www.myspace.com/liarsliarsliars

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