mercredi 4 novembre 2009

Walking Dead : zombie or not zombie ?

Tenir le lecteur en haleine avec déjà neuf tomes autour d'une histoire de zombies, ça mérite d'être souligné. C'est le pari relevé par Robert Kirkman et Charlie Adlard avec l'impressionnante série Walking Dead. Les premières planches avaient pourtant de quoi laisser perplexe : un flic qui se prend une balle, qui reste de longs jours dans le coma, qui se réveille dans un monde infesté de morts-vivants et rejoint un campement de rescapés qui s'organise pour survivre malgré la présence d'occupants affamés et puants. Mais c'est le pitch de 28 Days Later ???

J'aurais pu en rester là mais ma curiosité légendaire m'a poussé à aller au moins jusqu'au terme de ce premier tome. Résultat : le lendemain, je courais chez le libraire pour avaler les trois suivants, puis la suite, la suite, la suite !!!

Kirkman aurait pu se contenter de décrire la lutte pour la survie au milieu des morts-vivants, comme dans l'imbuvable Guide survie en territoire zombie de Max Brooks. Or ce n'est absolument pas le propos ici. Plus on avance dans la série, plus on en arrive à oublier ce qui semblait être le noeud de l'intrigue : les zombies. Page après page, les goules deviennent un élément de décor et Kirkman laisse ses personnages complexes sombrer dans leurs angoisses, se déchirer et... s'entretuer. Quand un mort-vivant surgit dans le noir pour croquer un cou tout chaud, c'est pour souligner la bêtise ou l'aveuglement des quelques "survivants" de cet enfer sur terre.

L'autre grande force de cette série, c'est qu'aucun personnage n'est assuré de tenir jusqu'au bout. Certains imprudents ou malchanceux nous quittent, d'autres arrivent et ne connaissent pas forcément un meilleur sort. A chaque épisode, ce sont plusieurs malheureux du groupe de survivants qui y passent... et souvent ceux qu'on croyait pourtant à l'abri. Femmes, enfants, personnages qu'on imaginait "centraux", tous ou presque se font zigouiller sans pitié, et de préférence dans d'atroces souffrances. Au point qu'en entamant un nouvel épisode, on arrive à franchement douter du sort de Rick, le personnage-clé de la série. Tiendra-t-il jusqu'à la fin du dernier tome ? Je suis prêt à parier que non.

On suit donc ces rescapés qui tentent de s'organiser dans ce monde sans règles... et perdent tous un peu la boule, au sens propre comme au figuré. Entre deux discussions pour savoir qui est le vrai chef, du sang gicle. Entre deux excursions pour trouver des provisions, de la chair explose. Et avant de faire dodo bien sagement, on brûle des corps ou on dégomme à la hache des cadavres qui marchent encore. Le scénario est truffé de retournements, chaque épisode apporte un élément neuf qui évite au récit de stagner. Le 9e volume met d'ailleurs le paquet pour relancer l'intérêt de l'histoire.

Quand deux groupes de survivants se croisent, alors qu'on se dit qu'ils vont enfin sortir du trou, la rencontre tourne immanquablement au jeu de massacre : meurtres, mutilations, suicides, viols, tortures, certaines scènes sont même à la limite du supportable. L'art de la tuerie atteint des sommets à la fin du tome 8, une telle boucherie que les auteurs ont cru bon d'intituler le suivant Ceux qui restent, comme pour nous rassurer.

Et comme si ça ne suffisait pas, la série bénéficie de splendides couvertures qui rendent à merveille la tension des pages intérieures... et me mettent l'eau à la bouche à chaque nouvelle sortie. Le neuvième tome vient de sortir, je l'ai évidemment dévoré et je suis déjà en manque.

Si tu n'es pas encore convaincu, je sors cette réplique du tome 9, digne d'Audiard : "Le problème avec les mecs qui sont loin d'être cons, c'est que parfois ils ont l'air complètement cons aux yeux de ceux qui le sont vraiment."

Alors ? T'attends quoi ?

Les liens :


Lire le 1er tome en ligne (en anglais)
La série sur le site des Editions Delcourt
La série sur MySpace

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